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A n. 109:8. gac „nommé Emir Feïr ou Pix , lit csonnaiflaincc avec
Boëmond., 8e. promit de. Lui' livrer une totrr dont il était
le maître ,. pourvu qu 'il fût affûré que les autres fei-
c. 15.17 . gn«urs UifTaifsnt à Boëmond k propriété de la ville.
Boëmond leur en aïant fait la proportion ,. ils s’y ac-
c.zi.n. cordèrent, excepté le comte de Touloufe. Enfin , le
projet s’exécuta , la tour fut livrée , les croifez entrèrent
dans; la ville d Antioche, & s’en rendirent martres
le jeudi, troifiéme de: Juin; 109.8-
rn.vi. c.j. Mais les.Turcs tenoient encore le château, 8c troisi
jours: après arriva, une armée immeofe qui venait- à.
leurfecours : eniorte que celle des croifez. fe trouva
aiüegee dans la v ille ; & comme ils n’avaient pas eu-
le cems d,y faire encrer des vivres , ils- furent affamez
jufques- à manger les chevaux 8c les chameaux. Alors
Etienne.comte de Chartres, quitta, l’armée: 8c repa-ffa
en Grece, ou il arrêta 1 empereur Alexis qui venoit au-
fecours des croifez ,, l’affiliant. qu’il n'y ferait pas à.
ij. tems. Ce que. les infidèles .aïaiïc appris-,- ils prefferenc
davantage les croifez ^ l e s réduifirenc.au.défefpoir v
enforte que les. troupes; refuioienl d'ohéir, 5c les' fei-
gneurs fongeoienit à. prendre.la laite.
h- Il y avoic vinge.-fix. jours qu’ils étoient ainfi affie.-
gez , quand. un. clerc Provençal nomme Pierre Bare-
thelemi vint trouver. l evêcpe du. Pui &: le comte dé
Touloufe ; 8c leur dit:,, que lîapôtre fâine André: lui
avoir, apparu en fan g e , &: hii avoir commandé, juf-
ques à. trois.fois,de dire aux fergneurs;, que; 1# lance:
dont. Notre-Seigjaeuravoie eue 1er côté percé ,é t o i t « c -
terrée dansl eglife defainc Pierre;.& lui avoir:marque
le lieu où on k trouverait. ]1 ajoùroit, que' s’étanc
vo,uluplufi,eur;&fois-..exjcuÉatde:cette conamiffiah:,, iainr
L i v r e SoixANTE-QuATRi iE' i tE.
A n d r é l’avoit menacé-de mort s’il n’obéïffoic. L ’évê-
que Sc le comte , aïant communiqué feciretement la
chofe aux autres feigne ur*, leur prefenterent Pierre
qui leur fit fon rap:port, 8c les perluada fi b ien, qu’ils
fe rendirent dans l’églile ; 8c aïant fait fouiller bien
avant ou lieu qu’il marqua , on y trouva la lance. Le
peuple des croifez regarda cette découverte comme
une confolation envoïée duciel. Tous reprirent courage
, 8c promirent par de nouveaux fermens $ que û
Dieu les délivroic du péril prefent , ils ne fe fépare-
roient point qu’ils n’euifenc pris Jerufalem 8c délivré
le faint fepulcre. Enfuiteils firent un tel effort,qu’ils
mirent les ennemis en fuite , 8c prirent leur camp , où
ils firent un butin immenfe. ils remportèrent cette
viétoire lé vingt-huitième de Juin io</8.
La ville d’Ândoche étant ainfi délivrée 8c tranquille,
l évéque du Pui 8c les autres prélats croifez ,
s’appliquèrent à y rétablir le fervice de Dieu. Prenaie
rement ils purifièrent-8c reparerent la grande églife
dediée à faint Pierre, 8c les autres que les infidtll.es
avoient profanées 8c défigurées : car ils en avoient
converti les unes en écuries, 8c appliquées les autres à
d’autres ufages indignes, ils avoient effacé,les faintes
images, les couvrant debouë, leur arrachant les yeux,
gratant les murailles où elles étoient peintes. O n prit
d’entre le butin de l’or 8c de l’argent pour faire des
calices, des c ro ix , des chandeliers 8c d’autres piece,s
femblables, 8c des étofes de foïepour les ornenvens.
On rétablie le clergé dans fes fonctions, avec des revenus
fuffifans. Le patriarche Jean, qui depuis l’arrivée
des croifez , avoir été mis aux fers par les infidelles
8c traité cruellement » fut rétabli dans fon iïeg e,