
A n. 1089.
td.x,conc.p. 1818.
ex.Rub.hifi. Raven.
lib. 5.^.311.
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Berth old. an.
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X L V I I.
Fin de Lanfranc
de Cantorbêri.
vita.Lanfr.c. i$.
& dans toutes les chartes de cette églife il fe nomme
Guibert archevêque, hors une feule, où il prend le
nom de Clement ; ôc ce qui eft de plus fingulier , celles
où il fe nomme Guib ert, font datées du pontificat
de Clement, comme fi c’étoitdeux hommes dif-
ferens.
Les deux partis cherchoient à faire la paix ; ôc il y
eut une conférence des ducs ôc des comtes catholiques,
a v e c l’empereurHenri.ils lui promettoientleurfecours
pour le rétablir dans fon roïaume, s’il vouloit abandonner
Guibert ôc reconnoître Urbain ; ôc il ne s’en
éloignoit pas beaucoup : mais il vouloit avoir le con-
fentement des feigneurs de fon parti. Entre ceux-ci
etoient les évêques ordonnez par les fchifmatiques,
qui voïant qu’ils feroient infailliblement dépofezavec
Guibert, détournèrent abfolument l’empereur de fe
reconcilier avec le pape.
Pour fortifier d’autant plus le parti catholique, le
pape Urbain perfuada à la comteife Mathilde d’épou-
fer Guelfe fils de Guelfe duc de Bavière, ôc petit-fils
d’Azon marquis de Ferrare. Mathilde étoit veuve depuis
treize ans, ôc en avoit quarante-trois : auffi ne fit-
elle ce mariage que par obéïifance au pape, pour être
mieux en état de foûtenir l’églife Romaine contre les
fchifmatiques ; ôc Guelfe protefta depuis qu’il ne lui
avoit jamais touché. Ce mariage affligea fort l’empereur
Henri.
L’Angleterre perdit cette année, l’archevêque Lanfranc
, une des grandes lumières de ce fiecle ; le ref-
taurateur de l’Angleterre pour le fpirituel, comme le
roi Guillaume le conquérant pour le temporel. Ce
prince avoit une telle confiance en lu i , que quand il
demeuroit en Normandie , il laiffoit à Lanfranc la
garde de l’Angleterre : tous les feigneurs lui obéïf-
foient & l’aidoient à défendre le roïaume ôc y maintenir
la p a ix , fuivant les loix du pais : Lanfranc ne
laiifoit pas de venir quelquefois trouver le roi en
Normandie, comme il fit en 1077. il profita de cette
occafion pour revoir l’abbaïe du Bec , dont il avoit
été tiré ; ôc il y fut reçu avec la joie que l’on peut
imaginer, par le venerable abbé Helloüin , qui avoit
déjà été le vifiter en Angleterre. Dans l’une ôc l’autre
vifite Lanfranc oubliant fa dignité , reconnoiifoit toujours
H elloüin pour fon maître : à Cantorbêri il lui rendit
tous les honneurs poifibles : au Bec il voulut être
traité comme les autres moines, ôc vécut avec eux en
frere : reprenant fon ancienne place de prieur : au lieu
de la chaire épifcopale qu’on lui avoit préparée. Il fit
la dédicace de l’églife de ce monaftere le vingt-troi-
fiéme d’Oêkobre 1077.
L’archevêque Lanfranc rebâtit de "fond en comble
l’églife métropolitaine de Cantorbêri , brûlée quelques
années auparavant, ôc répara les lieux réguliers
pour les moines qui deffervoieut cette églife. Il bâtit
deux hôpitaux hors de la ville ; ôc retira plufieurs
terres aliénées de fon églife. Il s’oppofa aux vexations
d’Eudes frere du roi Guillaume , évêque de
Baïeux ôc comte de Cant ; ôc délivra, non feulement
les fujets de l’églife , mais tous les habitans de la province
des exa&ions indues dont il les avoit chargez.
Lanfranc permit à Thomas archevêque d’Yorc , de
faire ordonner un évêque pour les ifles Orcades par
deux évêques fuffragans de Cantorbêri : mais il fup-
prima le fiege épifcopal de faint Martin au faux-
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e. S.
c. 7.
Vita.lîerl.f&c,6.
Ben.par» z.p»
354-
vit a. Lanfr• n.
10.
n. ii,
n.31.
Lanfr» ep*
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