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2.8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
plus infenfé ? Ils ne s’humilièrent pas même devant
l’empereur : ils entrèrent dans le palais avec la croix &
des hâtons à la main. Ils fe contentèrent donc de me
donner une lettre fcellée, & fe retirèrent au ifi-tô t:
mais l’aïant confîderée attentivement pour l’ouvrir, je
trouvai leTeau fallîfié & la lettre pleine d’artifice &
de fourberie. Car elle contenoit nettement ce qu’Ar-
gire m’avoit dit fouvent étant à C . P. principalement
touchant les azymes, ce qui m’a obligé de l’excommunier
jufques à quatre fois. Je vous envoie la copie de
ma lettre au pape & la tradu&ion greque de celle du
pape, que m'ont apportée ces fcelerats, afin que vous
connoiifiez mieux la vérité. Cette fourberie a été encore
mieux découverte par l’archevêque de Tram, qui
eft venu ici & nous a tout déclaré comme je l’ai dit à
l’empereur.
Au refte il m’eft revenu que vous, le patriarche d’A lexandrie
& celui de Jerufalem avez mis ce pape dans
les facrez diptiques. Mais vous êtes trop inftruit pour
ne pas favoir, que depuis le fîxiéme concile le pape a
ete ôte des diptiques dans nos églifes, à caule que
Vigile qui l’étoit alors,ne voulut pas venir à ce concile
& anathematifer les écrits de Th eodoret, de C y r ille
& d’Ibas. On dit auifi que ces deux prélats reçoivent
ceux qui mangent des azymes, & qu’eux-mêmes
emploient quelquefois des azymes au faint facrifice.
Mais comme je n’ai perfonne en main pour m’en informer
& que je ne m’en fierois pas à d’autres : je vous
prie de vous en enquérir exadcment, & de me le faire
favoir.
Or le duc d’Antiochc Sclerus m’a mis entre les
mains une copie de la lettre que vous avez écrite
L i v r e s o i x a n. t i e ’ m e . z ?
â l’évèque de Grade ou d’Aquilée ; & l’aïant p a r - - !
ü courue, sj ai. trouve/ que vous * y paril ez au il ong dj es A n . io t]
azymes, fans rien dire des autres erreurs des R o mains
, qui font bien plus confiderables. Peut être
cet évêque vous a-t-il écrit ainfi, parce que je lui en
ai écrit : mais il n’en a jamais rien fait favoir au pap
e , ni à aucun autre de fes évêques, hors la lettre
dont je vous envoie copie ; &c l’on voit par leurs écrits
& leurs aétions que ce ne font que des menteurs
& des fourbes. Sachez donc qu’outre cette erreur
touchant les azymes , connue de tout le monde , les
Romains en ont plufieurs qui obligent â s’éloigner
d’eux.
Ils judaïfent en plufieurs autres maniérés. En man- «• logeant
des viandes fuffoquées, en fe rafant, en gardant
le fabath, en mangeant des viandes immondes
, en ce que leurs moines mangent de la chair &
du lard.’ La première femaine de carême ils ne quittent
la chair qu’avec les laitages. Ils: mangent de
la chair le mercredi , le vendredi ils mangent du
fromage & des oeufs, & jeûnent le famedi tout le
jour. Il eft étonnant que Michel traite ces obfer-
vances de cérémonies judaïques. Il continue, parlant
toûjours des Latins : Ils ont fait cette addition au
fymbole : Et au faint-Efprit feigneur & viv ifian t, qui
procédé du Pere & du Fils. Et à la meife ils chantent :
LTn fa in t, un feigneur Jefus-Chrift pour la gloire
du Pere par le faint-Eiprit. De plus, ils défendent
le mariage aux prêtres : c’eft - â - dire qu’ils ne veulent
point que ceux qui ont des femmes reçoivent
l’ordination : deux freres époufent les deux foeurs. A
la meife au temps de la communion un des officians
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