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Sap- xiv. 15. bifi.
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Incontinence du
clergé.
f a / t i » . „ p d . p a g .
61. B.
A p o l . A t h e n . p .
36. C.
Aug. v e r . r e l . c .
3. ». y.
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38.7.
1. Cor. vu . 31.33.
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X IV ,
f îo ftilitc z uni-
VÊrfclIes.
H tfi.l. c ix . ». 38.
des princes, qui n’avoient rien fakpour Je mériter : leur bâtir des églifes:
S H < "*K :ü i BConftantin, fils a înéde l'empereur
BaJiJe Macédonien, pour le confoler de fa mort, imitant en ce point les
1 IBS f 1 ? S E Conftantin Monomaque en voulut faire autant à Zoé
a qui il devoit I empire.
Les trois vices qui ravagèrent le plus l ’églife d’Occident dans ces mal-
neuieux temps, furent lmcootinènce des clercs , les pillages 8c les violences;
des laïques, & la fimonie des uns & des autresirons effets de l ’ignorance.
Les clercs avoient oublié la dignité de leur profeffion ,& les
pmflantes raifons de cette difeipline de la continence. Ils 11e. favoient pas
que des I origine du chriftianifme,. cette vertu angelique en a fait la gloi-
r r u t q u , ° V a m°ntroit aux païens , comme une 'des preuves des plus
lenfibles de fort excellence. L’églife aïant donc toujours un grand nombre
de perfonnes de l ’un & de fautre fe x e , qui fe confacroient à Dieu par
a continence parfaite : rien 11 étoit plus raifonnable que de choiiir fes
principaux mmiftres' dans cette partie la plus pure du troupeau. L’é-
g 1 e en etoit mieux fèrvie pat des hommes, qui dégagez des foins d’une
ramifie ,11 étoient point partagez, & ne pênfoient, comme dit faint Paul,
qu a plaire a Dieu ; s’appliquant entièrement à la priere, à l ’é tude, à
lmttméhon, aux oeuvres de charité. Aulîi ayez.-vous vu que cette fain-
îf, jÎ}.clP : 1 p iib a t des clercs fuperieurs., s’eft toujours obfervée dans
1 e g lile, quoi qu’avec plus ou moins d’exactitude, félon les temps & les
lieux. r
Mais nos clercs ignorans du neuvième & du dixième fiecle, regar-
doient cette loi comme un joug intolérable. Leurs fonétions étoient pref-
que réduites a chanter des pfeaumes qu’ils n’entendoient pas , & prati-
quer s cérémonies extérieures. Vivant au refte comme le peuple, ils
fe perfuaderent aifément qu’ils 'devaient auffi avoir des femmes ; & la
multitude des mauvais, exemples leur fit regarder le célibar comme im-
p , & par conféquent la loi qui l ’impofoit comme une tyrannie in-
fupportable. Les Grecs furent les premiers , qui dès la fin du feptiéme
fieclp fecouerent ce joug fàlutaire par le canon du concile de Trulle, où
ils permirent aux prêtres de garder leurs femmes, comme ils font enco-
5e ’ ■ M m m Pour prétexte un canon de Cartilage mal entendu, &
k s fcandales déjà trop fréquens chez lés Latins. Mais le premier exemple
formel en Occident, eft celui de ce curé du diocefe de Chaalons qui voulut
le marier publiquement, & contre lequel les gens de bien s’élevèrent,
çomme on feroit aujourd’hui : tant on avoit d’horreur d’un mariage fi
nouveau. °
Les pillages 8c les violences étoient un refte de la barbarie des peuples
du Nort. J e n ai marqué l'origine dans le foible gouvernement de
Louis le. Débonnaire, & le-progrez fous fes fuccefTeurs ;& certainement
fi eft étrange que des chrétiens ignorafîènt à un tel point les premiers
élemens de la religion & de là politique, ’qu'ils fe crulfent permis d efc
faire juftice eux - memes, & de prendre les armes contre leurs compatriotes,
comme contre des étrangers. Le fondement de la focieté civieft
de renoncer à la forcepour iè foûmectre à des lo ix , 8c à des juges qui
les faffènt executer ; 8c l’-effènce du chriftianifme eft la charité, qui oblige
non feulement à ne faire aucun mal au prochain, mais à lui faire tout le
bien poilïble. Qu’étoit-ce donc que des chrétiens toujours prêts à fe venger
de leurs freres par les meurtres 8c les incendies-, 8c ne cherchant la juftice
qu’à la pointe de leur épée.
