
A N. ro 7 6.
i. m tj.
n i . ep. 19.
Zli. ep. 2.Q.
ep. IX.
3 1 6 ' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
traité comme un vo leur , Si frappé de verges à nud;
La lettre eft du quinzième de Septembre 1073. Il écrivit
en même temps à l’archevêque | loiiant fa fermet'é,
de ce qu étant prefenté à l’audience du r o i , il a mieux
aime foùffrir divers tourmens, que de violer les canons,
en faifant des ordinations par l’ordre de ce prince
infidele. Il le coniole & prie Dieu de regarder enfin
1 eglife d’Afrique affligée depuis fi long-temps.
Il lui écrivit encore trois ans après , c’eft-à-dire au
mois de Juin 1076. déplorant la mifere de leglifc
d Afrique, ou il ne fe trouvoit pas trois évêques pour
en ordonner, un quatrième. C ’eft pourquoi, ajoûte-
t i l , nous vous confeillons à vous Si à celui à qui
nous venons d impofer les mains, de-eboifir une per-
fonne digne de nous 1 envoier, afin qu’après l’avoir ordonne
, nous vous le renvoiïons, & que vous puiflîez
faire des ordinations félon les canons. Celui à qui le
pape venoit d’impofer les mains, étoit un prêtre
nomme Servand , que le pape avoit ordonné archevêque
d’Hipponc , ou plutôt d’Hippa dans la Mauritanie
de Sitifi , qu’il ne faut pas confondre avec Hippo-
ne de Numidie J que fa-int Auguftin a rendue fi célébré.
Le pape avoit ordonné Servand à la prière du
cierge Si du peuple d’Hippone , qui l ’avoit élû, Si fur
la recommandation d’Anzir roi de Mauritanie, qui
bien que Mufulman le lui avoit demandé | lui en-
voiant des préfens , avec quelques chrétiens qui
avoient été captifs chez lui. Le pape lui en fit fe-sre-
mercimens par une lettre très-honnête, où il dit :
qu’ils croient & honorent un feu! Dieu , quoiqu’en
différence maniéré, Si lui fouhaite la béatitude éternelle
dans le ffcin d’Abraiham. Il écrivit au-ffi a l ’égli--
L i v r e s o i x a n t e - d e ü x i è ’ m e . 317
fe d’Hippone recommandant leur nouvel archevêque ;
Si les exhortant à mener une vie fi édifiante , qu’ils
-convertiffent les Sarrafins qui les environnent.
En ce temps vivoit Samuel de Maroc Juif converti,
dont nous avons un traité de contrdverfe contre les
Juifs. Il l’adreffe à un autre Juif nommé Ifaac dont il
loue extrêmement le favoir , & lui propofe fes objections
par maniérés de doutes Si de difficultez, qui le
rempliffent de crainte Si d’inquiétude. D ’où v ien t,
di t - i l , que nous autres Juifs fommes generalement
frappez de Dieu dans cette captivité, qui dure depuis
plus de mille ans : au lieu que nos peres’ , qui avoient
adoré les idoles, tué les prophètes & rejette la loi de
D ieu , ne furent punis que pendant foixante Si dix ans
dans la captivité de Babylone ■ toutefois l’écriture marque
cette punition comme le plus grand effet de la co~
lere de Dieu ; Si nous ne voïons aucun terme preferit
à ce lle -ci, ni dans la loi ni dans les prophètes. Il faut
donc, que nous aïons commis depuis quelque perhe
plus grand * que n’étoit l’idolatrie de nos peres : Car
c ’eft fans doute cette defolation q u i, fuivant le prophète
Daniel, doit durer jufques à la fin.
Je crains, ajoute-t-il, que ce péché ne: foit d’avoir
vendu Si mis à mort ce Jefus que lés chrétiens adorent.
Sur quoi il apporte plufieürs paffages d’ifaïe Si
des autres prophètes touchant la paillon de Jefus-
Chrift; & marque, que ce qui en eft raconté dans nôtre
évangile s’y accorde parfaitement. Il infifte fur la
prophétie de Daniel touchant les foixante Si deux fe-
maines après lefquelles il d it , que le Chrift fera tu é ,
la ville détruite & le facriftce aboli. Je ne vois point,
d it-il, d’évafion contre cette prophétie accomplie , il
A n . 1076.
x x x v .
Samuel de Maroc.
Bibl. PP. Par if.
to. 4. p. ZJI.
Xi
C. 1 .
Dan. ix . 17 ,
1 7 *
c. 8.
Dan. ix . xo.