
392. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
AN.1079. de la loi de Dieu, fous les ailes des faims apôtres, ils
puilîent vous reporter les ordres du faine fiege, 5c cultiver
utilement chez vous la religion. La lettre eft du
quinzième de Décembre 1078. L’autre lettre datée du
quatrième d’Oitobre 1080. eft adreifée au roi de Sue-
viti. Bpi je ex|lorte ^ envoi-er à R ome quelque
évêque, ou quelque autre perfenne capable d’entre Ion
cierge 5 afin , d i t - i l , qu’il puifle nous informer des
qualitez de votre païs 5c des moeurs de la nation, 5c
s inftruire pleinement de tout pour vous porter nos
ordres.
D ’un autre coté Grégoire étendoit fes foins fur l’é-
glife d’Arménie. Un prêtre nommé Jean fe plaignit
à lui de la parc de l’archevêque Arménien de Syn-
nade en Phrygie , qu’un nommé Machar chaifé du
païs pour herefie, étant venu à Rome 5c aïant été
convaincu de la même erreur , avoit foûtenu que c’é-
toit la doélrine des Arméniens. Le prêtre Jean donna
au pape une profeflion de foi orthodoxe ; 5c le pape
yii.i-iji.uit. écrivit à l’archevêque de Benevent, dans le diocéfe
duquel Machar s’étoit retiré , de le chercher pour le
convertir ou le punir ; c’eft-à-dire , le marquer d’un
fer chaud cqmme heretique : 5c le bannir du diocéfe.
Mais pour s’aflurer davantage de la foi des Armeviii.
efiji. 1. niens, le pape écrivit à l’archevêque de Synnade en
ces termes : Nous avons appris qu’au faint facrifice
vous ne mêlez point d’eau dans le vin : que vous
faites le faint chrême, non avec du baume, mais
avec du beurre ; 5c que vous honorez 5c approuvez
l’heretique Diofcore d’Alexandrie. Quoique le prêtre
Jean votre député nous ait dit, qu’il n’étoit pas ainfi,
nous voulons toutefois que vous nous écriviez ce que
vous
vous en c roïez, & des autres articles dont vous pou- A n. 1079.
v e z être en doute. Nous voulons aufli favoir fi vous
recevez avec toute l’églife les quatre conciles généraux,
que faint Grégoire honoroit comme les quatre
évangiles -, & le cinquième concile. Nous vous exhortons
à ne plus ajouter au Trifagion ces paroles : Qui Sut- liv‘ *"*•
avez été crucifié pour nous, afin de ne point feanda-
lifer les autres églifes. Au refte , continuez de célébrer
le faint facrifice avec du pain fans levain ; 5c mc-
prifez les vains reproches que les Grecs vous font fur
ce fujet comme à nous. Cette lettre eft du fixiéme
de Juin 1080.
Tome XI IL D d d