
A n. 109 i . aimoient mieux la réglé des chanoines, ia trouvant
plus tolerable que celle des moines.
Il y avoir près la ville de Tournai une églife demi ruinée,
que l ’on diioit être le relie d’une ancienne abbaïe
détruite par les Normans : les bourgeois de Tournai
voïant laréfolution d’Odon , prièrent l’évêque Rabod
de lui donner cette églife avec les terres qui en dépen-
doient, & qui avoient été ufurpées. Odon eut de la peine
à l’accepter, mais enfin il y acquiefça ,• ôc l’évêque
1 en mit en polfeffion lui & cinq clercs, qui le fuivirent
le dimanche fécond jour de Mai 1091. Ils y vécurent
d abord dans une extrême pauvreté,& fubiîllerent pendant
un an de la quête que quelques bons laïques fai-,
foient pour eux , portant tous les jours des facs par la
ville. Leur nombre ne laiiToitpasdes’acroître, en forte
que la fécondé année ils fe trouvèrent dix-huit. Mais
l’année fuivante.à la perfuafiond’Haimericabbé d’An-
c h in , ils embralferent la vie monaftique , ôc Odon é-
tantélû abbé tout d’une voix , reçut en cette qualité
la benedidion de l ’évêque.
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LITRE
L I T R E S O I X J N T E - Q V J T R I E 'M E .
G E O F F R O I évêque de Chartres, deux fois
dépofé par le légat Hugues de D ie , deux fois
rétabli par le pape Grégoire VII. fut encore acculé devant
le pape Urbain II. de fimonie , de concubinage
, d'adultere, de parjure & de trahifon. Le pape
aïant foigneufement examiné la vérité,obligeaGeof-
froi à renoncer entre fes mains purement & fimple-
ment à l'épifeopat, dont il fe reconnut indigne. Alors
le pape exhorta le clergé 8c le peuple de Chartres 4
faire une éledion canonique ; 6c a choifir Ives pretre
& prévôt de faint Quentin deBeauvais, dont il con-
noiiToit le mérite depuis long-tems. Il écrivit a R i-
cher archevêque de Sens, pour lui faire connoitre la
procédure faite contre Geoiïroi j 5c le prier de favo-
riter l’é le d io n , 8c facrer celui qui feroit élu. Le clergé
êc le peuple de Chartres, fuivant l’intention du pape,
élurent Ives , 8c le prefenterenc au roi Philippe , de
qui il reçut le bâton paftoral en figne d inveifiture,.
Enfuite ils requirent larchèveque Richer de le la-
crer : mais il le refufa, prétendant que la dépoficion
de Gioffroi n’écoic pas légitime ; 8c qu’avant que d’aller
au p a p e , on avoit dû fe pourvoir devant lui comme
métropolitain.
Ives écrivit au pape , fe plaignant du fardeau dont
i l le vouloir charger ; 8c déclaranrqu’il n’auroit jamais
confenti à fon é le d io n , fi 1 eglife de Chartres
ne l’avoit alluré > que le pape le vouloit 8c 1 avoit ainfi
Tome X llI . ^ y Y
1.
1res évêque de
Chartres.
Sup.U L x m . r t »
Urb. ep. 8 .9.
Ivo» ej>» 8.
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