
A n . lopt f .
C h r . M a l le a c,
t - « 3-
B e r to ld . a n .
XXXVIII*
Reliques de S.
Antoine en
France*
"Balcon. Àpf Boll.
1 7 J a n u , to • 1 . J>. iji.
v , B a iü e t 1 7 .
Janu, n, 13*
6 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,'
même à l’égard des feculiers ; 8c c’eft toutefois ce
qu’Urbain II. femble autorifer. En ce même concile
le roi Philippe aïant fait fatisfadion au pape , 8t promis
de quitter Bertrade , fut abfous de l’excommunication.
De Nifmes le pape retournant en Italie, paiFaàfaint
Gilles j à A v ign o n , à Vienne: où il ordonna de mettre
dans une églife les reliques de faint Antoine.
Voici comment on dit qu’elles avoient été apportées
en France. JoiTelin feigneur de la Mote-Saint-Didier
en Viennois alla à Jerufalem pour accomplir un voeu
de fon pere, 8c au retour paifa à C. P. où il fut bien
reçu de l’empereur, 8c gagna fes bonnes grâces, il v i-
iitoit fouvenc une ancienne é g life , où l’on croïoit
avoir le corps de faint Antoine, fans que l’on fâche
commenc il avoit été apporté d'Alexandrie à C. P.
JoiTelin voïant que cette églife étoit en un lieu pref-
que abandonné , 8c les ecclefiaftiques qui lafervoient
très-pauvres , leur perfuada de venir avec leur relique
en France , où il les établiroit en un lieu commode 8c
agreable, 8c où la relique feroit plus honorée. Il obtint
la permiffion de l’empereur, 8c emporta ainfi le
corps de faint Antoine.
Etant arrivé en Viennois , il étoit en peine de
trouver un lieu propre pour mettre ce précieux dépôt
; 8c en attendant il le portoit par tout avec lui ,
même à la guerre. Enfuite il réfolut de bâtir une
églife de faint Antoine dans fa terre de laMote : mais
après en avoir mis les fondemens , il fut détourné de
continuer, 8c mourut fubitement fans enfans. Gui-
gues Didier fon parent lui fucceda, 8c continua de
faire porter par tout avec lui la châife de faint An-
J L i v r e S ô i x a n t ê - Q u a t r i e ’m e . ■ <5-3j .
to ln e , par la confiance qu’il y avoit. Mais le pape A n. io?<î .
Urbain II. paffant par le Viennois, trouva indécent
que ce faint corps fut entre les mains d’hommes laïques
8c portant les armes. C ’eft pourquoi aïant pris
connoiffance de l’affaire, il défendit à Guigues D idier
fous peine d’excommunicafion d’en ufer ainfi à
l’a v en ir , 8c lui ordonna de mettre au plutôt le corps
de faint Antoine en quelque lieu faint. Guigues réfolut
donc d’acheverTéglife commencée par JoiTelin , 8c
en attendant il mit la relique à la place où devoit
être le grand autel, fous une petite chapelle qu’il fit
bâtir à la legere. Il y mit des féculiers, pour recevoir
les oblations des fideles, 8c les emploïer au bâtiment
de Teglife. Mais quelques années après il y fit venir
des moines du monaftere de Mont-majour, 8c la nouvelle
églife devint un prieuré de Benedidins. Tels
furent les commencemens du culte de faint Antoine
en Viennois.
Jean évêque d’Orleans étant mort, Raoul fon frere xxxix.
archevêque de T o u r s , voulut faire élire pour lui fuc-
ceder Jean archidiacre de la même églife : mais la plus
grande partie du clergé élut le doïen Sandion ou San-
ion. Ceux qui lui étoient oppofez écrivirent à Ives
de Chartres, qu’il avoit été élu par fimonie 8c par la
puiffance féculiere. Surquoi Ives l’exhorta à fe retirer
, s’il fe fentoit coupable, 8c ne fonger q ua finir
fes jours en paix : car il étoit fort âgé. Mais étant
depuis mieux informé , il foûtint Téledion de San-
d ion , 8c en écrivit ainfi à Hugues archevêque de
Lion , conjointement avec Guillaume de Paris 8c Gautier
de Meaux.
Après la mort de Jean évêque d’Orleans, l’arche» «Mm-
I i i i iij