
A n . io 7i.
Opufc. X I .
f . 5- 6.
c. 7.
Opufc. xxxIX.
f| i.
118 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vôtre defir par la feule oraifon dominicale , entendant
fans doute qu’on la répété un grand nombre de fo is ,
Il exhorte à dire aulfi tous les jours les heures de la
Vierge.
Quelques.hermites doutoient, lî difant l’office feuls
ils devoient demander-la benediétion pour les leçons,
& dire.avant les prail'ons Deminus 'vobifcum. C a r , di-
foient-ils, à qui adreffons-nous ces paroles ï eft-ce aux
pierres ou aux planches de nôtre cellule ; Les autres
craignoient de manquer à aucune obtervance de la
tradition ecclefiaftique. Saint Pierre Damien fit fur
cette queftion un traité particulier adreÎTé à un reclus
nommé Léon, qu’il regardoit comme fon maître dans
la vie fpirituelle. Là il décide que recitant l’office en
particulier, on doit tout dire, comme fi on le recitoit
en commun ; parce , d it - il, que celui qui dit l’office
canonial parle au nom de toute l’églife & la reprefente.
Autrement il faudroit retrancher tout ce qui fe
dit en pluriel, comme l’invitatoire : Venite exultemus
& jufques à ÏOremus ; & les dùèteurs de l’églife n’ont
point fait pour les particuliers un autre office que pour
le public.
p fe plaint à l’archevêque de Befançon de l’abus
qu’il avoit vu dans fon ég life , orà les clercs étoient
affis pour la plûpart pendant l’office, & même pendant
la meife. Il foutient, que non-feulement les-
clercs, mais les laïques & les femmes mêmes , doivent
affifter debout à l’o ffice, & ne s’aifeoir que pendant
les leçons des nocturnes, s’ils n’y font obligez par
leur maUvaife fanté. Et i'1 dit en avoir vû plufieurs,
même des laïques, qui demeuroient toûjours debout
fans aucun appui.
A n . 1071 .
Opufc. LlV«
Sup. lib. LIX» .
». 18. ». 7 4 .
c. 4.
L i v r e s o i x a n t e-u n i e m e. z i ?
Dans un ouvrage adreifé à fes hermites , il’ foutient
le jeûne du famedi, qui de l’éghfe Romaine , où il
avoit toûjours été pratiqué , commençoit à s’étendre
à tout l’Occident. Il dit en ce traite ces paroles remarquables
: Nous devons prendre garde, mes chers
freres , que cette vie fi fainte ( il parle de leur obfervance
) ne fe relâche de nôtre temps ; & diminuant peu
à peu, ne s’aboliife entièrement. Nous favons que d’une
obfervance autrefois très-rigoureufe , à peine en
voïons-nous aujourd’hui de foibles reftes ; & comme
nous ne rétabliffons point ce que nos prédeceifeurs ont
ôbmis, ainfi nos fucceifeurs ne répareront point lès
breches de nôtre négligence, & nous ièrons coupables
de la leur. Ils diront qu’ils ne font pas meilleurs
que leurs peres, & qu’ils-s’en font tenus à ce qu’ils ont
trouvé établi. Délivrons nôtre temps de ce reproche,
& tranfmettons fidellement à nos enfans l’exemple
de vertu que nous avons reçûë de nos peres. Il écrit opufc.lv
encore à fes hermites -, pour conferver les jeûnes de
quelques vigiles que l’on négligeoit. La veille de
Noël , 011, bien que l’on ne mangeât que le fo ir , quelques
uns beuvoient du vin & mangeoient plufieurs
mets cuits & préparez avec foin. Des ecclefiaftiques
mêmes en ufoient ainfi , fous prétexte d’avoir plus de
force pour chanter l’office. Il foutient que l’on doit
jeûner la veille de l’Epiphanie , & ne dire la meife
qu’à n o n c , quoique l’ufage fût déjà contraire. Parlant
du famedi faint, il d i t , qu’on le jeûnoit plus ri-
goureufement que les autres famedis : mais qu en
quelques lieux on fe relâchoit de cette obfervance en
faveur des infirmes, ou de ceux qui venoient dé loin
recevoir le batême. Il ajoûte, que le famedi faint il eil
Ee ij