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- L I I.
Lettre de Val-
tram & la ré-
poafe.
Dodech n. an•
jo>o.
Rom» x i i i . i .
i.Cor.x» tt»
I j a . x l i • 1 1 *
jzo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Lambach en Autriche fondé par ibnpere, qu’il rétablit
dès l’année 1056. Se de-là il ne laiifoit pas de con-
facrer des églifes , rétablir des monafteres, Se rendre
d’autres iervices à la religion. Il fut enterré à Lambach
, ôc il fe fit plufieurs miracles à fon tombeau.
Herman évêque de Metz mourut au mois de Mai de
la même année, aulli-bien que Bertold duc d’Allemagne,
gendre du roi Rodolfe, Se la reine de Hongrie
fa ioeur. Egbert marquis de Saxe fut tué en trahifon,
8e l’on en accufa l’abbeife de Quedlimbourg foeur de
l ’empereur Henri : le parti catholique fit toutes ces
pertes pendant cette année. De la part des fchifma-
tiques , Lutold duc de Carinthie mourut fubitement,
aïant depuis peu répudié fa femme légitimé pour en
prendre une autre , avec la permiffion de l’antipape
Guibert.
Ces pertes des Catholiques aïant releve le courage
des fchifmatiques, ils reprirent les armes, difant hautement
que le pape Urbain alloit periruValtram archevêque
de Magdebourg, voulant attirer Louis II. comte
d eT h u r in g e , au parti du roi Henri, lui écrivit une
lettre, où il difoit entre autres chofes : L’apôtre inf-
piré de Dieu d i t , que toute perfonne doit être ioû-
mife aux puiifances ibuveraines , parce qu’il n’y a
point de puiifance qui ne vienne de D ieu , ôc qui lui
refifte , refifte à l’ordre de Dieu. Cependant nos amis
difent aux femmes Se au fimple peuple , qu’il ne faut
pas fe foûmettre à la puiifance roïale. Veulent-ils refi-
fter à Dieu ? font-ils plus forts que lui i Mais que dit le
prophète ? Tous ceux qui combattent contre vous, Seigneur
, feront confondus, & ceux qui vous refiftent
périront. Rodolfe, Hildebrand, Egbert, Si une infini-
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té d’autres feigneurs ont refifté à l’ordre de Dieu en An . 1090.
la perfonne de l’empereur H en r i, Se ils ont péri : ce
qui a eu une mauvaife fin devoit avoir un mauvais
principe.
Le comte Loüis aïant reçu cette lettre, y fit répondre
par Etienne, autrement Herrand évêque d’Halber-
ftat, dont la lettre portoit en fubftance : Nous difons,
que vous entendez mal le precepte de l’apôtre. Car
fi toute puiifance vient de D ie u , comme vous l’entendez
, d’où vient qu’il dit par fon prophète : Ils ont
ré gn é , mais ce n’eft pas par moi , ils font devenus
princes, & je ne les connois^ point. Ecoutons l’apôtre
qui s’explique lui-même : Il n’y a point de puiifance
qui ne vienne de Dieu. Que dit-il enfuite ? Et celles
qui viennent de Dieu font ordonnées. Pourquoi avez-
vous fupprimé ces paroles ? Donnez-nous donc une
puiifance ordonnée: nous ne refiftons point, nous
donnerons aufïi-tôt les mains. Mais ne rougiifez-vous
pas de dire , que le feigneur Henri foit roi , ou qu’il
ait de l’ordre ? Eft-ce avoir de l’ordre , que d’autori-
fer le c rime, & confondre tout droit divin & humain?
Eft-ce avoir de l’ordre , que pécher contre fon propre
corps, ôc abufer de fa femme d’une maniéré inoiiie ?
Eft-ce avoir de l’ordre , que proftituer les veuves qui
viennent demander juftice ?
Pour ne point parler de fes autres crimes fans nombre
, les incendies, les pillages d’églifes, les homicides
, les mutilations ; parlons de ce qui afflige le plus
l’églife de Dieu. Quiconque vend les dignitez fpiri-
tuelles eft heretique : or le feigneur Henri , qu’on
nomme ro i, a vendu les évêchez de Conftance , de
Bamberg, de Maïence ôc plufieurs autres pour de