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Charles nommé
à 1‘évêché de Contran
ce.
Lambert. J069.
Efi/î. Stgefr..U.
9. c'onc. p. xxoj.
Lambert. 17 01.
108 H I S TO IR E É C C LE I r ASTIQJJ E.’
la carhpagne des.environs étoit remplie d'une multj4
tudcinnombrable, & tous furent nourris par l'abbé de
pain, de v in , de chair & de poiffon pendant les trois
jours qui précédèrent la dédicace ôc les trois jours qui la
luivirçnt. Cette folemni.té augmenta, tellement la réputation
du monaftere,& de l’abbé Didier,que tous les
princes y envoïerent des prefens, entre autres l’impera-
trice Agné^, & qu’en deux ans le nombre des moines
augmenta jufques.à près de deux cens* v
En Allcmigne Rumold évêque de Conftance étant
mort dès. la fin de l’an 1069. le roi Henri lui donna
pour fueceffeur Charles'chanoine de Magdebourg,
qui d’abord fut bien reçu par le clergé de Conftance :
mais dans. la fuite, comme :avant même, que d’être
faeré, il gouvernoit par caprice plutôt que par raifon,
fon clergé irrité fe fépara. de fa communion, fur ce
que l’on difoit qu’il avoit obtenu, l’évêché par lîmo-
nie , ôc détourné furtivement la plus grande partie
des trefors de l ’églife; Ces aCcufations aïant été portées:
à Rome , où S'gefroi 'archevêque de M tïence
étoit alors, le pape lui défendit de vive voix de facrer
Çharles évêque de Conftance , jufques à ce qu’il
fût juftifié. Et comme Charles faifoit de grandes mf-
tances auprès du pape, pour être facré, & que le clergé
de Conftance çontinuoit de s’y oppofer vivement,
le pape réitéra par écrit la défenfe à l’archevêque de
paffer outre, ôc lui ordonna d’affembler un concile,
où il inviteroit l’archevêque de C o lo gn e , pour examiner
& terminer cette affaire. L’archevêque, de
Maïence obéit, ôc s’attira par là l’indignation dii roi,
qui vouloit foutenir i’évêque Charles qu’il avoit choi-
Çi. Il envoia fpuvent à l’archevêque des ordres de le
facre r ,
L i v r e s o i x a n t e - u n i e ’jme. 109
facrer ; il empêcha la tenue du concile, par le com- .
mandement qu’il fit aux évêques de le Cuivre à la
guerre ; ôc il voulut envoïer Charles à Rome , pour
le faire facrer par le pape. L’archevêque de Maïence
écrivit au pape de n’en rien faire, pour ne pas donner
au roi fujet de croire qu’il n’avoit refuie de le iacrer
que par animofité. Mais, ajoûtoit-il, fi vous le trouvez
innocent, renvoïez-le moi pour le facrer félon les
canons.
En effet, l’archevêque tint pour cette affaire un con- T<l- *•
cile à Maïence le quinzième d’Août 10.71. qui étoic
la douzième année de fon pontificat. Avec lui y affif-
terent deux archevêques, Gebehard de Juvave ou
Salfbourg & Udon de Trêve s, ôc neuf autres évêques
, fa voir ceux de Viribourg , d’Eïc fte t, d’Augs-
b o u rg , de Bamberg, de Straibourg, de Spire1, d’Of-
nabruc, de Sion ôc de Modene. C ’étoit douze évêques
en tout. Il y avoit des députez chargez des ex-
eufes des fuffragans de Maïence qui étoient abfens.
Le premier jour du concile fut la fête de la Dormi-
tion de la fainte Vierge, comme portent les^étes ; où
à caufe de la folemnité du jour, on ne fit qu’entamer
la matière avant la célébration de l’office. Le lendemain
chaque évêque propofa les difficultez qu’il trou-
voit dans fon diocèfe, ôc on termina plufieurs affaires
particulières. On commença auffi à examiner celle de
l’évêque de Conftance , mais le roi la fit remettre au
lendemain. Car il étoit à Maïence ; & envoïoit des
meffages aux évêques pour les intimider & empêcher
le jugement de cette affaire. C ’eft ce qui fit que
les deux premières feances fe pafferent fans rien conclure.
Tome X 1JJ, D d
1071.
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