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An. 1093. Urbain qui confirma la défignation des bornes de ion
diocéfe par une bulle donnée à Anagnia le premier
jour de Décembre 1093. L’évêque Roger mourut l’an
1104. Outre les évêchez , le comte Roger rétablit
plufieurs monafteres en Sicile ôc en fonda de nouveaux
, fuivant les confeils du pape Urbain. Ainfi ce
pape fut regardé comme le reftaurateur de l’églife de
Sicile , 8c on y eut toujours depuis recours à fes regle-
mens,
suitedc rlffiiiK En France on poürfuivoit toujours la feparation de
dAiras. 1 evêché d’Arras d’avec celui de Cambrai. En execu-
svp.n.e.Bthtz. t^on t*u^e du fécond de Décembre 1091. le-
5 Mift'ii.f. peuple Scie clergé d’Arras demandèrent à Renaud archevêque
de Reims un commiffaire pour préfider
à l’éleéîion de leur évêque. Il leur manda de le trouver
au concile qu’il devoit tenir à Reims le troifié-
me dimanche de Carême vingtième de Mars 1093.
où il avoit' appelle le clergé de Cambrai., pour rapporter
les titres en vertu defquels ils prétendoient que
î’églife d’Arras leur, étoit foûmife. A ce concile fe
trouvèrent fix évêques de la province, H llgues de-
Solfions , Elinand de L aon , Rabbod de Noïon ,
Foulques de Beauvais , Gervin d’Amiens 8c Gérard
de Teroiiane. Les députez d’Arras, dont le chef étoit
Galbert prévôt de cette ég life , rapportèrent ce qu’ils
purent pour montrer que de tout tems elle étoit
épifcopale : mais ils ne dirent rien de précis plus ancien
que faint Remy 8c faint Vaft. Ils prouvèrent
mieux le point de d ro it , favoir que l’on doit rétablir
des évêques dans les villes qui en ont eu 8c
qui font revenues à leur premier état ; 8c que l’on
doit en établir de nouveaux dans celles qui font allez
confiderables
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confiderables. Gaucher archidiacre de Cambrai 8c les An.i
autres députez de cette églife ne rapportèrent aucun
titre, pour prouver-leur droit furl’églife d’Arras. Auifi
l’archevêque fit lire la bulle du pape Urbain , puis il «»h*»,
fit apporter le livre des canons ôc lire celui du concile
de Sardique touchant l’éreétion des évêchez , qui eft
le fixiéme. Après que l’archevêque eut pris le con-
feil des évêques 8c des autres clercs conftitués en dignité
, ils le prièrent d’accorder un délai pour la dé-
cifion d’une affaire importante. L’archevêque ne le
Vouloit pas : ce que voïant l’archidiacre de Cambrai,
il s’avança au milieu du concile , 8c foûtin t, que l’é-
glife d’Arras ne devoit point avoir d’évêque propre,
Ôc qu’ils étoient prêts à le prouver en prefence du
pape. Alors l’archevêque confeilla au prévôt ôc aux
autres députez d’A r ra s , de ne point faire de difficulté
d’aller foûtenir leur caufe devant le pape , pour
plus grande confirmation de leur droit. Ainfi de l’avis
de toutle concile, on marqua huit jours, favoir depuis
le dimanche avant l’afcenfion, jufques au fuivant ;
dans lefquels les deux parties devoient fe prefenter
au pape ; ôc l’archevêque déclara, que fi les Arte-
fiensmanquoient d’aller à R om e , il ne les écoute-
roit plus ; fi ceux de Cambrai y manquoient, il ordonnerait
fans délai un évêque d’Arras fuivant l ’ordre
du pape.
L’églife d’Arras députa à Rome deux de fes
clercs Jean ôc Dragon , qui y demeurèrent neuf jours,
au terme marqué par le concile de R e im s , fans qu’il
fe prefentât perfonne pour l’églife de Cambrai. Sur
quoi le pape leur donna une lettre pour l’archevêque
de R eims, par laquelle il lui réitérait l’ordre d’or-
Torne XI I I , C c c c