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Nicephore dé-
pofé. Alexis
Comnene empereur.
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xvi x i. n. 19.
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H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
. qui refifta le plus au roi en cette occafion, par le moïen
des forterefles imprenables qu’elle avoit en.plufieurs
endroits. Pendant tout letems que dura cette guerre ,
elle n’épargna ni fes vaffaux, ni íes richelTes pour la dé-
fenfe de Grégoire. Elle étoit le refuge de tous les évêques
, les clercs 8c les moines Italiens ou Allemans que
le roi chaiïoit 8c dépoüiiloit de leurs biens; 8c elle ne les
laiiToit manquer de rien. Elle emploïoit aufli toutes
iqrtes de moiens, pour ôter des partiians au roi Henri :
les uns en leur donnant des fiefs ou d’autres prefens,
les autres en leur faifant la guerre 8c en brûlant leurs
chateaux. Elle envoïoit fouvent à Rome des fecoura
d argent au pape Grégoire. Elle fuivoit principalement
les confeils ae faint Anfelme de Luques, que le pape
lui avoic donné pour directeur..
Robert Guilchard autre protecteur de Grégoire,
étoit en Grece , où il faifoit la guerre à l’empereuf.
Alexis. Nicephore Botaniate étant très-vieux 8c mou
naturellement, s’abandonna à deux efclaves dontl’in-
folence lerendit odieux ; 8c l’amitié qu’il témoignoit
aux deux freres Comnenes ifaac 8c A le x is , les rendit
fufpeCts à ces valets, qui les voulant perdre , les engagèrent
à prétendre ouvertement à l'empire. Alexis
fut declaré empereur parles troupes à Andrinople, 8c
entra à C. P. par intelligence le jeudi faint premier
jour d’A vril 1081. la ville fut pillée pendant tout le
jour, 8c Nicephore fe retira dans un monaftere dont
il étoit bienfaiteur, 8c y prit l’habit.
Anne Dalaífene mere des Comnenes , eut un fi
grand crédit fous leur regne, qu’on la nommoit fim-
plement la Dame. Elle avoit grande opinion d'Euf-
trate moine eunuque furnommé Garidas , qui lui
avoit p rédit l’empire, 8c elle le vouloir faire patriar- An. 1081.
ch e , ious prétexte que Cofme qui rempliiToit le fiege
de C. P. étoit un homme iimple 8c peu propre aux affaires
: quoiqûEuftrate lui-même n’en eût aucune expérience,
ni'aucune étude des lettres. Elle fit donc pro-
pofer à Cofme de fe retirer , comme pour fon propre
intérêt ; mais il voulut auparavant couronner Alexis
8c Irene fon époufe. Alexis fut touché d'un grand remords
des violences exercées à C.P. à fon entrée. C ’eft
pourquoi par le confeil de fa mere, il aifembla avec le
patriarche Cofme des évêques 8c des moines choifis,
8c les confulta fur les moïens d’expier ia faute. Ils lui
impoferent une pénitence à lui 5c à fes parens, 8c aux
autres auteurs de la révolte : favoir un jeûne de quarante
jours accompagné d’autres aufteritez ,de porter
un cilice fur la chair , 8c de coucher à terre avec une
pierre pour chevet. L’empereur accomplit exactement
cette pénitence, les femmes n’en furent pas exem-
te s , 8c le palais étoit plein de gémiiTemens 8c de larmes.
Le jour de la fête de faint Jean I’évangelifte que
les Grecs celebrent le huitième jour de M a i , le pa- e'
triarche Cofme , après avoir dit la meife , dit à celui
qui le fervoit : Prens mon pfeautier, 8c fuis m o i, 8c
quitta ainfi fon églife , mal fatisfait du gouvernement
prefent : après avoir rempli le fiege de C. P. cinq ans
8c neuf mois. L’empereur 8c fon frere le prièrent in-
ftamment de revenir : mais il le refufa , 8c fe retira
dans le monaftere de Caillias. La mere des Comnenes
fit mettre à fa place Euftrate Garidas , plus propre à
garder le filence dans le coin d'un monaftere, qu’à être
patriarche de C. P. 8c il le fut toutefois pendant trois
ans.