
z j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*T d e s , pour s’unir à chacun des fidelles en particulier.
1075. jqQUS pOUYons encore dire , qu’il y en a autant dans
f' la moindre particule, que dans l’hoftie toute, entiere :
enforte que chaque particule féparée eft tout le corps
de Jefus-Chrift. Il fe donne tout entier à chacup des
fidelles, un & plufieurs le reçoivent également , Sc
quand on cèlebreroit mille mcifes à la fois , c’eft un
feul corps de Jefus-Chrift indivifible. Ce n’eft que par
les fens qu’une particule parole moindre que l’hoftie
f. jî4- entiere , mais les fens nous trompent fouvent. Au relie
il n’eft pas merveilleux , que nous ne puilhons
comprendre l’état du corps glorieux de Jefus-Chrift ,
puifque nous ne pouvons comprendre letat du corps
glorieux'du moindre des hommes..
On prétend encore montrer l’impoffibilité de ce
changement, en ce que ce qui eft changé fubftantiel-
lement,eft changé en quelque cnofe qui n’exiltoit pas
auparavant : or le corps de Jefus-Chrift exiftoit avant
que le pain fût changé. Nous ne nions pas, répond
Guimond, que nous n’aïons peine en cette vie a entendre
te changement : mais nous n’avons pas peine à
le croire. Nous croïons la providence Sc le libre arbitre
, quoique nôtre raifon ait peine à les accorder ; Sc
quantité d’autres veritez également certaines & in-
comprehenfibles. Il n’eft queftion que de favoir il
Dieu a voulu faire ce changement.
ut. t. Berenger difoit : La chair de Jefus-Chrift eft incorruptible
, & le facrement de l’autel fe peut corrompre,
fi on le’ garde long-temps. Ici Guimond
femble nier le fa i t , Sc d ire , que le corps de Jefus-
Chrift ne paroît fe corrompre que pour punir les pe-
chez des nommes, comme leur incrédulité ou leur
L i v r e s o i x a n t e -d e u x i e ’ m e . ’ 191
négligence. Et en effet ce n eft point fon corps qui le
corrompt mais les apparences fenfibles -..comme il dit
enfuite expreffément. Berenger. Quand le corps de
Jefus-Chrift féroit aufli grand que la. plus haute montagne
, il feroit confumé depuis qu’on le mange. Guimond.
Cela feroit bon , fi nous concevions qu’il fût
mis en, pièces Sc mangé par parties : mais nous avons
montré que c’eft comme la voix d’un feul homme,
que chacun des auditeurs entend toute entiere.
Berenger. Saint Auguftin dans le livre de la doctrine
chrétienne, dit que le facrement de l ’autel eft un ,
ligne qu’il faut reverer , non par une fervitude charnelle
, mais avec une liberté fpirituelle. Et enfuite,
que quand l’écriture femble commander un crime ,
c’eft une locution figurée. Comme en ces paroles : Si
vous ne mangez la chair du fils de l’homme. Guimond.
Saint Auguftin dit en cet endroit, que la célébration
du corps de nôtre Seigneur eft un fîgne : parce
qu’en cette action nous ne le faifons pas mourir de
nouveau., nous faifons feulement la mémoire de fa
mort : Sc ce qu’il dit de la fervitude charnelle , regarde
les Juifs Sc les lignes de l’ancienne loi. Quant au
crime que Jefus-Chrift femble ordonner, en commandant
de manger fa chair : faint Auguftin s’explique
nettement ailleurs, en montrant que ce crime
11’étoit que dans l’imagination grofliere des Caphar-
naïtes ; qui croïoient qu’il faudrait* mettre fon corps
en pièces pour le manger, comme la chair des animaux
; Sc c’eft en ce fens qu’il eft d it, que la chair
ne profite de rien. Au relie nous ne craignons point
de dire, que l’euchariftie eft un ligne Sc une figure.
Jefus-Chrift lui-même eft nommé ligne dans lecri-
O o ij
A n . 107J.
p. 341. D .
p. 344. E.
Do et. Chr. H lj
. 9.
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Jo . VI,
Aug. in pf. 98. &
in Jo. tfdct. 17.