
-----------51z f H i s t o i r e E c c l es i a s t k v u e .
An. 1092.. au préjudice de l'autorité roïale. Il vouloir le dépo-
fer Si rétablir Geoffroi: mais Ives appella au pape, Se
arrêta ainii la procédure du concile. C ’elt ce que
nous apprenons, par la lettre qu’Ives en écrivit au
pape , ou il ajoute : Il me femble neceiTaire que vous
envoliez une lettre commune a l’archevêque &c à les
fuAragans, aHn qu ils me laiiTent abfolumenten paix,
ou qu'ils aillent avec moi en vôtre prefence rendre
compte de leur conduite. Je vous confeille auffi d’en-
voïer en nos quartiers un légat , homme de bonne
réputation & défintereffié. Car i! feroit neceiTaire à l’é-
glife , ou chacun fait ce qu il oie , & le fait impunément.
Erreur^-Rot- . Vers le meme tems, Renauld archevêque de Reims
f l | Com' ÎInC Un condle ^ Cotnpiegne, où fut condamnée Ter-
84. j CUr.^e I sKM s doéleur fameux: mais qui favoit plus
de dialectique que de théologie. Il diloit , que les
trois perfonnes divines etoienc trois chofes féparées,
comrfie trois anges : en forte toutefois qu elles n’a-
voient qu’une volonté & ou'une puiifance. Autrement
il auroit fallu dire , félon lui , que le Pere & le faint-
Efprit s etoient incarnez. Il a joù toit, que l’on pour-
roit dire véritablement, que c’étoit trois Dieux fi l’u-
fage le permettoit. Il difoit pour s’autorifer , que
Lanfranc archevcque de Cantorberi avoit été de cette
op inion, Se que c ’écoit encore celle d’Anfelme- abbé
du Bec.
Anfelme l aïant appris, écrivit en ces termes à
Foulques évêque de Beauvais, qui avoit été fon dif-
M.u.'p.v. ciplea Comme je croi que vous affilierez au concile
que l’archevêque de Reims doit tenir dans p. u fur ce
fujet : je veux que vous foïez inilruit de ce que vous
L i v r e S o i x a n t e - Q u a t r i e ’m e . 5-5.3. ----------
devez répondre pour m o i, s’il eil à propos. Quant à An. 109 a.
l’archevêque Lanfranc, tant de perfcnnages vertueux
& favans qui l’ont connu, peuvent rendre témoignage
, qu’il n’a jamais rien dit de femblable , &c la mort
le met à couvert de toute nouvelle accufàtion. Pour
moi je veux que tout le monde iache , que je crois ce
qui eil contenu dans les trois fymboles -, &c quiconque
en nie quelque chafe,. & en particulier qui foûtien-,
dra le bîafphême que l’on attribué à Rofcelin , qu’il
fait anathême. On ne doit lui demander aucune rai-
fan de fon erreur, ni lui en rendre aucune de la vérité
que nous foutenons. Car ce feroit une extrême fim-
plicité „de mettre en queltion notre fol fi fondement
établie à Toccafion de chaque particulier, qui ne l’entend
pas. Il faut défendre notre foi par raifon contre
les infidèles „ mais non pas contre ceux qui portent le
nom de Chrétiens. Je vous prie de porter cette lettre
au concile, ou fi vous n’y allez pas, de l’y envoïeF
par quelqu’un des vôtres , pour y être lue publiquement,
s’il ell befoin.
Rofcelin comparut au concile de Compiegnc , où
il fut convaincu d’erreur , de obligé de l’abjurer. Mais Lanfr. a m,
il ne laiiTa pas de l’enfeigner enfuite difan t, qu’il carn- c' u
n’avoit abjuré que parce qu’il craignoit d’être aifom-
mé par le peuple, Ives de Chartres lui fit des repro-
ches de cette récidivé , l’exhortant à fe retraiter fé-
rieufement „ & à faire ceifer le fcandale qu’il avoit
eaufé dans Téglife.
Foulques évêque de Beauvais, né d’une famille no- Foulq„^ ¿yê.
ble du p a is , embraffa la vie monaitique dans l’ab- que de Btau-
baïe du Bec, & y p-affa plufieurs années ious la conduite
de Lanf.anc & enfuite d’Anfelme.. Etant élu