
À N .io 66.
XXV.
Saine Arialde
sna rtyr .
m m ap. 'Baron
iin. iOéé.
l d . a n . 106 1 .
178 H i s t o i r e E c c l e s i à s t î q j j e .
étant arrivé près de Ton cher f ils , ne voulut point lé
quitter , & fe confacra avec lui au fervice de Dieu dans
la folitude. Enfin douze ans après que Thibaut eût
quitté fon païs, & neuf ans depuis qu’il fe fût retiré à
Salanique, il mourut faintement le premier jour de
Juillet 1066. & fut enterré à Vicence. Il avoit fait
plufieurs miracles pendant fa vie , il s’en fit encore
plufieurs à fon tombeau, & l’églife honore fa mémoire
le jour de fa mort.
La même année & cinq jours auparavant fut mar-
tyrifé faint Arialde diacre de l’églife de Milan. Il
étoit d’une nobleife diftinguée , frere d’un marquis,
dignité rare en ces tem p s-là , & né entre Milan
Come. Dès l’année ïoj-6. il vint à M ilan , & y combattit
dix ans contre les fimoniaques & les clercs in-
continens , particulièrement contre l’archevêque Gui.
A u commencement du pontificat d’Alexandre II. il
alla à Rome , & Herlembaud fon ami l ’y fuivit. C ’é-
toit un feigneur d’une grande pie té , &. zélé comme
lui contre la fimonie & l’incontinence des clercs.
I l étoit depuis peu revenu de Jerufalem, & vouloit
embraffer la vie monaftique : mais Arialde lui promit
une plus grande récompenfe-de la part de D ieu ,
s’il différait d’entrer dans un monaftere, pour s’op-
pofer avec lui aux ennemis de Jefus-Chrift. Herlembaud
voulant éprouver le confeil d’Arialde, prit
des chemins détournez pour aller à Rome , & con-
fulta tous les ferviteurs de Dieu hermites ou moines
qu’il trouva fur fa route. Tous lui donnèrent le
même conféil ; & quand il fut arrivé à Rome , le
pape Alexandre & les- cardinaux lui commandèrent
abfolument de retourner à Milan , & de refifter avec
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Arialde aux ennemis de Jefus-Chrift jufques à l’effu-
fion de fon fang. Ils lui donnèrent même de la part de
faint Pierre un étendart, qu’il devoit prendre en main
pour reprimer la fureur des hcretiques, quand il fe-
roit befoin : ce qu’il fit conftamment pendant dix-huit
ans. Le même Herlembaud avoit une dévotion fîn-
guliere à laver les pieds des pauvres ; & pour s’humilier
davantage après les avoir la v e z , il fe profternoit &
les mettoit fur fa tête. Arialde difoit de lui en foupi-
rant : Helas ! hors Herlembaud & le clerc Nazaire, je
ne trouve prefque perfonne, qui par une faulTe difere-
tion ne me confeille de me taire, & de laiifer les fimo-
niaques & les impudiques exercer en liberté les oeuvres
du démon.
Il y avoit donc dix ans qu’Arialde co.mbattoit
contre eux , lorfque Gui archevêque de Milan le fit
prendre en trahifon , & mener en des deferts inac-
celîibles , au-delà du lac Majour. C ’clb le même
archevêque qui avoit témoigné fe convertir quand
Pierre Damien fut envoie légat à Milan en 10/p.
mais oubliant le ferment qu’il fit alors , il étoit retombé
dans les mêmes crimes, & ne pouvoit fouf-
frir les reproches qu’Arialde lui en faifoit. Ce faint
homme aïant donc été arrêté, la niece de l’archevêque
craignit que ceux mêmes qui l’avoient pris ne le
cachaifcnt & ne lui fauvaflent la vie. C ’eft pourquoi
elle envoïa deux clercs pour le tuer. Si-tôt qu’ils furent
débarquez de fur le la c , ils demandèrent ou etoit
Arialde. Ceux qui l’avoient amené répondirent qu’il
étoit mort. Les clercs répliquèrent : La niece de l’archevêque
nous a commandé de le voir v i f ou mort -,
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A n . 10 66,
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