
A n . iojp.
X X X IX .
Le pape cedc là
Poiiille aux Normands.
G c f ta P o n t i f . a p .
B a r o n , a n . 1059.
C h r . C t t f f. l ïb .
I I I . c . 1 3 . 1 6.
S'o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
débauche , les noms des concubines & de leurs parens:
on voit paffer les meffages 8c les prefens, on entend les
éclats de rire, on fait les entretiens fecrets : enfin il eft
impoifible de cacher les groffeffes des femmes & les
cris des enfans. Ainfi on ne peut exeufer ceux qui de*
vroient punir des pecheurs fi décriez. Il conclut en
exhortant le pape à arrêter le cours de ces defordres.
Après le concile de R om e , le pape Nicolas II. fit
un voïage en Poiiille à la priere des Normands,qui lui
envoïerent des députez , pour lui perfuader de venir
recevoir leurs foumiffions 8c les réconcilier à l’églife.
Le pape après en avoir délibéré en concile, partit de
Rome & vint dans la Poiiille , où il tint un concile
dans la ville de Melfe. Les Normands fe preienterent
devant lu i , 8c remirent en fa libre difpoiîtion toutes
les terres de faint Pierre dont ils s’étoient emparez ; le
pape de fon côté leur donna l’abfolution de l’excommunication
qu’ils avoient encourue , 8c les reçut aux
bonnes grâces du faint fiege. Et parce qu’ils étoient les
plus puilTans dans cette partie d’Italie, 8c les plus capables
de fecouñr le pape contre ceux.qui avoient ufurpé
les biens de l’églife Romaine , le pape Nicolas leur ceda,
à la réferve de Benevent, toute la Poüiile 8c la Ga-
labre , dont ils lui firent ferment de fidélité.
On nomme en cet accord deux chefs des Normands:
Richard , à qui le pape confirma la principauté de
Capouë, dont il s’étoit emparé fur les Lombards ; 8c
Robert Guifchard , à qui il confirma le duché de
Poiiille 8c de Calabre, dont il étoit auffi en poffefîïon;
& íes prétentions fur la Sicile , qu’il avoir commencé
de conquerir fur les Sarrafins. En cette première con-
ceffion Robert promit au pape une redevance annuelle
L i v r e s o i x a n t i e ' m e ; s f
huelle de douze deniers monnoïe de Pavic pour chaque
paire de boeufs, païable à perpétuité à la fête de
Pâques ; &c de plus fe rendit vaifal du faint fiege, comme
il paroît par fes fermens ; 8c telle fut l’origine du
roïaume de Naples.
Enfuite le pape Nicolas aïant réglé tout ce qui con-
cernoit le patrimoine de Benevent, où il tint un concile
au mois d’Août , revint à Rome -, 8c les Normands
aïant alfemblé des troupes, le fuivirent, conformément
à l’ordre qu’il leur en avoir donné. Ils ravagèrent
les terres de Prenefte, de Tufculum 8c de
Nomento, dont les habitans étoient rebelles au pape
leur feigneur ; 8c aïant paifé le Tibre , ils ruinèrent
Galere & tous les châteaux du comte Gérard infigne
voleur. Ainfi les Normands commencèrent à délivrer
Rome des petits feigneurs qui la tyrannifoient depuis
il long-temps.
Cependant l’empereur Ifaac Comnene étant à la
chaife fut frappé d’un éclair, qui le fit tomber de cheval
, écumant 8c fans connoiifancç. Etant revenu à
lu i , il crut que cette maladie étoit une punition de
fes pechez ; 8c pour appaifer la colere de Dieu , il renonça
à l’empire qu’il avoit ufurpé, & prit l’habit
monaftique. Ce qui fit connoître la fincerité de fa pénitence
, c’eft qu’il ne choilît pour fucceifeur ni Jean
fon frere, ni fon neveu Théodore , ni celui qu’il pouvoir
faire fon gendre , ni aucun autre de fa famille :
mais Conftantin Ducas, qu’il crut le mieux inilruit
des affaires, 8c le plus capable de les rétablir. Ifaac
aïant délibéré quelque-temps, 8c voïant que fa malar
die étoit incurable , c’étoit apparemment le mal caduc
, il entra dans le monaftere de Studius, encoura-
Tom X I I I , L
A n. ioj9,
ap. Baron.
G eft a. pontif. )
to. 9. conc. p.
HOJ.
XL.
C o n f t a n t in Du -*
ca s em p e r e u r .
C a r opal- p •