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Chr. CaJJin• iv .
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Uri« ep. \6.
, Anna. Alex.lib,
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£44 H i s t o i r e E e c l b s i a s t l’Qtf?".
exhorta tout le monde, Robert duc de Normandie &
Eftienne comte de Blois , qui avoient paffé l’hiver en
Boitille, s’embatquerent à Brindesle cinquième d’A-
v r i l , qui ctoit le jour de Pâques. Boëmond étoit au
fiege d’un château eu Campante, avec le comte R oger
fijn oncle , quand il apprit la nouvelle de la croi-
fade. il s’informa foigneufement de la qualité des fei-
gneurs eroifez ôc de leurs troupes ; ôc quand il en
fut bien in ftru it, il fe fit apporter unepiece de drap
d e fg ïe , qu’il fit couper en petits morceaux, ôc en
diftribua des- croix à tous fes g e n s , en gardant une
pour lui. Car la marque de ces pelerinsétoit une croix
rouge coufuë fur l’épaule droite. Auffi - tôt tous les
compagnons de Boëmond s’écrièrent en François du
tenus ; Otus lo voit, Deus lo volt, comme on avoit fait a
Cleïmont.
Le pape écrivit en même tenas à l’empereur Alexis
une lettre , où il dit : qu’après la rcfolution prife au
concile de Gletmont de faire la guerre aux Sarrafins,
le nombre des eroifez s’eft croevé monter, â trois cens
mille hommes, ils lui en nomme les chefs, entre lef-
quels il dit que Boëmond mene fepc mille hommes
çhoiiis. Il prie l’empereur de donner, les ordres neceflaire
s pour la fabfiftance de ces troupes, ôc de fa-
vorifçr de tout fou pouvoir une guerre fi juflte & fi
glorieufi.\ Mais l’empereur Alexis y étoit peu difpo-
fé. Il- fut terriblement allarméde voir fes états inondez
de ces troupes innombrables de Francs, que les
Grecs traittoienc de barbares , ôc qu’ils crurent avoir
été lignifiez par des nuées defauterelles qui les avoient
précédez. L’empereur çraignoit fut tout Boëmond ,
dont i l avoit éprouvé la valeur, ôc la conduite. lj
L i v r e S o r x a n t e -Q u a t r i e’m e . <T4j
croïoit que la croifade n’étoit qu’un prétexte , ôc que
ce prince ambitieux en vouloir à fa couronne , ôc ne
pretendoit pas moins que fe faire empereur de C . P.
Ces foupçons portèrent Alexis â traiter les feigneurs
eroifez avec honneur, mais leur nuire en effet de tout
fon pouvoir; ôc ils ne lui en donnèrent que trop de
fujet. Les troupes qui campoient près de G. P. abat-
toient 8c brùloient les belles maifons qu’ils trouvoient
dans la campagne, ôc découvroient les églifes pour
vendre le plomb aux Grecs mêmes : ce qui prelfa
l’empereur de leur faire pafler l’Helleipont, nommé
dellors le bras faint George : mais ils ne fe conduifi-
rent pas mieux en Afie , où ils pilloient Ôc brùloient
les maifons ôc les églifes.
Ce fut là que fe râflemblerent les ièigneürs Francs ,
qui étoient partis les uns après les autres, ôc ils mirent
le fiege devant Nicée le quatorzième de Mai 1097.
jour de l’Afcenfion Aïanr fait la revûë de leurs troupes
, ils trouvèrent cent mille cavaliers armez, ôc dé
gens de pied, en comptant les femmes fix-cens mille.
Nicée qu’ils afliegeoient , eft la même où fut tenu
l*an 315. le premier concile général ; ôc elle étoit alors
au pouvoir de Soliman-fcha, fondateur de la troifié-
ine dynaftie des Turcs Seljoudiques , qui eft-celle de
Roum ou Natolie. Ce prince étoit fils de Cotloumi-
che petit fils de Seljouc , ôc coufin germain de T o -
groulbec, dont j ’ai parlé en fon tems. Melic-fcha
fon fécond fuccefleur , envoïa Soliman faire la guerre
aux Grecs en Natolie ; ôc il y fit tant de conquêtes
qu'il s’y établit entièrement dès l’an 480. de l’hegire,
1087. de Jefus-Chrift , Ôc y régna vingt ans. Sa capitale
étoit Couniet ou Cogna, qui eft l’ancienne Iconie.
L 1 1 1 ij
Anonym* n.
X L V I .
Priic de Nicéc«.
GuiU. I I . c 21.
Bibl. Or enU
p- 822.
Sup,\liv, X L I . / f c
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