
A n. 1079.
v. ef. 70.
iv . ep, 17.
ap» Lan/, ep. 7.
vi r. r.
390 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Guillaume roi d’Angleterre , comme il lui témoigna
dés la première année de fon pontificat, par une lettre
, où après avoir marqué les devoirs d'un prince
chrétien,il ajoute: Nous appuïons fur ces veritez, parce
que nous croïons que de tous les rois vous êtes celui
qui les aimez le plus ; ôc dans une autre lettre il
loue particulièrement ion amour pour.la juilice. Il
lui avoit envoïé pour légat Hubert foudiacre de l’é-
glife Romaine avec un moine nommé Teu zon, touchant
1 affaire de Dol en Bretagne, ôc il 1 avoit chargé
de demander au roi, qu’il prêtât (erment de fidélité
au pape ôc à fes fuceefleurs, ôc qu’il fût plus foigneux
d’envoier à Rome l’argent que les rois les prédecef-
feursavoient accoutumé d’y envoïer. Le roi répondit
au pape, qu’il avoit accordé l’un ôc refufé l’autre.
Quant au ferment de fidélité , dit-il, je ne l’ai voulu
ni le veux fa ire , parce que je ne l’ai point promis,
Ôc je ne trouve point que mes prédeceifeurs l’aïent fait
aux vôtres. Quant â l’argent, la colleéte s’en eft faite
négligemment pendant environ trois ans, que j ’ai été
en France : maintenant que je fuis de retour dans mon
roïaume , je vous envoie par votre légat ce qui a été
recueilli., ôc vous envoïerai le refte par les députez de
l’archevêque Lanfranc.
Le pape fut irrité de ce refus, comme il paroît par
fa lettre au légat Hubert en date du vingt-troifiéme de
Septembre 1079. où il marque qu’il eftime peu l’argent
fans l’honneur. Il fe plaint enfuite de ce que le
roi d’Angleterre empêchoit fes évêques d’aller à R o me.
C ’eft ajoùte-t-il, ce que n’a jamais ofé faire aucun
r o i , même payen ; ôc s’il ne fe modéré , il doit
(avoir qu’il attirera l’indignation de faint Pierre. Et
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enfuite: Ordonnez aux Anglois 8c aux Normans, A n . 1079.
d envoïer de chaque Archevêché au moins deux eve-
ques au concile que nous célébrerons, Dieu aidant, le
carême prochain.
Six mois auparavant, le pape avoit écrit à Lanfranc
une lettre pleine de reproches, de ce que la crainte du 3°*
roi l’avoit empêché de le venir v o ir , depuis qu’il étoit
monté fur le faint fiege. Il l’exhorte à confeiller à ce
prince, d’en mieux ufer avec l’églifè romaine, ôc le
preife de venir lui-même. Par une autre lettre plus dure
, il lui ordonne abfolument de venir dans quatre «*•«/•«>•
mois , fous peine de fufpenfe. Lanfranc répondit avec
modeftie ôc fermeté, que leioignement des lieux ne L m f . t f .% .
diminueroit jamais l’affeéïion qu’il portoit au pape ,
ni l’obéiifance qu’il lui devoir félon les canons. Puis il
ajoute : Je me fuis joint à votre légat, pour perfuader
au roi ce que vous defirez, mais je n’y ai pas réuffi ,
comme vous verrez par fa lettre.
On voit le foin que Grégoire VIL prenoit des égli- soL^l'égi;.
fes du nord par deux lettres ; l’une de l’année préce- ^éloignées,
dente, l’autre de la fuivante. La première eft adreflée
à O la f roi de N orvèg e , à qui il dit: Nous fommes
d’autant plus obligez à prendre foin de v o u s , qu’é-
tant à l’extremité de la terre , vous avez moins de
commodité d’être inftruits ôc fortifiez dans la religion .
chrétienne. C ’eft pourquoi nous dcfirons, (î nous le
pouvions, vous envoïer quelques uns de nos freres :
mais comme il nous eft très-difficile , tant a caufe de
l’éloignement que la différence des langues : nous vous
prions, comme nous avons mandé au roi de Danne-
marc , d’envoïer à la cour apoftolique de jeunes gens
de la noblefle de votre pais : afin qu’étant inftruits