
_________ m H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n io c4. toure °ffi'ande»devoit être fans levain. Ainfi àrtos cri
grec comme lehème en hebreu, fignifie toute forte de
Levit. h. pain. Humbert prouve enfuite que J. C . a inftitué l’eu-
chariftie avec du pain fans leva in, parce que les jours
de la pique étant commencez, il ne pouvoir félon la
loi en avoir d’autres. Car il foûtient avec la plupart des
interprètes, que J. C . célébra la pique legale.
En répondant au mépris que les Grecs témoignoient
des azymes, il dit : Nous ne mettons fur la table de J.
t- 5- C . que du pain tiré de la facriftie, dans laquelle les
diacres avec les foudiacres ou les prêtres même revêtus
d’habits facrez l’ont paiftri & préparé dans un
fe r , en chantant des pfeàumes. Au contraire vous
achetez vôtre pain levé du premier venu , fouvent
dans les boutiques , après qu’il a été manié par des
mains fales. Et quelle raifort pouvez-vous donner de
ce que vous prenez avec une cueilliere le pain facré mis
en miettes dans le calice ? J. C . n’en ufa pas ainfi : il
bénit un pain entier, 8c l’aïant rompu le diftribua par
morceaux i fes difciples,comme l’églife Romaine l’ob-
ferve encore.
L eghfe de Jerufalem la première de toutes a gardé
cette fainte inftitution. On n’y offre que des hofties
entières, que l’on met fur les patenes : fans avoir comme
les Grecs, une lance de fer pour couper l’hoflie, qui
eft mince 8c de fleur de farine;& s’il refte quelque ehofe
de la fainte -euchariftie , on ne le brûle point & on ne
le jette point dans une foffe :mais on le ferre dans une
boëte bien nette, 8c on'en communie le peuple le lendemain.
Car on y communie tous.les jours, à caufe du
grand concours de pèlerins de toutes les provinces
chrétiennes. Te l e f t l’ufage de Jerufalem & des églifes
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L i v r e s o i x A k t i é ’m e . 13
qui en dépendent : quant aux Grecs qui y demeurent,
les uns fuivent l’ufxge du païs , les autres le leur. Mais
d’enterrer l’euchariftie, comme on dit que font quelques
uns , ou la mettre dans une bouteille 8c la répandre
: c’eft une grande négligence , c’eft n’avoir point
la crainte de Dieu. L egîife Romaine en ufe comme
celle de Jerufalem : nous mettons fur l’autel des hofties
minces faites de fleur de farine , faines 8c entières, &:
les aïant rompues après la confécration nous en communions
avec le peuple, enfuite nous prenons le fang
tout pur dans le calice.
Comme les Grecs infiftoient fur ce que les azymes
appartiennent à l’ancienne lo i, Humbert montre fort
au long qu’elle étoit fainte, bien qu’imparfaite : puis
il remarque quelle ordonnoit auin des offrandes de
pain levé : d’ou il s’enfuit que l’on devroit auffi rejetter
x e pain comme appartenant à la loi Mofaïque. Il conclut
qu’il n’y a que la loi ceremoniale d’abolie.
Sur le reproche de manger du i ang 8c des viandes fuf-
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foquées, Humbert demande aux Grecs, pourquoi fur
ce point ils veulent obferver l’ancienne lo i , qu’ils mé~
prifent tant fur les azymes. Enfuite il ajoûte : Ce n’eft
pas que nous voulions foûtenir contre vous l’ufage du
fana- 8c des viandes fuffoquées : nous les avons aufli
en horreur fuivant la tradition de nos peres ; 8c nous
impofons une rude penitence à quiconque en mange
hors un péril extrême de mourir de faim : car nous tenons
pour loix.apoftoliques toutes les anciennes coû-
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tumes , qui ne font point contre la foi. .Quant a
Y Alléluia, ce n’eft point feulement à Pâque que nous
le chantons, mais tous les jours de l’année excepté neuf
femaines, où nous nous appliquons particulièrement
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