Vous avez vû les plaintes 8c les remontrances inutiles que l’on faifoit con--
tre ces défordres dans les affemblées des évêques 8c des feigneurs. Autre
preuve de l ’ignorance ; car il falloir être bien fîmple, pour s’imaginer que
des exhortations par écrit, 8c dés paffàges de l’écriture 8c des peres feroient
tomber les armes des mains à des gens accoûtumez au* fang 8c au pillage.
Le remede eût été d’établir des loix tout de nouveau, telles qu’en avoient
eu les Grecs, les Romains, & les autres nations policées: mais où trouver
alors des Iegiflateurs allez fages pour dreiîèr de telles lo ix , 8c allez éloquens
pour en perfuader Pexecution? .
Cependant la difeipline dé l’églifè perifloit, 8c les moeurs fe corrom*
poient de plus en plus. Les nobles cantonnez chacun dans fon château
, ne venoient plus aux églifes publiques recevoir les inftruétions des
évêques. Ils aflîftoient aüx offices des monafteres voifins, ou fe conten-
toient des mefîes de leurs chapelains, & des curez de leurs ferfs, encore
prétendoient-ils les établir 8c les deftituer comme il leur plaifoit 3 8c
fouvent ils s’attribuoient les dîmes 8c les autres revenus des églifes. Les
évêques ne pouvoient ni corriger ces prêtres, protégez par les feigneurs,
beaucoup moins les feigneurs eux r mêmes : ni vifiter leurs diocefes, ni
s’affembler pour tenir des conciles 3 8c quelquefois ils étoient réduits
à prendre les armes, pour défendre contre les feigneurs les terres de leurs
églifes. ‘
Je regarde encore la fimonie, comme un effet de l’ignorance. Un X V .
homme éclairé 8c perfiiadé de la religion chrétienne , ne s’avifera ja- Simonie,
mais d’en faire un moïen de s’enrichir. Il comprendra qu’elle eft d’un
ordre plus élevé, & nous propofe d’autres biens. Simon lui-même n’or- ¿¿p, vm. 18. &c.
froit de l’argent à faint Pierre, que parce qu'il n’entendoit rien à cette
celefte doctrine 3 8c ne demandoit qu’à pouvoir communiquer aux autres
le don des miracles,. pour fe faire admirer 8c amaffer des trefors.
Plus les hommes font groiliers 8c ignorans, plus ils font touchez des
biens remporels, & capables d’y tout rapporter. Les biens fpiricuels 8c
invîfîbles leur paroifïent de belles chimeres : ils s’en moquent, 8c ne
comptent pour les biens fblides, que ce qu’ils tiennent entre leurs mains.
Auilî ne vois - je point de temps où la fimonie ait régné dans l’églife u
ouvertement, que dans le dixième 8c l’onziéme fiecle. Les princes qui
depuis long - temps s’étoient rendus maîtres des élections , vendoient
au plus offrant les évêchez & les abbaïes 3 8c les évêques fe récompénfoient
en détail d e ce qu’ils avoient une fois donnés ordonnant des LVi u .
prêtres pour de l ’a rgent, 8c fe faifant païer les confécrations d’églifes ». u .
8c les autres fonctions. Voïez le difeours du pape Silveftre II. aux Mabill. A x a i.
évêques. A des gens peu touchez des veritez de la fo i, il femblé que
Tome X I I I. c