
-An. io p i.
L V I Î .
Eglife d’Allemagne*
Bertold. 1091.
j l i ï . SS.Ben.f&e.
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M a b i l i , f& c . 6 .
act. p. 710.
■vita ap. Tegnag.
f. j î .
B e r t h o ld . iO ÿ T .
j j .8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e »
gue ne fut pas rétabli ; & enfuitel’on donna ce fiege à
un abbé nommé Dalmace de l'ordre deClugni.
L’églife d’Allemagnne perdit cette année 1 oy 1. trois
grands perfonnages. Volfelme.abbé deBrunviiler près
de Cologne,qui avoir écrit une lettre coniiderable contra
l’herefiarque Berenger, mourut le vingt-deuxième
d’A v r il,& fa vie fut écrite par Conrad ion difciple. Le
cinquième de Juillet mourut Guillaume abbé d’Hir-
iauge depuis vingt-deux ans, le principal reitaurateur
de la difeipline monaftique dans l’Allemagne.'Il fonda
ou rétablit quinze monafteres, ôc forma plufieurs dif-
ciples illuftres , entre autres faint Thiemon archevêque
de Salibourg , Gebehard évêque de Confiance,
alors légat du faint fiege : Gebehard évêque de Spire ,
faint Theoger évêque de Metz. La vie de l’abbé Guillaume
fut écrite par le moine Heimon fon difciple.
Altman évêque de Paffau mourut aufh cette année
le huitième d’Aoufl dans une heureufe vieillefle :
après avoir gouverné fon églife vingt-fix ans, foû-
tenu la religion avec un grand zele contre les fchif-
matiques, efluïé plufieurs périls ôc ifouffert de grandes
perfecutions. Il fonda trois communautez de chanoines
réguliers.
En ce tems - là plufieurs laïques en Allemagne
embrafferent la vie commune , renonçant au monde
8c fe donnant eux ôc leurs biens au fcrvice des communautez
regulieres des clercs & des moines , pour
viv re fousleur conduite. Quelques envieux blâmèrent
leur maniéré de vivre ; mais le pape Urbain l’aïant
appris, écrivit en ces termes aux fuperieurs de ces Bons
laïques : Nous approuvons cette- maniéré de vie que
nous avons vûë de nos y e u x , la jugeant loiiable ôc
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digne d’être perpétuée , comme une imagé de lapri-
mitive églife , Ôc nous la confirmons par ces preferi-
tes de notre autorité apoflolique. Outre une multitude
innombrable d’hommes & de femmes qui fe donnèrent
ainfi au fervice des moines Si des clercs : il y eut à la
campagne une infinite de filles, qui renonçant au mariage
ôc au monde , fè mettoient fous la conduite de
quelque prêtre ; ôc même des femmes mariées , qui
vivotent ainfi fous l’obéiffailce dans une grande pieté.
Des villages entiers embrafferent cette dévotion , ôc
s’efforçoient de fe furpaifer l’un l ’autre en fainteté.
Ainfi l’églife reparoit les pertes qu’elle faifoit alors par
la multitude des excommuniez.
Or il ne faut pas confondre les laïques, qui fe don-
noient ainfi aux monafteres , avec ceux que l’on ap-
pelloit moines lais f oblats ou donnez. Car ce fut en
cet onzième fiecle que commença dans les monafte-
res l’inflitution des freres lais ou convers. Dans les
premiers tems on nommoit convers, c’eft - à - dire ,
convertis, ceux qui embraffoient la vie monaftique
en âge de raifon : pour les diftinguer de ceux que
leurs parens y avoient engagez en les offrant à Dieu
dès l’enfance , ôc que l ’on nommoit oblats. Dans
l’onziéme fiecle on nomma freres lais ou convers,
ceux qui étant fans lettres, ne pouvoient devenil
c lercs, ôc qui étoient uniquement deftinez au travail
corporel ôc aux oeuvres extérieures.
Les premiers qui eurent de ces freres convers, fur
e n t , les moines de Vallombreufe : enfuite ceux de
Hirfauge; ôc l’abbé Guillaume eft marqué dans fa
vie comme inftituteur de cette efpece de religieux.
Les Chartreux en avoient auffi , comme marque Gui-
A n. 1091.
L V I I I .
Freres convers.
M a b i l i , p r s f . i .
f& c . 6 . J . n .
vitan, il.