
A n . 10J4.
Sup. liv . X I .
». 16. ,
Epiph. h&ref 58.
10 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
xe : mais quant à Michel nommé,abufivement patriarche
& fes fauteurs, on y feme tous les jours beaucoup
d’herefies. Car ils vendent le don de Dieu comme les
iimoniaqueSj.il rendent eunuques leurs hoftes comme
les Valefiens, & enfuite les éievent non-feulement à la
clericature, mais à 1 epifcopat : imitans les Ariens, ils
rebatifent des gens batifez au nom de la fainte T r inité
, principalement les Latins : comme les Donatif-
tc s , ils difent que hors l’églife Grèque il n’y a plus dans
le monde, ni egliiè de J. C . ni vrai facrifice, ni vrai
batême : comme les Nicolaïtes, ils permettent le ma-.
riage aux miniftres de l’autel : comme les Severiens, ils
difent que la loi de Moi'fc eft maudite : comme les Macédoniens
, ils ont retranché du fymbole , que le faint
Efprit procédé du fils : comme les Manichéens, ils difent
entre autres chofes que tout ce qui a du levain e il
animé : comme les Nazaréens, ils gardent les purifications
judaïques, ils refufent le batême aux enfans qui
meurent avant le huitième jour & la communion aux
femmes en couche, &c ne reçoivent point à leur communion
ceux qui fe coupent les cheveux & la barbe :
fuivant l’ufage de l’églife Romaine.
-t
Michel admonefte par les lettres du pape Léon a
caufe de ces erreurs & de plufieurs autres excès qu’il a
commis, n’en a tenu compte , & de plus comme nous
voulions reprimer ces maux par des voies raifonna-
bles, il a refulé de nous voir & de nous parler , ni de
nous donner des églifes pour celebrer la méfié. Corn-,
me dès auparavant il avoit fermé les églifes des Latins
les nommant Azymites, les perfecutant par tout
& en leur perfonne , anathematifant le faint fiege, au
mépris duquel il prend le titre de patriarche cccume-:
L i v r e s o i x a N t t é ’m h 1 zi
nique. C ’eft pourquoi par l’autorité de la fainte T r i- '
nité , du faint fiege apoftolïque , des fept conciles & lo f 4 *
de toute l’églife catholique, nous fouicrivons à l’ana-
thême que le pape a prononcé &c nous difôns : Michel
patriarche abufif neophyte revêtu de l’habit monafti-
que par la feule crainte des hommes' & diffamé pour
plufieurs crimes ; & avec lui Léon dit évêque d’Acri-
de &c Conftantin facellaire de Michel, qui a foulé de
fes pieds profanes le facrifice des Latins : eux & tous
leurs feélateurs foient anathêmes avec lés fimoniaques >
les heretiques qui ont été nommez & tous lès autres y &
avec le diable tk fes anges, s’ils ne fe convertiffent:
Amen, amen , amen. Les légats prononcèrent de-vive
voix une autre excommunication)en prefeilce de l’empereur
& des grands, en ces: termes : Quiconque blâmera
opiniâtrement la foi du faint fiege de Rome &
fon facrifice, foit anathême & ne foit point tenu pour
catholique., mais pour heretique Prozymite : c’eft-à-
dirè. défenfeur du levain. Ces herefies imputées: aux'
Grecs n’étoient la plûpart que des conféquences tirées
de leur doétrine ou de leur conduite,. mais, ils ne les
avoüoient pas.
Michel Cerularius fit de fon côté un décret contre x.
\ l ’ . 9 \ a " k m 1 1 r Décret de Mi- cette excommunication > a là tete duquel lont nom- chei cerutarius.
mez après lubdouze métropolitains, puis deux arche-*?. Aiut.
r - \ r • /I J de libr. ecclef. p, veques r allant quinze prélats en tout. Ce décret porte p|i
en fubftance : Des hommes impies fortis des tenebres
de l’Occident font venus èn cette pieufe ville d’où
les fources de la foi orthodoxe fe font répandues par
tout le monde ; & ont entrepris de corrompre la faine
doétrine , par la diverfité de leurs dogmes'; jufques à
mettre fur la fainte table un écrit portant anathême
C iij