
A n . 1084.
Dan. iy. i i .
X X I I I . Concile de
Quedlirabourg.
to. x. p. 404.
ex.
Bertold. & p>
1851.
448 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quens pour parler au nom de tous: Gebehard deSals-
bourg pour les Saxons , Vecilon de Maïence pour
l'empereur Henri. Gebehard d ifo it, que les Saxons
avoient raifon d’éviter ce prince comme excommunié
, parce que le pape leur avoit dénoncé par lettres
l ’anathême qu'il avoic prononcé contre lui au concile
de Rome. Vecilon répondoit, que le pape & les fei-
gneurs avoient fait tort à Henri , parce que tandis
qu’il étoit àCanoffe pour fatisfaire au pape , & déjà
reçu à la communion, on avoit élu Roaolfe pour roi :
après quoi le pape n’avoit pu l’excommunier , parce
qu’étant fpolié il ne pouvoit ctre ni appellé en jugement
, ni condamné. Gebehard au nom des Saxons
repliquoit, que ce n’étoit pas à eux à examiner le ju gement
du faint fiege, auquel ilsn ’avoieat pas affilié ,
& auquel ils ne devoient qu’obéir : que c’étoit plutôt
avec le pape qu’il falloir traiter cette queftion. Qu’un
particulier n’étoit pas difpenfé des loix divines pour
être dépoüillé de fon bien : beaucoup moins un ro i,
dont l’état n’eft pas fon patrimoine , mais appartient à
Dieu , qui le donne à qui lui p la ît, comme il eft, dit
dans Daniel. Et qu'avant la perte de la Saxe;,-Henri
cité par le pape Alexandre, & enfuite par Grégoire,
n’avoit tenu compte d’y fatisfaire. Chaque parti applaudit
à celui qui parloit pour lu i, & ainfi fe fepara
la conférence.
Le roiHerman célébra la fête de Pâques à Qued-
limbourg, & la même femaine le légat Otton y tint
un concile avec les évêques & les abbez qui reconnoif-
foient le pape Grégoire, il s’y trouva deux archevêques
, Gebehard de Salibourg & Hartvic de Magde-
bourg avec leurs fuffragans , & ceux de Maïence en
Saxe.
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e 'm e . 4 4 ? -----------■
Saxe. Les évêques de Virlbourg, de Vormes, d’Auf- A n. ioSj . f
bourg & de Confiance n’y aihftérent que par leurs
députez. Le roi Herman s’y trouva avec les feigneurs
de fa cour.
Quand tous furent affis félon leur rang , on pro-
duifit les décrets des peres touchant la primauté du
faint fiege , pour montrer que le jugement du pape
n’eft point fujet à revifion , & que peribnne ne peut
juger après lui. Ce que tout le concile approuva &
confirma, contre les partifans de Henri, qui dans la
conférence precedente avoient voulu contraindre les
Saxons à juger de la ièntence du pape. Un clerc de
Bamberg nommé Cunibert «’avança au milieu du
concile, foûtenant que les papes s’étoient eux-mêmes,
attribuez cette primauté , c’eft - à - dire ce p r iv ilè g e ,
que perionne ne peut examiner juridiquement leur
jugement, & de n’ être fournis au jugement de per-
fonne. Mais tout le concile s’éleva contre lui, & il fut
refuté principalement par un laïque, qui allégua ce
paflage de l’évangile: Le diiciple n’eft pas au deflus du
maître , Si la maxime reçue dans tous les ordres eccle-
fiaftiques, que le fuperieur n’eft point jugé par l’in-
ferieur.
- On déclara nulles toutes les ordinations faites par
l e s excommuniez, entre-autres celles de Vecilon archevêque
de Maïence , de Sigefroi évêque d ’Auf-
bours & de Norbert de Coire. Vecilon étoit <D . f r / h un »c/ lerc lO*jf».■*•«• «.
d’Halberftat , qui aïant quitte ion cveque., s etoit
attaché au roi Henri, & ce prince pourrécompenfc lui
avoit donné l’année précédente l’archevêché de
Ma ience : après la mort de Sigefroi , qui avoit tenu
Tome XIII. LU