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An. 1080. p e ,n ous ne craindrions pas la peine d'aller en Efpa-
gne , ôc lui fufciter des affaires fâcheufes , comme ,
à un ennemi de la religion Chrétienne. Cette lettre eit
du vingt-feptiéme de Juin 1080. &i le pape charge l’abbé
Hugues d’envoïer au roi Alfonfe celle qu’il lui
écrivoit en même tems : où il l’exhorte à fuivre les
confeils de fon légat Richard , 8t à rompre le mariage
illicite qu’il avoit contra&é avec une parente de fa
femme. Il paroît que ce prince céda aux remontrances
du pape. Car il fit tenir à Burgos un concile par
le légat Richard, & fit recevoir l’office Romain par
tout fon roïaume. Le pape lui en témoigna fa joïe
par une autre lettre , où il l’exhorte à ne pas fouffrir
que les Juifs exercent aucune puiffance fur les Chré-
vn. tiens.
TOnïcfcndu'*1" Vratiilas roi de Boheme avoit demandé au pape
Grégoire la permiifion de faire celebrer l ’office divin
vu «p. h en lang ue Sclavone : mais le pape la refufa absolument.
C a r , dit i l , après y avoir bienpenfé , il paroît
que Dieu a voulu que l’écriture fut obfcure en quelques
endroits : de peur que fi elle étoit claire à tout le
monde , elle ne dévînt meprifable , & n’induisît en
erreur , étant mal entendue par lesperfonnes médiocres.
Et il ne ¡ert de rien pour exeufer cette pratique,
que quelques faints perfonnages ont fouffert patiemment
ce que le peuple demande par firnplicité : puif-
que la primitive églife a diifimulé plufieurs chofes ,
qui ont été corrigées enfuite après un foigneux examen
quand la religion a été plus affermie & plus étendue.
C ’eft pourquoi nous défendons par l’autorité de
faint Pierre , ce que vos fujets demandent imprudemment
; & nous vous ordonnons de refiiter de toutes
vos
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e’ m e . 409
vos forces à cette vaine témérité. Apparemment Grégoire
VII. ne favoit pas ce qui s’étoit paifé fous Jean
VIII. deux cens ans auparavant ; & que ce pape après
avoir fait la même défenfe touchant la langue Sclav
o n e , la leva en connoiffance de câufe. Nous avons
vu d ailleurs, que dans la plusfaine antiqùité & les
fiecles les plus éclairez, on lifbit l'écriture & on ccle-
broit les divins offices dans la langue la plus ufitée
en chaque païs. On peut donc marquer fous Grégoire
VII. le commencement de ces fortes de défen Ces. C e pendant
les Sclavons font à Rome publiquement
l’office en leur langue dans leur églife de faint Jérôme.
Guillaume roi d’Angleterre fit tenir un concile à
Lillebonne en Normandie l’an 1080. où prefida Guillaume
archevêque de Rouen, avec les évêques Si les
abbez : le roi y affifta avec les comtes Ôc les autres feî-
gneurs du p aïs, Si on y fit treize canons. Le premier
eft pour maintenir la trêve de Dieu par l’autorité des
eveques Si des feigneurs. Défenfe aux laïques de rien
prendre des revenus des églifes, - ni d’exiger des prêtres
des fervices qui les détournent de leur minifte-
re. Détenfeaux évêques Si à leurs min iè re s, de rien
exiger des prêtres , ou les redevances qui leur font
dûës, ni de les condamner à l’amende à caufc de leurs
femmes. C ’étoit un prétexte pour tolerer leur concubinage.
Si on donne à des moines une églife , ce fera
fâns préjudice de la fubfiftance du prêtre & du fer-
vice de l’é g lifè , & les moines auront droit de prefen-
ter a l'évêque un prêtre capable. Il s’agit ici des cures.
En ce concile on explique affez au long les cas de
lajurifdiéfion des évêques deilors fort étendue, à l’oc-
Tome XUI . F f f
Sup. liv .U IL 71.
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V I I I .
Conc. de Lillebonne
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t 9 , X . p , } * I .
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