
A n . 1071 .
Carm. 183.184.
18;.
X L 1 1 1 .
Ecrit? 4e S- P»
Pamien.
Baron, in Mar-
1yr.19.fui, H
it<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
moit dans fa cellule comme en une prifon, & jeû-
noit tous les jours hors les fêtes, vivant de pain de
fon & d’eau gardée du jour précèdent. Son' corps
étoit ferré de tous cotez de plufieurs liens de fer , 8c
il ne laiifoit pas de fe donner fouvent la difcipline. En
chapitre après avoir fait l’exhortation , il fe levoit de
ion iîege, difoit fes coulpes, 8c fe faifoit donner la dif-
eipline des deux cotez fuivant la coutume. Jean fon
difciple, qui a écrit fa v i e , dit qu’il l’a vû pendant
■quarante jours n’avoir pris aucune nourriture qui eût
paifé par le feu , mais feulement des fruits 8c des herbes
crues, fans boire. Il dit avoir oiii dire aux autres,
qu’il avoit une autrefois paifé quarante jours fans
autre nourriture qu’un peu de légumes trempées.
Toutefois quand il fe fentoit trop affoibli, il ufoit de
quelque relâchement pour fe rétablir, & confeilloit
aux autres de faire de même. Au commencement
des deux carêmes, devant Pâques & devant N o ë l,
il paiToit trois jours fans prendre aucune nourriture.
Il couchoit fur une natte de jo n c , & ne s’appuïoit jamais
pendant l’office divin. Il travailloit des mains 8c
faifoit de petits prefens de cueilli'eres de bois de fa façon.
Il nous refte de lui grand nombre-décrits ; favoir ^
cent cinquante-huit lettres diftribuées en huit livres,
félon la qualité des perfonnes à qui elles font adreifées.
Soixante 8c quinze fermons | cinq vies des faints, fa-
vo iï de faint Odilon de C lu gn i, de faint Maur évêque
de Ceferte , de faint Romuald, de faint Rodolfe
d’Eugubio & de faint Dominique le Cuiraifé en un
même difcours ; de fainté Lucille & de fainte- Flore
vierges martyres dont on ne fait rien de certain. Nous
L i v r e s o i r: a n t e-u n i e ’ me. z i j
Nous avons auffi foixante opufcules de Pierre Damien
, qui iont les plus conilderables de les écrits \ 8c
enfin quelques prières, quelques hymnes & d’autres
poëfies. Ces écrits en général refpirent un grand zele
pour la perfection des moeurs & la pureté de la difcipline
, 8c montrent une érudition fort étendue pour le
temps. Mais il y a peu de jufteife dans les raifonne-
mens : les preuves les plus ordinaires font des fens allégoriques
de l’écriture, fouvent forcez ; ou des apparitions
des morts 8c d’autres hiftoires plus inerveilleufes
que vrai-femblables. Son ftile a de la force, quoique
long 8c embarraifé.
Outre les opufcules dont j’ai parlé , voici ceux qui
me paroilfent les plus remarquables. Le traité des heures
canoniales adreffé à un feigneur laïque , à qui il
preferit de les dire tous les jours, comme étant un devoir
de. tous les chrétiens. Il compte fept heures
pour le jour : matines ou laudes, car c’eft la même, prime
, tierce, fexte , none, vêpres 8c complies ; 8c pour
la nuit les vigiles ou nodturnes aufquels il marque
que le peuple n’affiftoit point. Ou félon une autre
divifion, quatre heures pour la n u it , favoir vêpres ,
complies, les no&urnes 8c les matines ; & les quatre
autres pour le jour. Il marque la différence de l’office
des moines 8c de celui des clercs , telle que nous la
voïons ; 8c l’introduction nouvelle du fymbole de
faint Athanafe à prime. Il recommande au feigneur.
à qui il é c r it, de ne jamais manquer à ce devoir,
même en marchant à cheval, ou en quelque occupation
que ce foit : ce qui marque bien qu’il eomptoit,
que l’on devoir dire les prières à leurs heures. Il ajoûte :
Si vous ne favez pas lire , vous pourrez accomplir
Tome X I I I . Ee
A n . 1071.
Tillem. to. 4. f .
H
V. Opufc. |f i 44»
60.
V. Opufi. 5;. j 44
;j. 41.
X L I V .
Cérémonies.
Opufc. X . pre.fi
& cap. 7.
c. t .
c. 6.
c. z. 4 .5 .
c. 3.
c. 7 .