
L V 1 I.
Cinquième
concile de Ro
me.
Bertold. an»
1078.
Mabill. pr&f. t.
to. 6. n. 18.
C» I .
c» 1.
378 H i s t o i r e E c c l e s g a s t i q j j e.'
ner cc différend. La lettre eft du vingt - deuxième
de Mai 1078.
La même année au mois de Novembre , le pape
tint un concile à Rome dans l’églife du Sauveur, que
l’on compte pour le cinquième de Ton pontificat. Bé-
renger y étoit prefent, & étant preffé de renoncer à
ion erreur il donna une courte profeffion de fo i , &
obtint délai jufqu’au prochain concile , qui fe dévoie
tenir pendant le carême fuivant. En c e lu i-c i on excommunia
l ’empereurde C. P. & plufieurs autres, &
il s’y trouva des députez des deux princes qui fe dif-
putoient le roïaume d’Allemagne, Henri ScRodolfe,
qui jurèrent chacun pour leur maître , qu’ils n’ufe-
roient d’aucune fraude pour empêcher la conférence
que les légats du faint fiege devoient tenir dans ce
roïaume.
On fit auffi dans ce concile quelques réglemens
pour l’utilité de l’églife. Défenfe à toute perionne de
retenir les terres eccléfiaftiques qu’il a reçues d’un
prince feculier , ou des évêques & des abbez malgré
eux. C e qui regardoit principalement l’Allemagne.
Défenfe à tous, principalement aux Normans, d’u-
furper les terres & les autres biens du Mont-Caffin.
Défenfe à tout clerc de prendre l’inveftiture d’un
évêché ou d’une autre églife de la main d’un prince
ou d'un autre laïque. On déclare nulles les ordinations
faites par fimonie , ou fans le confentement du
clergé & du peuple : en un mot contre les canons. O n
déclare fauffes les pénitences qui ne font pas conformes
à l’autorité des peres ; comme de ceux qui ne renoncent
pas à une profeffion qu’ils ne peuvent exercer
fans péché , qui ne reftituent pas le bien d’autrui,
ou gardent la haine dans le coeur. Défenfe aux laïques A n. 1078.
de poffeder des dîmes, ni aux abbez d’en retenir fans £.
1 autorité du pape , ou le confentement de l’évêque
diocefain : parce q ue , félon les canons-, elles appar- . «.
tiennent aux évêques. Tous les fidèles doivent faire
leur offrande a la meffe, s’ils veulent participer aux
fruits du iacrifice.-Défenfes. aux évêques de tolerer par *«•
faveur ou par intérêt l’incontinence des prêtres ou des
clercs. Tous les évêques feront enfeigner les lettres
dans leurs eglifes. Ce font les principaux réglemens de
ce concile. Guibert archevêque de Ravenne y fut dé-
pofé, comme il paroît par la lettre que le pape en écri- yI-ei' ’ *■
v it a fon peuple : où i l l ’accufe d’avoir pillé comme un
tyran cette églife autrefois fi riche, & de l’avoir fean-
dalifeepar fon mauvais exemple ; Sc ieur défend de lui
rendre a l’avenir aucune obéilfance.
L excommunication prononcée dans le concile de
Rome contre ceux qui pilloient leMont-Caffin , vint
àcetteoccafion.Un évêque avoitmis en dépôt dans ce- chr.caje.n.c.
monaftere une grande fomme d’argent. Jourdai» 4i*
prince de Capoüe 1 aïant appris , envoïa des foldats,
avec ordre de tirer cet argent du tréfor de l’églife : ce
qu’ils executerent, nonobftanc la remontrance des
moines, quec’étoit un dépôt. Le pape Grégoire l’aïant
appris, mit en interdit l’églife , & blâma la foiblefTe
del abbe Didier Sc des moines ,qui avoient fouffert ce
facrilege, d ifant, qu’il étoit plus tolerable d’abandonner
au pillage les villages & les châteaux du mona-
fie re , que dexpofer au mépris le lieu faint refpeété
par tout le monde. Enfuite il fit dans le concile-le décret
que j ai rapporté, Se quelques mois après il écrivit
une lettre a Jourdain, ou il lui reproche cette violence yi'e*'7'
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