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An. 1091. Premièrement pendant tout l’hy ver ; c’eft-à-dire, depuis
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le premier jour de Novembre jufques au jeudi-
fiin t, ils diloient avant les noèturnes tous les jours de
rerie trente pfeaumes : favoir depuis le 119. jufques
à la fin du pféauder. A laudes 8c à vêpres, en tous
tems ils ajoûtoient quatre pfeaumes 8c deux à compiles
: à prime, ils en ajoûtoient cinq, outre le fimbole
¡¡¿uicumque , qu’ils diloient tous les jours, 8c enfuitc de
prime les fept pfeaumes penicentiels avec les litanies.
Jepaflepluheurs additions moins conliderables ; mais
il ne faut pas oublier l’office des morts qu’ils difoient
toute l’année 6c à neuf leçons. On chantoit tous les
jours de ferie deux grandes méfiés, l’une du jour ,
l’autre des morts Les dimanches on en difoit trois :
la mefle matudnale, qui étoit du jour ,1a fécondé de
la T rinité , ôc la mefle folemnelle. Après la première
on faifoit l’eau benite, 8c on enfaifoit Pafperfion dans
tous les lieux réguliers, l’infirmerie , le dortoir, le re-
feétoir , la cuifine, le cellier. Pendant trois jours de la
iemaine un côté du choeur pouvoir communier , 6c
l’autre côté pendant les trois autres jours, fuivant leur,
dévotion. On difoit aufli plufieurs mefles bafles, mais
hors le tems de l’oilice 6c de la grande mefle. -
Ulric marque ëiïfuite toutes les cérémonies particulières
à certains jours, penlânt tout le cours de l’année,
commençant au jeudi-faint ,qui en étoit le plus
chargé-> 6c j-’en rapporterai ce qui me paroît le plus
important. Cette nuit 8t les deux fui van tes, on lifoit
les leçons de Jeremie fans les chanter , -comme fai-
ioient les chanoines, 6c fans nommer les lettres de
l’alfabet hébraïque. Chacun de ces trois jours on be-
nifloit le feu nouveau ; 6c tous les freres commu-
Lib il. c. }0.
*4 9‘
Lib. 1 . e. 1 :
v»'Brev- Clun ,
p. 400«
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e ’m e . 5 3 7 ------------
n io ie n t , fans préjudice du jour de Pâques, Lejeudion An. i o j i .
lavoit les pieds à autant de pauvres q,u’il y avoit de
frer s dans la maifon ; 6c l’abbé y en ajoûtoit pour les
a.mis autant qu’il jugeoit à propos. Avant le repas on
donnoit à chaque pauvre une oublie enffigne de communion.
• c . 1 3 .
Le vendredi faint tous les freres s’aflémbloient nuds
pieds dans le cloître, 5c recitoient tout le pfeautier entre
prime 6c tierce. Leur repas n’étoit que du pain 6c
des herbes crues, 6c pour collation ils goûtoient feulement
un peu de vin. A ces paroles de la pafihon ; ils
ont partagé mes vêtemens, deux moines tiroient, chacun
de fon côté, deux pièces d’étoffe de deflus l’autel
; mais Ulric trouvoic ces reprefentations peu conformes
à l’efprit de l’évangile, il loue l’abbé Hugues c.i4.
d’avoir retranché de l’office du famedi faint ces mots :
O heureufe faute, 6c péché d’Adam neceffaire : que
toutefois nous difons. Ce jour on permettoit de dire
des mefles bafles après l’évangile de lagrande mefle. Le
jour de Pâques avoit fes premières vêpres entières 6c c.^.
fes vigiles à trois no&urnes, comme l’ordre de Clugni
l’obferve enco e.
Le dimanche de l’o&ave dè la Pentecôte , on fai- ‘v^ ilUufeJl_
fo ità Clugni l’office de la fainte Trinité ,q u i n’étoit m,b.irin.n.4.
encore alors qu’une dévotion particulière , ôc qui n’a
été reçu parT’églife Romaine que fous le pape Jean e 4I>
XXII. plus de deux cens ans après. A la faint Pierre ,
qui eft la fête de patron, les noèfurnes 6c les laudes
étoient plus longues que la nuit : elles commençoient
ôc finiffoienc de jour, en forte qu’on ne dormoit point.
A l’exaltation de la fainte C ro ix , on faifoit l’adoration
folemnelle, comme le vendredi faint. Entre ces Ion- c.j8.