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2 2. XXXV. » .
X L IV .
Autres affaires'
d’Efpagne.
r.x. conc.p.^5%-
504 H i s t o i r e E c c l e s i a ’s t i qjoe.
Grégoire V I I . fur la fauffe deçretale d’A n a c le t, qui
marquoit les primats comme établis par toute l'égliTc
dès ion origine. Mais le leêteur le peut fouvenir }
que dans toute la fuite de l’hiftoire , il n’a rien vu
jufques ici de la piimatie de, Tolede. Sous les R o mains
l’Efpagne étoit divifée en çinq provinces
Tarraconoife, Carthaginoife , Betique, Lufitanie 8c
Galice : dont les métropoles étoient Tarragone , Car-
thagene , S e v ille , Merida 8c Brague : Tolede n’étoit
que fimple évêché. Carthagene aïant été ruinée par
les Sueves en 461. Tolede devenue la capitale des rois
Goths , prit auifi la dignité de .métropole : comme
on voit au iecond concile de Tolede en 5 31. ce qui
fut confirmé l'an 610. en déclarant , que l’évêque de
Tolede étoit primat de toute la province Carthagi-
noife : mais le titre de primat ne lignifie là que métropolitain
, puifqu’il ne s’étend que fur une province.
Au XII. concile de Tolede tenu en 681. on augmenta
confiderablement l’autorité de l’archevêque en
lui donnant le pouvoir d’ordonner tous les évêques
d’Efpagne. Mais il n’avoit jamais eu de jurifdidlion
fur les autres, archevêques, ni par confequent de véritable
primatie : auifi le pape pour appuïer le droit
de Bernard , le fit fon légat en Efpagne à la place de
Richard.
Le pape Urbain écrivit en même tems au roi A l-
fenfie une lettre , où il lui marque ce qu’il a accordé
à l'archevêque Bernard , 8c comme il a rétabli Tolede
en fon ancienne dignité : l’exhortant O à lui obéir cornme
à un pere, 8c à protéger fon églife. Puis il ajoute:
Nous avons appris avec douleur, que vous avez fait
arrêter l’évêque de faint Jacques, 8c que pendant fa
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e'm b . 5 0 5 -------------
prifon vous l’avez fait depofer de la dignité eprico- An . 1088.
pale : ce qui eil entièrement contraire aux canons.
Et ne vous exeufez point fur ce que c eft le cardinal
Richard qui l’a fait, puifque le pape V itto r I ll.l’avoic
privé delà légation. Rétabliifez donc cet évêque dans
fa dignité , 8c nous l’envoïez avec vos députez, pour
être jugé canoniquement : autrement vous nous obligerez
à faire .contre vous , ce que nous ne voudrions
pas.C
et évêque de faint Jacques étoit D ie gu e , que le
•roi Sanche prédeceifeur d’Alfonfe avoir fait eveque
d'Iria, dont dépendoit alors Compoftelle. Diegue etoit ^
homme noble , mais tellement occupé des affaires du m. s. 1
dehors, qu’il ne s appliquon pas affez a fon minifleïe.
Le roi Alfonfe, on ne dit pas pourquoi, le fit mettre
en prifon, ce qui caufa de grands troubles dans cette
églife : Pour s’en difculper , Alfonfe entreprit de mettre
un autre évêque à la place de Diegue ; 8c prit l’oc-
cafîon du concile affemblé à fainte Marie de Fufelle.s
p a r l e légat Richard abbé de faint Vidtor. Il envoïa
donc fous main dire à l’évêque Diegu e , que s’il vouloir
fortir de prifon, il falloir qu’il fe confeflat coupable
dans le concile , 8c qu’il appaiferoit le roi par
cette humiliation. Diegue fe laiiïa perfuader : le roi
vin t au con c ile , 8c 1 y fit amener : il remit fon anneau
8c la croife entre les mains du légat , 8c fe déclara
devant tout le peuple indigne de l’épifcopat.
Alors le légat prononça, qu’il étoit déchu de la dignité
épifcopale , ôc permit d’en mettre un autre a fa
place. Àuffi-tôt un abbé n o m m é Pierre, indiqué par
fe r o i , fut élu ôc ordonné évêque d’Iria , mais il n’en
tint le fiege que deux ans.