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' chevaliers & tout le peuple, en criant trois fois : Nous
• 1 l’approuvons , nous le voulons. Le nouveau roi Philippe
donna des lettres pour la confirmation des droits
de l’églife de Reims ; & l’archevêque de Reims y
foufcrivit comme grand chancelier : car le roi lui don*
na alors cette dignité , qu’il prétendoit avoir appartenu
a fes prédecefleurs. La précaution du roi Henri ,
en faifant couronner fon fils, ne fut pas vaine : car il
mourut l’année fuivante 1060. le quatrième d’Août
âgé de cinquante-cinq ans , dont il avoit régné vingt-
neuf. Le roi Philippe en régna quarante-neuf,
x i 11. Gervais archevêque de Reims, étoit fils d’Aimori
Gc r vais a r che - - 1 1 a 1 • i r t t t têqucdcRhdms. ieigneur du chateau du L o ir , & d’Hildeburge de
M*riot. t*. i. Bellefme foeur d’Avefgaud évêque du Mans. Son neveu
Gervais lui fucceda en 1035. mais quelques années
après Geofroi comte d’Anjou le mit en pri—
fo n , où il le tint fept ans ; & nonobftant les menaces
Sup. liv. L1X. du pape Léon IX . & du concile de Reims, il ne
6y le délivra qu’en lui faifant abandonner fon château
J041.’. *’ c‘nc' du Loir. Gervais fe retira en Normandie près du duc
Guillaume ; & enfin lé roi Henri voulant l’attacher
à fes intérêts , lui donna l’archevêché de Reims vaquant
par le décès de Gui ; & il y fut transféré du contentement
du clergé & du peuple l’onziéme d’Oétobre
I O j J .
T » . conc. f. Nous avons quatre lettres du pape Nicolas à l’archevêque
Gervais. Dans la première le pape témoigne
, que l’on avoit rendu l’archevêque fufpe<ft de fa-
, voriter l’antipape Benoît. Il l’exhorte à foûtenir le roi
par fes avis falutaires , contre les mauvais confeils de
ceux qui cherchoient l’impunité de leurs crimes, dans
zpifi. 1. lu divifion de l’églife Romaine. Dans une autre let-
L i v r e s o i x a n t i e ’ m î , 8;
tte il ordonne à l’archevêque d’interdire levèque de
Beauvais, que l’on difoit avoir été ordonné par iî-
monie, jufques à ce qu’il vienne à Rome fe juftifier
au concile que l ’on y devoit tenir. Dans une autre enfin
il lui recommande de faire juftice à l’églifc de Verdun
, pour quelque dommage qu’elle a fouftert, attendu
qu’elle eft fous la protection particulière du S.
iîegc. ,
La même année 10 60. le pape Nicolas fit tenir deux
conciles dans les Gaules par fon légat Eftienne prêtre
cardinal : le premier à Vienne le lundi dernier jour de
Janvier, le fécond à Tours le mercredi premier de
Mars. Ce qui nous refte de ces conciles eft mot pour
mot la même chofe, excepté la datte & le nom de la
ville & de l’églife. Ce qui fait juger que les canons qui
leur font attribuez, n etoient pas formez par délibération
des évêques, mais que le légat les' apportoit de
Rome tout dreifez. Il eft dit qu’ils font faits pour a ffermir
l’état des églifes ébranlées &c prefque ruinées
par tout le monde, particulièrement dans les Gaules.
Ces canons font au nombre de d ix , dont il ne
refte que les trois premiers fous le titre du concile
de Vienne. Ils regardent principalement la fimo-
nie & l’incontinence des clercs, & ne font que re-
nouveller ce qui avoit été tant de fois ordonné fur
ce fujet & fur quelques autres points de difcipline.
Si un évêque conféré par fimonie quelque minifte-
re ecclefiaftiqüe , ou la prébende , c’eft - à - dire la
penfion qui y eft attachée : il eft permis au clergé
de s’y oppofer, & d’avoir recours aux évêques voi-
iîns : même, s’il eft befoin, au faint fiege. Défen-
A n . I O î j O »
X L 111.
C onc i l e s de Gau*
le.
To, $. concih p . 1108.
Marten. coll*
n. p> 114*
Cf.n* fi5