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An. 1096. toutes les perfonnes qui vouloient vivre fous fa conduite
, il en forcit par l’ordre du pape & parle confeil
de l’évêque d’Angers , qui étoit alors Geoffroi de
Maïenc. Il fe fépara donc de fes chanoines avec bien
des larmes de parc &c d’autre ; & prenant avec lui quelques
compagnons, il alla répandre de tous cotez lafe-
mence de la parole de Dieu.
Eraf-' de Pendant le même mois de Février 1096. Guillaume
Rouen. archevêque de Roiien y aiTembla un concile de fes fuf-
to. x. conc. p. fragans. Odon deBaïeux, Gillebert d'Evreux &c Serlon
îl9iit.Xix.p.7ii. de Sées avoient ailifté , comme j ’ai d i t , au concile de
Clermonc , avec les députez des autres évêques de
Normandie chargez de leurs excufes ; &. ils en rapportèrent
à leurs évêques les lettres fynodales. On examina
donc au concile de Roüen les décrets du concile
de Clermont, on confirma les ordonnances du pape ,
& o h y fit huit canons. Ils rcgardenc principalement
la trêve de Dieu & la liberté de l’églife. La trêve eft
perpétuelle à l’égard des églifes &c leurs parvis, à l’égard
des moines , des clercs, des religieufes, de toutes
les femmes , des pelerins, des marchands &. de leurs
ferviteurs : des hommes & des bêtes fervant au labou-
c' î’ rage des terres de l’églife 8c ® , O des biens des clercs. On
prefcrit une formule de ferment pour l’obfervation de
la trêv e , que tous les hommes au-delfus de douze ans
feront obligez de prêter ; 8t on prononce anathême
contre ceux qui ne l’obierveront pas. Ainfi les évêques
s’efforçoient de rétablir peu à peu la fureté 8t la tranquillité
publique.
<■. s. O» défend aux prêtres de faire hommage aux laïques
en prêtant ferment entre leurs mains , parce, dit
le canon , qu'il eft indigne que des mains, confacrées
t
L i v r e S o i x a n t e - Q u a t r i e’m e . <115
foient mifes dans celles qui font foüillées de crimes.
On défend aux hommes de nourrir leurs cheveux ;
ce qui a rapport à ce que faifoit en même-tems faint
Anfelme : car il obligeoit les jeunes hommes à couper
leurs longs cheveux , à caufe des débauches infâmes
qui regnoient à la cour d’Angleterre. Ces canons
furent lus publiquement par Gillebert évêque
d’Evreux, furnommé la Gruë, à caufe de fa grande
taille & par Fulbert archidiacre de Roüen ; & ils
furent approuvez par l’archevêque Guillaume 8e les
autres évêques, favoir Odon de Baïeux , Gillebert
de Lifieux, Turgis d’Avranches , Serlon de Sées 8e
Raoul de Coutances. Les abbez de toute la province
avec le clergé , 8e une partie des feigneurs étoient
prefens. Il eft remarquable qu’en ce qui nous relie
de ce concile, il n’eft pas dit un mot de la primatie
de Lion.
Au commencement du mois de Mars 1096. le
pape vint à Tours 8e logea à Marmouti'er. Le dimanche
neuvième du mois il prêcha fur le bord de la Loir
e , en prelence de Foulques comte d’Anjou , deplu-
fieurs feigneurs 8e d’une infinité de peuple. Le lendemain
il dédia l’églife de Marmoutier. Il vifitoit iou-
vent celle de faint Martin, il s’en déclara feul évêque:
car elle fe prétendoit depuislong-tems exempte
de là jurifdiétion de l’archevêque de Tours. La fe-
maine fuivante , qui étoit la troifiéme de Carême,
il tint un concile à iaint Martin , où il confirma les
décrets de celui de Clermont. Là quelques évêques
de France s’efforcèrent d’obtenir l’abfolution du roi
Philippe : mais les autres s’y oppoferent, &c le pape
la refufa. Le concile finit le quatrième dimanche de
e. 6. /
Edmer.
Novor»j>.j9t
XXXVI.
Concile de
Tours, &c.
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to.x.conc>p-6 o i.