
Ax.ioçn.
Lib. l'. ci 3 y.
Dur. i v . Rai. c.
46. » .7 .
L ib .il» c. 35.
Suf.tiv• x iv 1.
n* x8 . i . r . 44.
*•49-
n i . #•. 18. £ 1 .
18.
: i r . f . 3.
540 H i s t o i r e E c c l é s i a s t i q u e .
ceux qui n’avoient pas communié. On diftribuoit de
même les nouveaux raifins, que l’on avoit bénis à la
meiTe à la fin du canon, fuivant l’ancien ufage d’y bénir
les fruits.
La nourriture ordinaire des moines étoit des fèves &
des herbes, avec lefquelleson faifoit cuire du lard, que
l ’on preffoit enfuite pour en mêler le fuc avec les fèves.
Cette obfervance étoit ancienne, d’affaifonner les herbes
8c les legumes d’un peu de graiffe:pour montrer que
l’on ne s’abftenoit pas de la chair par fuperftition, comme
les Manichéens. AClugni on retranchoit cette graifi
fe pendant l’Avent, 8c depuis la Septuagefime jufques à
Pâques. Depuis laQuinquagefime on retranchoit encore
les oeufs 8c le fromage; 8c ce jour on donnoit par
extraordinaire des oeufs épicez, du fruit 8c des oublies.
Les dimanches 8c les jeudis on fervoit du poiffon , s’il
étoit à bon marché, 8c on donnoit de l’extraordinaire à
plufieurs fêtes On ne permettoit jamais de manger a-
près complies, quelque befoin qu’on en eût.
Dans le troifiéme livre Ulric parle des officiers du
monaftere, premièrement de l’abbé, 8c à fon occafion
des penitences qu’il avoit droit d’impofer.D’autres pou-
voient punir les fautes legeres , dont la penitence étoit
de fe tenir profterné ou appuïé fur les genoux ou les
coudes, ou en d’autres poftures pénibles : ne point aller
à l’offrande, ni baifer l’évangile, ni recevoir la paix,
ni manger avec les autres. L’abbé feul pouvoit punir les
lautes grieves ; 8c la penitence étoit d’être fuftigé en
plein chapitre avec des verges : demeurer dans un lieu
féparé , y manger 8c y coucher, fe tenir à toutes les
heures à la porte de l ’églife. Que fi la faute avoit été
commife devant le peuple, la penitence étoit publique;
L i v r e S o i x a n t e - T r o i s i e ’ me : 541 ——
le coupable étoit fuftigé au milieu de la place, ou pour An
une moindre faute expofé le dimanche à la porte de
l ’é g life , lorfque le peuple entroit à la meffe, avec un
ferviteur qui difoit la caufe de la pénitence à ceux qui
la demandoient. Si un moine ferévoltoit contre la correction
, les autres fe jettoient fur lu i, fans attendre
qu’on leur dît ; 8c le menoient dans la priion , où on
defeendoit par une échelle, & qui n’avoit ni porte ni
fenêtre : quelquefois même on mettoit aux fers le
coupable. L’abbé Hugues difoit, au rapport d’Ulric ,
que les monafteres n’étoient point deshonorez par les
fautes des moines, mais par leur impunité.
Pourobferver jufques aux moindres négligences 8c
les proclamer en chapitre , il y avoit des circateurs ou
furveillans qui faifoient la ronde par toute la maifon
plufieurs fois le jour. En forte qu’il n’y avoit ni lieu ni
moment, où aucun des freres pût fe déranger en fûre-
té. Mais ce qu’il y avoit de plus fingulier à C lugni,c’eft
l ’attention continuelle fur les enfans, qui y étoient éleve
z . On leur donnoit l’habit fi-tôt qu’ils étoient offerts
à Dieufolemnellement, fuivant la regle:mais on diffe-
roit au moins jufques à quinze ans leur benediétion,
ce’ft-à -d ire , leur profeffion. Ces enfans n’étoient que
fix dans le monaftere, 8c avoient au moins deux maîtres,
afin de les garder à vûë & ne les quitter jamais.
Ils avoient un lieu féparé dans le dortoir, 8c aucun autre
n’en approchoit : quelque part qu’ils allaffent même
pour les a£tions les plus fecrettes, ils étoient toujours
accompagnez d’un maître avec un autre enfant.
S’ils faifoient quelque faute à l’office, on les châtioit fur
le champ à coups de verges, mais fur la chemife: car ils
en portoient au lieu de fergettes, 8c étoient aulïi mieux
X x x ij