
A n. 1087.
Bertold. an.
1087.
Chr. Caß.n. 7 1 .
Bertold• an»
1088.
Bertold» *n.
1087 •
4 8 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Tibre nommée Traftevere , du château faint-Ange,
de la baiilique de faine Pierre, des villes d’Oftie Sc de
Porto , & de l’iile du Tib re , où il demeuroit. il avoit
pour lui la plus grande partie des nobles , 8c prefque
tout le peuple. Mais l’antipape Guibert étoit maître
du refte de Rome ; c’eft- à- dire , prefque de toute la
vi l le , ôedemeuroitau milieu à la Rotonde , nommee
alors fainte Marie des tours, parce qu’elle avoit deux
clochers.
La veille de faint Pierre , les Romains du parti de
Guibert 8c de l’empereur, voulurent fe rendre maîtres
de l’cglife de faint Pierre: mais les gens du pape V i ctoria
défendirent il bien, qu’ils les empêchèrent d’y
entrer. Ainiï le jour de là fête, on ne célébra dans cette
églife aucun office de nuit ni de jour. Le lendemain
les fchifmatiques y entrèrent, lavèrent l’autel comme
profané par les catholiques, ôc y dirent la meife: mais
ils fe retirèrent le jour fuivant, êc l’églife de faint
Pierre revint au pouvoir du pape ViCtor.
Ce pape pouffé d’un grand defir d’abattre les Sarra-
fins d’Afrique, affembla par le confeil des évêques 8c
des cardinaux, une armée de prefque tous les peuples
d’Italie j 8c leur donnant l’étendart de faint Pierre,
avec promeffe de la rémiffion de tous leurs péchez,
il les envoïa à cette entreprife. Ils attaquèrent la ville
maritime de Mehedia nommée auffi Afrique , la prirent
& défirent cent mille Sarrafins; 8c la nouvelle en
vint le même jour en Italie : ce qui paffa pour un miracle.
Le pape envoïa des lettres en Allemagne, pour donner
part de fa promotion aux feigneurs du roïadmej
8c confirmer la condamnation que Grégoire V I I .
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avoit prononcée contre l’empereur Henri. Ces lettres An. 1087.
furent lues dans une affemblée générale tenue près de
Spire le premier jour d’Août 1087. par les feigneurs
qui reconnoiffoient le pape Viétor , 8c ceux qui favo-
rifoient l’empereur Henri. Ce prince y étoit prefent,
&les feigneurs catholiques lui promirent leur fécours
pour le recouvrement du roïaume, s’il vouloir fe faire
abioudre de l’excommunication. Mais il perfifta dans
fon obftination ordinaire , ne voulant pas reconnoître
qu’il fût excommunié , quoiqu’on le lui prouvât en
face. C ’eft pourquoi les catholiques réfolurent de ne
faire aucune paix avec lui. Ladiftas roi de Hongrie ,
envoïa déclarer à cette affemblée , qu’il demeureroit
fidele à faint Pierre; c’eft-à-dire, au pape ViCtor ; 8c
il promit de venir au fecoursdes catholiques, s’il étoit
befoin , avec vingt mille chevaux contre les fchifmatiques.
Pendant le même mois d’Août 1087. le pape V i - xxxv.
_ r 1, \ . * *• . i Concile de Bcctor
III. le rendit aBenevent, pour y tenir un concile, nevent.
avec les évêques de Poüille , de Calabre 8c des princi- r11'
pautez. Là après avoir reprefenté l’intrufion de l’antipape
Guibert, 8c la perfecution qu’il avoit faite à
Grégoire VII. il prononça contre lui une fentence de
dépofition 8c d’anathême: puis, il ajouta: Vous favea
auffi la perfecution qui m’a été faite par Hugues archevêque
de Lion, 8c Richard abbé de Marfeille , qui
font devenus fchifmatiques, quand ils ont vû qu’ils ne
pouvoient réuffir dans le defir fecret qu’ils avoiëntde
monter fur le faint fiege. Richard avoit fait notre élection
à Rome, avec les évêques '8c les cardinaux. Hugues
étoit venu peu de tems après nous baifer les pieds,
ôc nous reconnoiffant pour pape malgré nous, il avoit
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