
H ' ' /■ ■-
i8( i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ' ’
A n . 1074 P i f ,COUrs du Prélac j 4ui «c pouvoit plus reiiiler , &
' le délivra.
Le lendemain les moines envoïerent au Mans'quelques
uns des leurs, pour raconter à leur abbé ce qui
s etoit paiTe, afin qu’il en inilruisît le roi : mais le
cotfrrier de larcheveque le prévint, & on donna tout
¡ f i to“ aux moines. Le roi toutefois ordonna à l ’archevêque
, de réconcilier l’églife de faint Oüen , &
Il comme il le refuià , le roi la fie réconcilier par Michel
- eveque d Avranches. On ordonna la tenue d’un concile
pour juger cette affaire ; & il fut tenu l ’année
^To. xjcmc.p. fuivante 1074. à Notre-Dame de Roiien. Le roi Guillaume
y affifta & l’archevêque je an y préfiefa a ffilé
de cinq de íes fuffragans , favoir Odon de Baïeux,
Hugues de Lifieux , Michel d’Avranches, Giilebert
d’Evreux, & Robert de Sées. Il y avoit auffi plu-
fieurs abbez. On y ‘condamna la rébellion des moines
de faint Oüen contre l’archevêque ; & quatre des
plus mutins furent mis en prifon en divers monaf-
teres.
ce meme concile on traita de la foi de la iainte
Trinité , qui fut confirmée fuivant les quatre premiers
conciles généraux : puis on fit quatorze canons
• de diiciplihe, dont voici ceux qui me femblent les
c i. plus remarquables. On n’ordonnera point d’abbé qui
nait long-temps pratiqué la vie monaftique;& le moi-
c- 6- ne qui fera tombé publiquement dans un crime cf’impùreté,
ne pourra être abbé. Il en fera de même des
t. 7 . religieuies. Les moines- & les rëlioieufes garderont
exactement la regle d e faint Benoît. On né donnera
f.4- point tous les ordres en même jour. Les clercs dépofe^
j ne porteront point les armes, comme s’ils étoient
/
L i v r e s o i x a n t e -d e u x i e ’ m e . 187
redevenus laïques. Celui qui pour fe faire dépofer
dira qu’il n’a pas reçu tous les ordres , fera tenu de le
prouver juridiquement. De même celui qui pour rompre
fon mariage s’accufera d’avoir auparavant péché
avec la parente de fa femme, n en fera pas cru fur fa
parole.
Au commencement de l’année fuivante 1075. c’eil-
à-dire le treizième Janvier, Gerauld cardinal évêque
d’Oftie légat du pape , tint un concile à Poitiers, où
l’on agita la matière de l’euchariilie , avec tant de chaleur
, que Berenger qui étoit prefent penfa y être tué.
C ’eft à peu près le temps où Guimond écrivit contre
lui. Guimond étoit moine. de la croix faint Leufroi
darts le diocefe d’Evreux & difciple de Lanfranc. Le
roi Guillaume le fit paffer en Angleterre & lui voulut
donner un évêché;, qu’il,refufa conftamment,‘ & revint
en Normandie dans fon mônailere : mais fong-
temps»après le pape Urbain II. le fit archevêque d’A -
verfe en Italie. Ce fut donc pendant qu’il étoit dans
fon mônailere qu’il écrivit contrer Becenges¡a. la prière
d’un moine nommé Roger , qu’il fait, parler avec lui
en forme de dialogue.
Il commence par le portrait de Berenger, qu’il
fait ainfi : Etant encore jeune dans les écoles , à ce
que difent ceux qui l’ont connu en ce temps-là, il fai-
foit*pcu de cas des fentimens dé fon maître^ comptoir
pour rien ceux de fes compagnons, & méprifoit les
Jivres des arts libéraux : qui véritablement étoient
alors peu connus en France. ’Berenger ne pouvant
donc atteindre par lui-même à ce que la phiîofophie
a de plus profond, car il n’étoit pas. fort pénétrant,
çherchoit à fe donner la réputation de favant., par
A n . 107J.
c. i l .
C. I I .
c. 10.
' X v ï 1 ï .
Ecrits de Guimond
contre Berenger.
Mabil. pr&f.
f a c. 6 . 77. j 8 .
B i. PP. Parifm
to. 6. p. j i j .