
— —— =«. 458- H i s t o i r e E e c t è s i A S T i q j j E .
A n. ioS 5. avec eux Jourdain prioee de Capouë 6c Rainulfe comte
d’A v e r fe , &c les aïanc exhortez à fecourir l’eglife
Romaine» il les trouva difpofez à tout. Enfuiteil prefia
les cardinaux de délibérer au plutôt fur l’éleétion
d’un pape ; ,6c d’écrire à la comteife Mathilde, afin
qu'elle agît de fon côté, pour faire venir à Rome les
évêques 6c les autres perfonnes que l’on jugeroic capables
de cette dignité.
Mais au lieu de le faire ils complottoient fecrette-
rnent de faire pape Didier lui-même; 8c s’efforçoient
de lui perfuader de quelque maniéré que ce fut de
venir à R om e , eroïant qu’ils pourraient le forcer à
accepter. L’abbé Didier s’en étant apperçu , s’oppofa
ouvertement a eux; 8c étant retourné au Mont - Caf-
fin» il s’appliqua encore à attirer au fervice de Té*
glife Romaine les Normans, les Lombards, Si tous
ceux qu’il put» 6c en trouva pluûeurs bien difpofez.
Mais parce que la. chaleur de Tété étoit exceffive, ils
différèrent d’aller à R om e , jufques à ce que la faifon
d.es maladies fût pafTée. Or le prince de Capouë s’étant
mis en marche avec fes troupes» accompagné
de quelques évêques 8c de l’abbé Didier : quand ils fuient
arrivez enCampanie , l’abbé qui fe doutoit de
leur deifein» refufa de paffer outre » s’ils ne lui pro-
mettoient par ferment de ne lui faire aucune violence
fur ce fufet; 8c comme ils le refuferent, il n’y eut
rien de fait pour lors,
t. et. i f s’etoie paifé près d’un an dans ces incertitudes ,,
& l'antipape Guibert fe prévalait de la vacance du
faint iieg$ : quand Les évêques ôc tes cardinaux s’aifem-
bierent à Rome dédivers lieux vers la fête de Pâques»
qui cette année 108g. étoit le cinquième d’A v r il „ ils
mandèrent à l’abbé Didier de venir au plutôt les trou* A n. iq8 j .
ver, avec les évêques 8c lés cardinaux qui demeüroient
pour lors avec lu i> Sc Gifnlfe prince de Salerné. Di*
dier eroïant qu’on ne fongeoit plus à lui > parce qu’oA
n’en parloit plus, vint à Rome avec tous ceux que l’on
avoit mandez ; 8c y arriva la veille de la Pentecôte
vingt-troifiéme de Mai. Pendant tout ce jour les Ca*
tholiques tant clercs que laïques s’affemblerent en
grand nombre; 8c vinrent fur le foir tous enfemble
dans la diaconie de fa in teL u c e , prier inftamménfe
l’abbé Didier , de ne plus refufer le pontificat » 8c de
fecourir l’églife dans le péril préfent. Ils fe jetterent
plufieurs fois à fes genoux , 8c quelques-uns aveelar*
mes. Didier réfolut depuis long-tems de vivre en re*
pos, refufa fortement , 8c protefta qu’il n’y Confen*
tiroit jamais : 8c comme ils infiftoient, il leur dit : Sa*
chez certainement, que fi vous me faites quelque violence
fur ce fujet, je. retournerai au Mont-Caflm , 8c
ne me mêlerai plus de cette affaire : mais vous vous
donnerez un grand ridicule à vous 8c à l’églife Romai-
. / r * fie. Comme il etoit prefque nuit ils s’en retournèrent
enacun chez foi.
Le lendemain jour de la Pentecôte dés . le grand
matin, ils revinrent tous lui faire les mêmes-inftan-
c e s , ôc lui perfifta dans fon refus. Voïant donc qu’ils
n’avançaient rien : les cardinaux prêtres 8c évêques
lui dirent, qu’ils étoient prêts d’élire celui qu’il leur
Confeilleroit. Didier aïant confulté avec Cèncius con-
fui des Romains, leur confeilla d’élire Otton évêque
d’Oftie. Enfuite ils lui demandèrent qu’il reçût au
Mont-Caffin le pape qui fçroit élu Sc l’y entretînt
avec tous les fiens, jufques à ce que la paix fut rendue
M m m ij