
— --— •— 3* s H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q ^j e .
A n .1079. offert fur la croix pour le falut du monde , ôcquieft
affis à la droite du pere ; Si le vrai fang de Jefus-
Chriftqui a coulé de fon côté :non feulement en ligne
&c par la vertu du facrement, mais en propriété
de nature 8c vérité de fubftance : comme il eft contenu
dans cet écrit que j ’ai lû 5c que vous avez entendu.
Je crois ainfi, 8c je n’enfeignerai plus rien de contraire
à cette foi. Ainfi Dieu me foit en aide 8t fes faints
évangiles. Alors le pape défendit à Berenger de la
part de Dieu , de jamais plus difputer touchant le corps
& lefang de Nôtre-Seigneur ,n i d’inftruireperfonne
fur ce myftere : finon pour ramener ceux qu’il avoit
induits en erreur.
Entre ceux qui difputerent contre Berenger en ce
concile , on nomme deux favans moines, Brunon depuis
évêque de Segni ôc Alberic du m ont-Caifm. Après
Tom*x. conc. le concile , le pape rcnvoïa Berenger avec des lettres
z. S p ic il.p . 5 0 S . de fauf-conduit, par lefquelles il menaçoit d’anathê-
me tous ceux qui lui feroient injure en fa perfon-
ne ou en fes biens, ou qui l’appeMeroient heretique :
8c il envoïa avec lui un clerc de fa maifon nommé
Foulques. Il écrivit aufii à Raoul archevêque de Tours
ôc à Eufcbe évêque d’Angers , afin d’ordonner de
fa part à Foulques comte d’Anjou , de ne plus perfe-
cuter Berenger, Mais à peine fut-il arrivé en France,
qu’il publia un écrit contre la derniere profeflion de
foi qu’il venoit de faire à Rome , 8c cet écrit fe trouv
e encore. Eufebe évêque d’Angers avoit renoncé à
l ’erreur de Berenger dèo l’an io£ r ;par une profeflion
de f o i , contenant nettement la do&rine de l'églife ;
5c il ne paroit point avoir été dépuis foupçonné de
cette erreur.
L i v r e S o i x a n t e - D e u x i e’m e . 3 8 7 -------------
En ce même concile, que l’on compte pour le fixié- A n. 1079.
me de Rome fous le pontificat de Grégoire V il. les
ambalfadeurs du roi- Rodolfe fe plaignirent, que le
roi Henri détruifoit la religion en Allemagne, fans
épargner les lieux ni les perlonnes confacrçes a Dieu :
qu’il traitoit comme des vils efclaves, non leulemcnt
les prêtres, mais les évêques , les mettoit aux fers 5c
en faifoit mourir quelques-uns. La plupart du concile
étoit d’avis, que le papeemploïât contre lui la rigueur
des cenfures : mais il différa par indulgence, 5c les arn-
bafladeurs du roi Henri firent le ferment qui fu it :
Vous recevrez dans l’afcenfion des ambafladeurs du
roi mon maître , qui mèneront 8c ramèneront en fureté
les légats du faint fiege ; 8t le roi leur obéira en
tout félon la juftice. Les ambafladeurs du roi Rodolfe
jurèrent ainfi de leur côté : Si l on établit par votre ordre
une conférence en Allemagne, le roi Rodolfe notre
Maître y viendra en perfonne ou y envoïera fes
évêques 5c fes ferviteurs ; il fera prêt à fubir le jugement
du faint (îege touchant le différend du roïaume,
s’emploiera à faire, que vos légats puiflent procurer la
paix. Henri archevêque d’Aquilee fit auflt ferment de
fidélité 8c d’obéïflance au pape ; ôc on renouvella les
excommunications contre quelques eveques de Lom-
bardie. Ainfi le pape continuoit à demeurer1 neutre
entre les deux rois.
Geboüin archevêque de Lion alla à Rome quelque
tems après fon ordination, demander le pallium 6c la Lion. ^
confirmation de la primatie, qu il pretendoit appartenir
à fon fiege fur les quatre provinces de L io n , de
Roüen , de Tours ôc de Sens. Le pape fuppofant
que l’églife de Lion avoit eu ce droit de tôute anti-
C c c ij