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Concile d’Au-
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ge. Je ne le fais pas, d i t - il , pour éviter le jugement,
ma juftification eft bien facile. On m’accufe de parjure
, 8c je n ai jamais fait de ferment à perfonne.
Mais je ne veux pas donner l’exemple de s’écarter des
ré g lé s , ni mexpofer a un péril certain pour un avantage
incertain : car j ai demandé fauf-conduit au roi,
&c ne 1 ai pu obtenir. Or autant que je puis juger par
les menaces qui m’ont été faites j il ne me feroit pas
permis dans votreaffemblée, de dire impunément la
v é r i t é , puifque c eft pour l’avoir dite & pour avoir
obéi au faint fiege, que je fuis traité fi durement,
& àccufé de parjure & de crime d’état. Mais, permettez'moi
de le dire, on auroit plus de raifon d’en ac-
cufer ceux qui fomentent une plaïe , qui ne fe peut
guérir que par le fer & le feu. Car fi vous aviez tenu
ferme comme moi, notre malade foit guéri. C'eft le
roi dont il parle. Il continue : Que le foi faife contre
moi touf ce que Dieu lui permettra de faire :
qu il m enferme , qu’il m’éloigne , qu’il me proferi-
ve : j ’ai réfolu, avec la grâce de Dieu , de tout fouf-
frir pour fa loi.
Nous avons vu les plaintes de Hugues archevêque
de Lion contre lejpape Viétor III. 8c l’excommunication
prononcée contre lui par ce pape au concile de
Benevent en 1087. Après la mort de V iètor, Hugues
reconnut le pape Urbain , 8c foûtint qu’il ne s’étoic
jamais féparé de la communion de l’églife Romaine.
C eft ce qu il témoigné dans une lettre écrite à la
comteffe Mathilde , où il fe plaint des inTultes qu’il
fouffre de la part des moines de Clugni. Il dit, que
le vendredi-faint de l’année précédente, leur abbé
Hugues prononça publiquement l’oraifon ordinaire
L i v r e S o i x a n t e-Q u a t r i e ’ m e . 5 9 1 -----------------
pour l’empereur : quoiqu’on l’eût omife depuis que An. 1094.
Henri avoit été excommunié 8c dépofé par le pape
Grégoire. Et quand je lui en demandai la raifon ,
ajoûte-t-il, fe trouvant embaraffé , il répondit qu’il
avoit dit cette oraifon , pour quelque empereur que
ce fût. Et comme nous lui remontrâmes, que cette
oraifon ne fe pouvoir entendre d’un autre que de
l’empereur Romain, il fe tut ; mais il ne voulut point
fe corriger de cette faute. Cette conduite defaint Hugues
abbé de C lu g n i, femble montrer qu’il recon-
npiffoit toûjours Henri pour empereur , nonobftant
l’excommunication.
L’archevêque Hugues fe reconcilia fi bien avec Urbain
¿1. que ce pape le rétablit légat en France,
comme il avoit été lous Grégoire Vil. Ives de Char- 9-
très approuva extrêmement ce choix , 8c encouragea
Hu gues à accepter la commiihon. Car il en faifoit ef" i4‘
difficulté à caufe du trouble que le fchifme caufoit J00>
dans l’églife. Hugues donc en qualité de lé g a t , tint
un concile à Aütun le feiziéme d’O&obre de cette ^
année 1094. où aflifterent trente-deux évêques ôc plu-
fieurs abbez : on y remarque entre autres Raoul ar- c6nF,rrftf*1+•
chevêque de Tours 8c Hoël évêque du Mans. On y
renouvella l’excommunication contre l’empereurHen-
ri 8c l’antipape Guibert, 8c l’on excommunia pour
la première fois le roi de France Philippe , pour avoir
époufé Bertrade du vivant de fa femme légitime On
défendit aux moines de faire les fonéfions de curez
dans les églifes paroiffiales. On y jugea le différend
entre 1‘archevêque de Tours 8c l’abbé de Marmou-
tiër , qui ne vouloit point lui prêter ferment. Il
en fut déchargé, 8c on ordonna aux parties de vivre Iw.epijï» 13 j,
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