
A n. iock),
L IV . *
Berenger a\r- •
chevêque de
Tarragone.
‘Bertold. 1090.
H-octetic. v i .
bift. c. 17 .
to. x. cotte.
a*
Marca Hifp. lib.
iv . p. 470.
5 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quelques-uns ; toutefois pour ne pas abandonner la
difeipline de l’é g life , impofez- leur pénitence de la
maniéré que nous avons dit : afin qu’ils puiilent ap-
paifer la juftice divine , s’ils ont mêlé quelque, foi-
bleiTe humaine à cette aéfion.
La même année 1090. vers la Pentecôte, le pape
Urbain fit tenir par fes légats un concile à Touloufe,
ou aflifterent les évêques de diverfes provinces, 8c on
y corrigea plufieurs abus. L’évêque de Touloufe s’y
purgea canoniquement des crimes dont il étoit ac-
eufé ; 8c à la priere du roi de Caftille on envoïa une
légation à Tolede pour y rétablir la religion. Bernard
archevêque de T o led e , retournant de Rome en Efpa-
g n e , aififta à ce concile avec le cardinal Rainier ,
nouveau légat pour i’Efpagne,
Rainier paifa en Catalogne , où il reçut au nom
du pape la donation de Berenger comte de Barcelone,
qui donna à l’églife Romaine la ville deTarragone:re-
connoiflant que lui 8c fes fucceffeurs ne la tiendroient
déformais que comme vaffaux du pape , 8c lui en païe-
roient tous les cinq ans vingt-cinq livres pefant d’argent.
Ce qu’il fit par le confeil de Berenger nouvel
archevêque de Tarragone , 8c de l’évêque de Girone
nommé auffi Berenger.
Cette donation facilita le rétabliifement de la métropole
de Tarragone , nonobftant l’oppofition de
Daîmace, archevêque de Narbonne ; qui fur la lettre
que le pape avoit écrite aux feigneurs de Catalogne,
étoit venu à Rome ioûtenir fes droits. Le pape lui
demanda , s’il avoit des privilèges du faint iiége ,
pour établir la primatie qu’il prétendoit fur la province
de Tarragone. Dalmace rép ondit, que ion
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e’m e : jzj •— ——«
églife en avoit e û , 8c qu’i l efperoit les trouver : fur An . 1091.
quoi le pape écrivit à Rainier fon légat , que fi ces
privilèges ne fe trouvoient p o in t , il travaillât avec
les feigneurs du païs à rétablir l ’églife de Tarragone. “ • !*;»**•?•
1» , \ r WSu ’ Ce r a t , comme Ion croit , a cette occaiion , que App.Mar.
l’on fabriqua une lettre fous le nom du pape Eftien-
n e . qui devroit être Eftienne V . où l’on fuppofe
qu’il eft venu tenir un concile à Troïes en Champagne
par ordre d’un empereur Odon qui ne fut ja mais
; 8c dans cette lettre il eft d it , que quand même
l’églife de Tarragone feroit rétablie en fon premier
é ta t , elle demeurera toujours foûmifè à celle de
Narbonne. Quoiqu’il en foit de cette piece, le pape
Urbain II. n’y eut poined’égard, 8c il rendit le droit
de métropole à l’églife de 1 arra/gone : où il transféra
Berenger d’Aufone , comme aïant été par fes
foins le principal auteur de ce rétabliflement. il lui
accorda le pallium, 8c lui permit à lui 8c a fes fuc-
cefleurs de garder l’églife d’Aufone, jufques à l’entier
établiftement de celle de Tarragone. C ’eft ce qui
paroît par la bulle donnée’ à Gapouë le premier de
Juillet 1091.
Dès le commencement de la même année , le pa- Co^ cde
pe demeuroit en Campanie, quoiqu’il eût pu aifé- Bc“ v^
ment entrer dans Rome avec une armee 8c foumet- 10,1.
tre les rebelles : mais il aimoit mieux foûtenir fes
droits avec douceur. Les fchiimatiques demeuroient
donc les plus forts à Rome , où ils furprirent la tour
de Crefcence , c’eft-à-dire le château faint-Ange , qui
jufques-là avoit tenu pour le pape ; 8c la prife de
Mantouë leur haufla le courage. Car l’empereur
Henri , qui l ’afliegeoit depuis un an , s’en rendit mai