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Guibert de vita.
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Guib. élu anti -
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402. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
purger avec les évêques de Soiflbns, de Laon, de Cambrai,
de Châlons, 8c deux autres en qui nous aïons pareille
confiance, à condition que vous rendrez tous les
biens à ManaiTes, â Brunon, 8c à tous les autres, qui
ont parlé contre vouspourla juftice; 8c que dans l’Af-
cenhon vous quitterez l’églifede Reims, & vous vous
retirerez a Clugni ou à la Chaife-Dieu , avec un clerc
8c deux laïques, pour y vivre régulièrement à vos dépens.
Et pour vous épargner la peine de venir jufques-
i c i , vous pourrez vous purger devant l'évêqùedeDie
8c l'abbé de Clugni.
Comme Manafles n’executa rien de ce qui lui étoit
prefcrit, le pape le déclara excommunié 8c dépofé fans
efperance de reftitution. Il en écrivit au clergé 8c au
peuple de Reims , 8c aux évêques de la province, leur
ordonnant de procéder à l’éledtion d’un autre archevêque
du confentement de l’évêque de D ie fon légat. Il
en écrivit auifi à Ebles comte de R o u c i, qui avoit
pourfuivi la dépofition de Manafles, afin qu il favori-
fat cette éleélion ; 8c au roi Philippe , afin qu’il ne
1 empêchât pas 8c ne donnât aucune proteélion à Ma-
naifes. Ces quatre lettres font du vingt-feptiéme de
Décembre 1080. Elles eurent leur effet : car Manafles
voulant fe maintenir à main armée, 8c continuer à
diifiperles trésors de l’églifede Reims, fut chafle par
les ieigneurs, Te clergé 8c les bourgeois ; 8c étant banni
du païs, il fe retira auprès du roi Henri, 8c mourut va-*
gabond 8c excommunié.
Quand on eut appris à la cour du roi H enri la nouvelle
excommunication prononcée par le pape contre
lu i , dix-neuf évêques de fon parti s’aflemblerent
a Maïence le jour de la Pentecôte, qui cette année
1080.
L i v r é S o i x a n t e - T r o i s i e ’m e . 403
io8o. étoit le dernier de Mai : puis en vertu de leurs
lettres , trente évêques 8c plufieurs feigneurs d’Italie
8c d’Allemagne aflemblez à Brixen dans le T iro l, dé-
poferent Hildebrand ; 8c élurent pape Guibert archevêque
de Raven ne, fans qu’il y eût perfonne pour re-
prefenter l’églife Romaine que le cardinal Hugues le
Blanc. Le décret de cette éleétion étoit plein de calomnies
contre Hildebrand, qu’ils accufoient entre
autres chofes d’avoir troublé l’empire chrétien , de
foûtenir un roi parjure, defemer la difcorde; d’exhorter
aux facrileges, aux homicides 8c aux incendies. La
date écoit d u jeu d y vingt-cinquième de Juin. Le roi
retourna enfuite chez lui ; 8c Guibert marcha en Italie
, revêtu des marques de la dignité papale, 8c prenant
le nom de Clement III.
Cependant le pape Grégoire , pour fe foûtenir contre
le roi H en r i, cherchoit l’appui des princes Nor-
mans : favoir de Guillaume roi d’Angleterre 8c- de
Robert duc de Calabre. En renvoïant ceux que le roi
avoit envoïez à Rome avec le légat Hubert, il écrivit
à ce prince une lettre bien différente de celles qu’il lui
avoit écrites fix mois auparavant. En celle-ci il releve
l ’amitié qu’il a toujours eue pour le roi Guillaume, 8c
la confiance qu’il a en fon obéiflance 8c en fon fecours
contre les ennemis de l’églife: lui promettant, non-feulement
la récompenfe éternelle , mais la viétoire 8c la
puiflance en ce monde. Cette lettre eft du vingt-quatrième
d’Avril 1080. 8c quinze jours aptes, en renvoïant
le légat Hubert en Angleterre, le pape écrivit
encore au même ro i, à la reine Mâthilde fon époufe ,
8c au prince Robert leur fils.
Quant à Robert Guifchard duc de Eoüille, de Ca-
Torne Xi I I . L e e
A n . io 8o,
vita S» Anaf,
Luc» n. 16»
A tta ap. Sol,
c» 3 .1 . 17*
IV.
Grégoire cherche
le fecours
des Normans«
Sup. L LXK.
n 60,
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161 17 .