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4 H i s t o î r e E c c l e s i a s t i q u e .
partie de cette fameufe donation , qui_ eft aujourd’hui
1 • reconnue pour faqffe par tous les favans, mais qui n’é-
.conc. p. toit pas alors révoquée en doute.
^ Il reproche aux Grecs l’ufage d’ordonner des eunuques
même pour l’épifcopat, ce qui a donné occafion,
ajoûte-t-il3à ce que l’on dit publiquement,"qu’une femme
a été placée fur le fiege de C . P. mais ce crime fe-
roit fi abominable,que nous ne le pouvons croire. Ce reproche
montre bien que l’on n’avoitpas encore inventé
la fhble de la papeife Jeanne : car on la place entre Léon
c. m IV - & Benoift III. environ deux cens ans avant Léon
IX. Il reproche au patriarche Michel fon ingratitude
contre l’églife Romaine fa mere, qui a ordonné en, quelques
conciles que l’évêque de C . P. feroit honoré comme
évêqüe de la ville impériale : fans préjudice toutefois
des patriarches d’Alexandrie & d’Antioche. C e -
■. pendant, continue-t-il, on dit que vous avez fermé
chez vous toutes les églifes des Latins : & que vous avez
ôte les monafteres aux moines & aux abbez, jufques
a ce qu’ils vivent félon vos maximes. Combien l’égli-
fe Romaine eft-elle plus moderée’ puifqu’au dedans &
au dehors de Rome il y a plufieurs monafteres & plu-
■fieurs églifes.des Grecs, fans qu’on les empêche de fui-
vre les traditions de leurs peres. Au contraire on les y
exhorte : parce que nous lavons que la différence des
coutumes félon les lieux & les temps ne nuit point au
falut , pourvu que l’on foit unis par la- foi & la charité.
Il dit enfin, qu’aïant vû leur écrit contre les azymes
adreffé aux évêques de Poiiille, ilenvoïe quelques paf-
fages des peres pour réfuter leurs calomnies, en atten-'
dant qu’il y réponde plus amplement.
L ’empereur Conftantin Monomaque voulant s’aü*
L i v r e s o i x a n t i è m e . 5
tirer le fecours des Allemands & des Italiens contre les ^
Normands , & Tachant le crédit qu’avoit le pape lur ^ ^ 7
l’empereur Henri r écrivit une lettre au pape ou il te-
moimioit un grand defir de rétablir l’union alteree ■
depuis long-temps entre l’eglife Greque &i la Latine;&
obligea le patriarche Michel Cerularius d écrire au pape
à même fin. Ces lettres furent envoiees par un o fficier
de la garde-robe de l’empereur qui les rendit à j * * * ^ r.
Argire duc d’Italie , & celui-ci les fit tenir au pape
vers la fin de l’an 1053.
Cependant le pape reçût des lettres de trois évêques ■¿jg*,, é_
des cinq qui reftoient en Afrique Tous la domination vêqu« d'Afrique,
des Mufulmans. Ces trois fe plaignoient des entre-
prifes de l’évêque de Gommi, & demandoient quel
métropolitain ils devoient reconnoitre. C eft que Car-
thage aïant ceffe d être la capitale, etoit tombée eij
mine depuis long-temps. Le pape leur écrivit deux
lettres : la première à Thomas, que l’on croit avoir été L'<" ‘W-
l ’évêque de Carthage, & à-qui d’abord il témoigne la
compailion qu’il a de l’églife d’Afrique réduite à fi
peu d’évêques, au lieu de deux cens cinquante que l’on
voit dans les anciens conciles. Enfuite il déclaré que
l ’évêque de Carthage eft le métropolitain de toute
l’A fr iqu e , fans le confentement duquel l’évêque de
Gommi n’a aucun droit de confacrer ou de depofer des
évêques, ou de convoquer le concile provincial, mais
feulement de regler fon dioccfe particulier. Au refte,
•ajoûte-t-il, fâchez que fans l’ordre du pape on ne peut
tenir de concile général , ni prononcer de jugement définitif
contre un évêque,ce que vous trouverez dansl.es
canons. C ’cft-à-dire dans les fauffes decretales. Cette
lettre eft dattée du dix-feptiéme de Decembr'e, la cin