
, prétendirent que la ruine & la ckifolation de -l’égliie étoit l’effet ciel’ignoran-
ce : qtie le regne de l’antechrift & lé myfterè diniqùïté's’étoit mis en train, à
la faveur des tenebres. Je n’ai rien diflimulé dans ce difcours de l’état de ces
iîecles obfcurs, ni des caufes & des effets de cette ignôrance : mais y aVez--
voifs rieri vû qui donnât atteinte à l’efïentiel de la religiôri ? A-t-on jamais
cëiTé de ike Sc d’étudier l’écriture fainte & les anciens dodeurs ï de croire
& d’enfeignenla Trinité, l’incarnation, la neceiîité de la grâce, l’immortalité
dé Famé 8c la vie. future ? A-t-on jamais ceffc d’offrir le fàcrifiée de
Féüehariftie, 8c d’adminiftrer tous les facremeris ? A-t-on enfeigné impunément
une morale contraire à celle de l’évangile ? On ne peut tirer à conie-i
qüencê les déreglemens des particuliers, 8c lés abus toujours condamnez
cdinmé abus.
Qu’impoi-tè, après tout, que l’on parle 8c que 1 on écrive mal, pourvu
qüe l’on croïe bien 8c que l’on vive bien ? Dieu ne regarde que le coeur : la
groiliereté du langage 8c la rufticité des moeurs n’eft rien à fon égard. Il n’y a
éir Jefüs-Chrift, ni Grec, ni Barbare, ni Scyte, ni libre, ni eiclave. Voïez
comment ceux qui ont trouvé grâce devant Dieu font louez dans l’écriture
, Noé fut un homme jufte : Job étoit un homme iîmple 8c droit : MoÏÏê
étbit le plus doux de tous les hommes : il y avoit bien de quoi louer ion ef-
prit. Au contraire les railleurs font blâmez & détëftez en cent endroits de
Fécriture : quoique d’ordinaire ce foit ceux qui cultivent le.plus l’élegancé
du langage 8c la politefïe des moeurs. En effet, qui n’aimera mieux avoir
affaire à un homme d’une vertu folide fous un extérieur grolîîer, qu’à l’homme
le plus agréable, mais fur lequel il ne peut compter. On pardonne aux
enfans de ie laiiîèr ébloiiir par ce qui brille au-dehors j un homme iènfe
aime la vertu, fous quelque apparence qu’il la découvre. Jufques ici donc,
vous avez vu comment Jefus-Chrift a accompli fa prornefïe, en confer-
vant fon églife, malgré la foibleiïe de la nature humaine, 8c les efforts de
l’enfer.
SOMMAIRE DU DISCOURSï.'
T Nondàtion des barbares, page i . I I. Chute des études, page 2- I II.
Menaces & profnejfes temporelles, page 4. IV. Reliques , page 5. V.
Pèlerinages, page 6. V I. Sttperjlitions, page 7. V I I . Etat de l'Orient,
page 8. VI I I . Clercs chajfeurs 83guerriers, page 9. IX. Seigneuries temporelles
des eglifes, page 10. X. Confujton des deux puijfances, page 11.
XI. Richejfes des eglifes, page 14. X I I . Corruption des moeurs, page 15.
XI I I . Incontinence du clergé, page 1 G. XIV. Hoflilitez. univerfelles, page
16. X V.; Sittôonie, page 17. X VI. Penitene es, page 18. XVII. Cenfures,
page 19. XVIII. Déposition des rois, page 21. XIX. Succejfions d‘évêques,
page 24. XX. Conciles, page 25. XXI . Ecoles 83 fucçejfwn de doileurs,
là-même. XXII. Monafieres, page 2é. XXIII. Ceremonies, page 29. XXIV.
Propagation de la foi, page 3 o. XXV. sîpologie de Ces cinq fiecles, page 3 3.
P R I V I L E G E D V R O Y .
