
A n. 1078.
to. 10. eonc. p.
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37 2- H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
L’archevêque Manaffes après fon retour de Rome,
écrivit au pape une lettre, où entre autres chofes , il
fe plaint que Garmond archevêque de Vienne feignant
d’être légat du pape, avoit dégradé ôc-réhabilité
des prêtres dans le diocéfe .de Reims. Il fe plaint
auffi, que pendant qu’il étoit à Rome, les évêques de
Laon & de Soiflons les fuffragans en avoient ordonné
un pour Amiens, quoiqu’il eût reçu l’inveftiture , ôc
que le confentement du métropolitain fût neceflaire.
Il demande laconfervation de fon privilège , de n’être
jugé que par lepape,oupardes légats Romains,& non
de deçà les monts ; foûcenant que c’eft à lui à convoquer
les évêques de toute la Gaule.
Le pape répondit à l’archevêque de Reims : Si par
les légats Romains vous n’entendez que ceux qui font
nez à Rome , ou qui après y avoir été élevez dès l’enfance
, y ont quelque dignité ecclefiaftique : nous
fommes furpris que vous vouliez diminuer nos droits,
ôc vousexemter feul de ce que nos prédeceiTeurs ont
pratiqué dans toutes les occafions. Vous favez qu’O-
lius préfidaau concile de N ic é e , ôc Cyrille au concile
d’Ephéfe, comme légats des papes : que faint Grégoire
donna àSyagre évêque d’Autun , fuffragant de Lion ,
la commilEon de tenir dans la Gaule un concile g é néral
; ôc que pour un pareil fujec il fit fon légat en
Afrique un moine nommé Hilaire. Quant à ce que
vous dites de votre priv ilège, nous répondons, que
l’on peut, fuivant les circonftances des perfonnes,
des tems ôc des lieux accorder des privilèges, qu il eft
permis enfuite de révoquer dans d’autres circonftances,
il laneceflité ou une plus grande utilité le demande.
Car les privilèges ne doivent pas ruiner la
L i v r e S o i x à n t e - D e u x i e’m e . 373
difcipline établie par les peres, mais pourvoir à l’utilité
de l’églife : delà vient que l’autorité de I’églife
d’Arles , qui s’étendoit fur tout le roïaume de France,
alors plus grand qu’aujourd’hui , a cefle au bout de
quelque tems ; ôc le faint fiege a délégué fon pouvoir
a d’autres félon qu’il lui a plû. L’églife de Reims elle-
même a été quelquefois foûmife à un primat après le
pape, il conclut en ordonnant à ManaiTes, de le pré-
fenter devant l’évêque de Die ôc l’abbé de Clugni fes
lé g a ts , tant pour le juftifier des accufations formées
contre lui, que pour fe faire rendre juftice fur les plaintes
qu’il faifoit contre l’archevêque de Vienne ôc les
autres. Le pape en écrivit aulïi aux deux légats Hugues
de Die ôc Hugues de Clu gn i, ôc ces deux lettres
font du vingt-deuxième d’Août 1078.
Le pape Grégoire avoit une confiance particulière
au faint abbé de Clu gn i, comme l’on voit par fes lettres
; ôc par trois entre autres, où il lui décharge fon
coeur , ôc lui communique fes peines. Dans l’une qui
eft de la première année de ion pontificat, il fe plaint
de ce qu’il ne lui a point encore donné la confolation
de le venir voir à R om e , ôc l’exhorte à y venir au plutôt.
C a r , a joûte-t-il, tous foibles que nousfommes ,
& quoique nos forces d’efprit ôc de corps n’y fuffifent
pas , nous portons feuls un grand poids d’affaires, non-
feulement fpirituelles, mais temporelles; ôc nous craignons
tous les jours de fuccomber fous le faix, parce
que nous ne pouvons trouver de fecours dans ce malheureux
fiecle. C ’eft pourquoi nous voiis prions au
nom de Dieu , d’exhorter vos freres à le prier continuellement
pour nous.
L’année miyante il lui difoit : J’ai fouvent prié N ô-
A a a iij
A n. i 07 s.
Sup. I. xxxx. n.
*9-
VI. epifi, p
. LIV.
Lettres à iàint
Hugues de Clugni.
Lib.Lep, 61.
Lib• 11» ep, 39,