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C h r . A n d e g . p.
281. to. 1.
Lab,
lve. ep. 4 8 .
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C om m e n c e -
tnen s de R o b e r t
d’Arbrifeiles.
B a lu z . * i *M i f c e l ,
p., invita
ap. BolU
2 5 . Feb r • to . $•
P 3^3*
6 1 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
baud de Limoges. Ils faifoient autour de l’églife les af-
perfions de l’eau que le pape avoit benite, mais le pape
coufacra de fa main le grand autel dédié à S. Sauveur.
Humbaud évêque de Limoges fut accufé devant le
pape , qui étoit encore à faint Martial, ôc convaincu
d’avoir falfifié fes lettres. C ’eft pourquoi il fut dépoie
publiquement, ôc fe retira à fainte Severe en B e rr i,
dont les feigneurs étoient fes freres, Ôc y vécut long-
tems en fimple laïque. Son fuccefleur fut Guillaume
prieur de faïnt Martial.
Le pape célébra à Poitiers la fête de faint Hilaire le
treizième de Janvier 1096. ôc le vingt-feptiéme du même
mois il dédia l’églife de.Mouftier - neuf. Delà il
paifa à Angers, où le dixième de Février il dédia l’e-
glife du monaftere de faint Nicolas. En ce voïage il
prêchoit par tout lacroiiade , ôc il fixa le jour du départ
des croifez à l’Aflomption de Notre-Dame de la
même année. Ce tut à Angers qu’il apprit la mort de
Renaud archevêque de Reims, arrivée le vingt-unié-
me de Janvier ; ôc il confirma l’éleôtion faite de Ma-
naffés prévôt de la même églife , qui lui avoit été recommandé
par Ives de Chartres, comme le.fujet digne
de remplir ce iiege. Ives dit en cette lettre, que l’égiite
de Reims garde la couronne du roïaume,
L ’onziéme de Février, le pape étant encore à Angers
, confirma la fondation de l’abbaïe de Notre-
Dame de la Roue près de Craon , pour des chanoines
réguliers, dont le premier abbé fut le fameux R o bert
d’Arbrifelles. Cefurnom luivenoit du lieu de fa
nailfance, petit bourg en Bretagne à fept lieues de
Rennes Comme il y avoit alors peu de gens de lettres
en cette province, l’inclination que Robert avoit
L i v r e S o i .x a n t e -Q_ü a t r i e ’m e , 613 —
-pour l'étude, lé fit aller à Paris du tems du pape Gre- An.
goire VII. Il y profita beaucoup dans les lettres ôc la
pieté: enforte que Silveftre de la Guerche évêque
de Rennes en aïant oüi parler, le fit revenir de Paris
pour lui aider dans le gouvernement de ion églife:
Car ce prélat étoit plus noble que lettré. Il le fit donc
archiprêcre , ôc Robert demeura quatre ans auprès de
lu i , accommodant les différends, combattant les v ices,
particulièrement la fimonie , les mariages illic ites
des clercs ôc des laïques, ôcToppreifion des églifes
que les laïques réduifoient en fervitude. Au bout de
ces quatre ans l'évêque mourut ; ôc Robert fe trouva
expole a 1 envie ôc a la haine du clergé : çe qui l'obligea
de fe retirer à Angers , où il s'appliqua à l’étude , ôc
devint ecolâtre de faint Maurice, qui eft la cathédrale.
Il prioit beaucoup , jeûnoit ôc v e illo it, ôc portoit une
cotte de maille fur la chair.
Apres avoir ainfi vécu deux ans, il fe retira avec
un prêtre dans la forêt de Craon , où il augmenta encore
fes aufteritez. Comme on venoit le voir en foule
, il convertit grand nombre de perfonnes, ôc forma
une communauté de chanoines réguliers, qui fut l’abbaïe
de la Rouë. Le pape Urbain étant venu à A n gers,
entendit parler de ce folitaire, ôc voulut l’entretenir.
Il le fit prêcher à la dédicace de l’égliie de faint
Nicolas , ou l’aflemblée étoit très-nombreufe ; ôc fut
fi content de ion iermon , qu’il lui ordonna d’exer*
cerce talent, 6c d’aller prêcher par tout. Robert obéit,
quoiquavec bien de la peine, ôc commença à prê-
cner dans les diocéles vo ilin s , étant honoré de tout
le monde, ôefaifant un fruit merveilleux. Comme le
monaftere de la Rouë ne luffifoic pas pour recevoir
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