L OUIS PAR LA GRACE CF. DÎEU Roi CE FRANCE ET CE NaYARRE : A nOS ^
îflAei & feàiüi Côhfeillers-, lies Gens tettans nos; Cours de Parlement,
Maîtres ides Requeftés ôrdînaifés de nôtre Hôtel, Grand-ConfeiU Pïevot de
Pâtisi-Eaillifs, Setrechaux,leurs Lieüténans Civils & autres nos Jufticiersqu il
appartiendra, Salut ; Nôtre bien amé Pierre Emery, pere, Doyen des Syndics
des Libraires 8ç Imprimeurs.de Paris, Nous’ayant très-humblement tait
remontrer que dans les Lettres de Privilège que nous lui avems accordées le
dèuxiéftie Février dernier -, pour trente années , pour l’impreffion de tous les
Ouvrages du .fleur' AbbÔ Fleury nôtre ConfeiFèur ; il; n’y pft feir mention que
de fon Hilïoire Ecclefiaftique, qui ne fait qu’une partie, de les Ouvrages,
aïant encore eompofé ceüx intitulez : le Catéchifme Hiftoriqiie & Ion Abrégé,
dès Moeurs des Ifraëlites, les Moeurs des Chrétiens, 1 Inftitution âuDroit
Ecclefiaftique, le traité du Choix & de la Méthode des Etudes & le DeŸctat
dès- Maîtres & des Domeftiques, & que comme nôtre intention avoir etéde
lui accorder nos-Lettres de Privilège poiir tous les Ouvrages duditfieur Abbe
Flcm-y, il fe trouvoit néanmoins privé de cette grâce par la feule omiiiiori
des. titrésdéfdits livres dans nofdites Lettres du deuxième Février dernier ,
ce qu’il ne peut faire fans que nous lui accordions de nouvelles Lettres de
Privilège, qu’il nous a très-humblement fait fùpplier de lui vouloir accorder.
A c e s C aus#s : Voulant favorablement traiter ledit Emery pere, & le
récompenfer de fon application à nous avoir donné depuis quarante ans 1 im-
preflion dé plus de foixante Vohunesy tant , qu'inquarto, dont quel*
oues-ims ülont pas eû tout le fuccès qu’il avoit efperé. Nous lui avons permis
& accordé, permettons & accordons par ces Prefentes, d imprimer ou fane
imprimer tous lés Ouvrages dudit fieur Abbé Fleury, intitulez : Hiftmre
Ecclefiaftique de M . l’Æ é Fleury , fon C Méchi(me Hiftorique avec fon
Abrégé & en toutes tangues, les Moeurs des Ifraëlites, & des Chrétiens ,
l’Inflitution au Droit -Ecclefaftique , le Traité du Choihc & de la Méthode
des Etudes,& fon Trattédu devoir des Maiftres&des Domeftiques. Cem-
mentairé Litterdlfur tous les Livres de T Ecriture fainte, avec des Diffère
tâtions ou Prolegomenes, far le Pere Calmet, avec fon Hiftoïre de l’Ancien
& \du Nouveau Teftament, ef le Diblionnaire, Hiftorique, Géographique ,
Chronologique, Critique i f Littéral de la Bible, du même Auteur ; en tels
Volumes,.forme, marge;, caraâere, en tout ou en partie, conjointement ou
féparément, & autant de fois que bon lui femblera, & de les vendre, faire
. vendre & débiter par tout nôtre Royaume, pendant le temps de_ Trente
années confecutives, à compter de la datte defdités Pïefentes. Failons de-
fenfe à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu elles.
foient, d’en introduire d’impreffion étrangère dans aucun lieu de notre
obéïiîànee, à peine de trente livres pour chaque volume defdits Ouvrages
quife trouveront contrefaits. Comme Suffi à tous Libraires, Imprimeurs &
autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire
aucun defdits Ouvrages ci-deflus expliquez, en général ou en parti