
• 4 i S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n ioSi. Romaine obfervee pat tout I Occident depuis le commencement
du Chriftianifme, qui eit que le clergé foit
rafe. Nous vous ordonnons de faire garder cet ufagc
par tout le clergé de votre obéiffance, 8c.de confifquer
au profit de l’églife les biens de ceux qui refuferont de
s’y foûmettre.
Salomon roi de Hongrie aïant été chaffé par Geï-
L,™i.«.r°74. fa fon parent, eut recours au roi Henri, dont il avoir
ejaoufe la foeur, & fe rendit fon vaiTal pour fe faire
ii t i reta^ i r- Ee pape G régoire le trouva mauvais ,8c écriv
it ainfi a Salomon: Vous pouvez apprendre des anciens
de votre païs, que le roïaume de Hongrie appartient
a 1 eglife Romaine : aïant été donné autrefois à
faint Pierre par le roi, avec tout fon droit 8c fa puif-
fance. De plus 1 empereur H en r i, d’heureufe memoi-
bermm. an. r e > c Henri le N o i r , aïant conquis ce roïaume ,
i°44- envoïa au corps de faint Pierre la lance 8c la couronn
e , marques de la dignité roïale. Sachez donc que
vous n aurez point les bonnes grâces de faint Pierre,
8c ne regnerez pas long tems fans éprouver l'indignation
du faint fiege, fi vous ne reconnoiifez que vous
ii. tj. en tenez votre fceptre, 8c non du roi. Quelque tems
après il écrivit a Geïfa : Nous croïons que vous favez
que le roïaume de Hongrie , comme les autres roïau-
mes les plus nobles, doit garder ia liberté fans être
fournis a aucun roi étranger, mais feulement à l’é-
glife Romaine ; 8c parce que votre parent Ta obtenu
par uiurpation du roi d’Allemagne : D ie u , comme
nous croïons , l’a empêché par un jufte jugement
17 ' d en demeurer maître. Et dans une autre lettre au
meme Geïfa , parlant de Salomon, il dit : Quand il
a meprife la noble ieigneurie de fairtt Pierre pour fe
foûmettre au roi d’Allemagne : le feigneur voïant A n . i o 8 i .
l ’injure faite au prince des apôtres, a fait paifer en
vôtre perfonne par fon jugement la puiffance du roïaume.
Enforte que s’il y a eu quelque droit auparavant,
il s’en eft privé par cette ufurpation facrilege.
Quant au roïaume de Dalmatie , le pape Grégoire
écrivit ainfi à un feigneur nommé Vezelin : Nous
fommes fort étonnez qu’aïant promis depuis long-' ytuet- +*
tems d’être fidele à faint Pierre 8c à nous, vous vouliez
maintenant vous élever contre celui que l’autorité
apoftolique a établi roi en Dalmatie. C ’eft pourquoi
nous vous défendons de la pàrt de faint Pierre,
de prendre les armes contre ce roi : parce que l’éntre-
prife que vous feriez contre lui feroit contre le faint
fiege. Si vous avez quelque fujet de plainte, vous devez
nous demander juftice, ôc attendre nôtre jug e ment.
Autrement fâchez , que nous tirerons contre
vous le glaive de faint Pierre, pour punir vôtre audace
8c la témérité de tous ceux qui vous favoriferont
en cette entreprife.
Grégoire étendoit fes prétentions jufques fur les
RuiTes, comme on voit par cette lettre à leur roi De-
metrius: V ôtre fils vifitant les tombeaux des apôtres,
eft Venu à nous, 5c nous a déclaré qu’il vouloir recevoir
ce roïaume de nos mains , comme un don de
faint Pierre , en lui prêtant ferment de fidélité : nous
affinant que vous approuveriez cette demande. Et
comme elle nous a paru jufte, nous la lui avons accordée
, 8c nous lui avons donné vôtre roïaume de
la part de faint Pierre. Enfin le pape fe prétendoit en
droit déterminer les différends entre les princes pour
leurs états, comme il paroît par une lettre à Beren- vi.epiji. |8
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