
A n . î oÿ i .
V I I I .
Pife, archevêché.
aP. Ughell. to. 3 .
j i o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de biens temporels font commifes pour un tems à
d’autres églifes ; 8t qu'elles reprennent leur ancienne
dignité , quand elles ont recouvré les avantages qui
leur manquoient. Car il n’appartient qu’au pape d’unir
ou ieparer les évêchez , oü en ériger de nouveaux.
Ecant donc appuie de notre autorité , ne craignez
point d’executer cette commiifion: car nous voulons
rendre à lé g life de Reims fon ancien luftre , la fai-
fant métropole de douze évêchez. Le pape écrivit
en même tems au clergé 8c au peuple d’Arras , leur
ordonnant d’élire un évêque cardinal, c’eft-à-dire ,
titulaire, Si le faire facrer 8t itaftaller par leur métropolitain
: avec défenfe à l’élu de refufer ious prétexte
de ce nouvel établiiTement. La lettre eft du fécond
jour de Décembre. Elle eut fon exécution, mais ce
ne fut pas fans difficulté , comme nous verrons dans
la fuite.
La meme année le pape Urbain avoit érigé en
archevêché I’égliie de Pife , ville célébré 8c ancienne
de Tofcane , dont Daïbert ou Dagoberc étoit évêque
depuis l’an 1088. Comme la ville de Pife avoit toujours
été attachée aux papes légitimés pendant ce
fchifme,■ auifi-bien que la comteife Mathilde à qui
elle appartenoit, Urbain voulut en témoigner fa re-
connoiftance. Et premièrement il donna à l’évêque
de Pife l’ifle d eC o r fe , par unebulle où il dit : Comme
toutes les ifies font de droit public, félon lesloix , il
eft certain que l'empereur Conftantin les a données
en propre à faint Pierre 8c à fes vicaires : mais plu-
fieurs calamitez furvenuës ont fait perdre à lég life
Romaine la propriété de quelques-unes. Toutefois,
fuivant les maximes des loix 8c des canons, ni la di-
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vifion des roïaumes, ni la longue poffeffion, ne peu- An. 109a.
vent la priver de fes droits. A in li, quoique l’ifle de
Corfe ait été long-tems hors de la poffeifion de l’é-
glife Romaine : on fait néanmoins, que Grégoire VIL
nôtre prédeceffeur y eft rentré. C ’eft pourquoi à la
priere de nôtre cher frere Daïbert évêque de Pife , de
fes nobles citoïens 8c de la très-chere fille de faint
Pierre la comteiTe Mathilde, nous donnons cette ifle
à l’églife de Pife, pour en joiiir tant qu’elle aura un
évêque légitimé, 8e qu’elle demeurera fidelle à l’églife
Romaine , à la charge de païer tous les ans au palais
de Latran cinquante livres monoïe de Luques.
Cette bulle fut donné à Benevent le vingt-huitiéme
de Juin 1091.
L’année fuivante 1091. le vingt-deuxième d’A v r il
le pape étant à Anagnia, en donna une autre, où il ré-
leve les fervices que la ville de Pife 8e ion eveque
ont rendus à l’églife Romaine pendant ce long fchifme
, les viétoires des Pifans fur les Sarrafins, 8c l’ ac-
croiffement de leurs biens temporels. C ’eft pourquoi
il donne à l’évêque Daïbert la fuperiorité fur les évêchez
de l’ifle de Corfe , dont il le fait archevêque ,
pour y rétablir les bonnes moeurs 8c la difeipline eccle-
iîaftique , 8c lui accorde le pallium.
Le pape Urbain célébra la fête de Noël l’an 109a. Co^;1(,Jc
hors de Rome , toutefois dans les terres de l’églife ffiÜ
. . . , . ' ■ n >\ Bertold. an. Romaine-, parce qu il n auroit pu entrer a Rome qu a iafi.
main armée tant les fchifmatiques y étoient encore
puiifans, quoique l’antipape Guibert fût en Lombardie
avec l’empereur Henri. Pendant le carême de l’année
fuivante 1093. le pape Urbain tint un concile à Troïe ».*./.4s?.
en Poüille l’onziéme jour de Mars , où aififterent