
A n. 1081. l’archevêché de Narbonne, Guiffred qui l'avoir fi long-
tems pofledé indignement, & qui a voit été tant de
o. f0^s excommunié , mourut en 1079., & Dalmace fut
^Itliuîm.uv. élu canoniquement à fa place ; mais le vicomte Be-
renger voulut mettre en ce fiege fon fils Pierre ; &
c'eft apparemment celui dont ladépofition fut confirmée
au concile de Rome,
x. La même année 1081. Gebehard archevêque de
Autres lettres p in 7 . . \ . . ' a i , •* i
fur l’cxcommu- Salfbourg écrivit a Herman eveque de M e tz , unelet-
rôb.ton dM tre <]ui commence ainfi : Vous m'avez déjà.,mandé
ep^ap. Tengna- deux fois de vous indiquer ce que l’on doit croire
dans cette divifion de l’églife ; afin que vous puiifiez
p. 10. répondre à ceux qui font d’un autre fentiment Enfuite
il met ainfi l’état de la queftion : Dans l’affaire pre-
fente nous tenons feulement ce que l’églife a toujours
tenu jufques à ces malheureux tems, favoir qu’il ne
faut point communiquer avec les excommuniez : au
lieu que nos adverfaires ne s’en abftiennent point, &
enfeignent que l’on ne doit pas s’en abftenir. C ’eft la
caufe des divifions & des (éditions. Il montre enfuite
».ij. queTexcommunication fubfifte, jufques à ce qu’elle
ait été caifée après un examen canonique : puis il re-
leve l’injuftice des fchifmatiques , qui ont dépofé le
p. 71. PaPe Grégoire à Vormes, fans qu’il ait été convaincu*
entendu , ni appelle. V o ilà , d i t - il, les çaufes de la di-
f vifion , que nous ne communiquons point comme eux
avec les excommuniez , que nous n’ofons renoncer au
pape, ni en reconnoîcre un autre, lui vivant & demeurant
uni à l’églife Romaine.
Comme on reprochoit aux Catholiques & au pape
même, d’avoir violé le ferment qu’ils avoient fait au
roi Henri, Gebehard fait de grands efforts pour répondre
à cette objection. Il d i t , que le ferment fait An. 1081.
au pape par les évêques en leur ordination, eft préférable
à celui qu'ils ont fait au roi : que la meilleure
maniéré de garder la foi au prince, eft de le fervir fi-
. delement -, & que ceux-là font infidèles, qui prennent
part à fes crimes, &c qui par leurs confeils l’engagent
a de mauvaifes affaires : que les fermens faits contre
la juftice ne font point valables : enfin qu’on vouloit
obliger les Catholiques à renoncer au pape, s’ils vou-
loient être fideles au prince.
Il paroît par ces réponfes, que Gebehard n’enten-
doit pas même l’état ae la queftion. Car pour garder
la fidélité à fon r o i, il n’étoit pas neceftaire de renoncer
à l’obéi{Tance du pape : il falloir obéir au roi pour
le temporel v & au pape pour lé fpirituel. Il falloit ne
pas obéir au roi s’il commandait des crimes : mais il ne
s'enfuit pas qu’il ne fallût lui rendre aucune obéiffan-
ce. il étoit défendu de communiquer avec lu i, quant
à 1 exercice de la religion , mais non pas quant au
fervice de l’état. On avoir raifon de tenir Henri pour
excommunié, Grégoire pour pape légitime , & Gui-
bert pour antipape, Scde foûtenir qu’on ne devoir point
communiquer avec les excommuniez : mais on ne devoir
pas en conclure, que Henri ne dût plus être regardé
comme roi. Aufli dans toute cette lettre qui eft
très-longue, Gebehard ne rapporte aucune preuve du
pouvoir de l’églife fur le temporel des rois, & n’entreprend
pas même de le prouver.
Vers le même tems , le pape Grégoire écrivit à
Herman évêque de Metz une fécondé lettre , pour réf
ondre à ceux qui foûtenoient au fujet de H en r i, que
on ne pouvoit excommunier les rois ,' ni abfoudre
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