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- -- 7 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
A n . io jp . phcien lui fît prefent d’un petit vafe d’argent. Sa pre--
op»fc. lui. c. miere penfée fut de le refufer ; & il examina la conduite
de l’abbé , pourvoir s’il n’avoit point quelque
affaire, ou s’il n’avoit point acquis fa dignité par firno-
nie. Car c’étoit, la pratique des miniftres du faint fie-
ge les plus déiinteireffez, de ne rien prendre de ceux
qui avoient encore des. affaires indécifes : mais de ne
pas refufer ce que donnoient volontairement ceux qui
n avoient aucune affaire. Pierre Damien aïant' donc
trouve, que cet abbé lui a voit fait ce prefent, ians autre
intérêt, que de gagner fon amitié, ne laiffa pas de
le prier de lé reprendre, l’affurant qué fon amitié n’é-
toit pas venale. Toutefois il n’étoit pas fâché qu’il le
preilat de garder fon prcfcîit. La nuit en recitant fes
pfeaurnes il en eut du fcrupule ; & le matin il alla le
prier de reprendre ion vafe d’argent. L’abbé n’en voulut
riert -faire ; & après quelque conteftation , ils convinrent
qu’il l’envoïeroit à un des deux monafteres
que Pierre venoit de fonder. Mais étant retourné à fon
defert, il eut encore du fcrupule d’avoir reçu ce pre-i
fent de quelque maniéré que ce fû t , & n’eût point de
repos qu’il ne l’eût renvoie : tant il étoit délitât fur
'•Cette matière.
x x x vu. Il ne fe regardoit plus que comme un fîmple moi-
uoncfà téplfcol ne î de pretendoit avoir renoncé à l’épifcopat, com-
p«- me il paroît par deux lettres au pape Nicolas IL Dans
ul. i.epi/i. 8. la premiere il fe plaint indirectement i qu’on lui a ôté
les revenus de fon évêché, difant que c’eft une marque
que l’on doit bien-tôt lui ôter la dignité épifcopale ;
& il finit en déclarant qu’il y renonce pour toute fa
vie. Dans l’autre lettre, qui eft plûtôt un livre, il par-
èfufi.i,. le plus férieufement, & dit d’abord : Vous favez que
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fi le befoin du,,faint fiege & nôtre ancienne amitié ne
m’avoit retenu, auifi-tôt après la mort du pape Eftien-
11e, j’aurpis rehoncé à l’éyêçhé, dont il m’avoit chargé
malgré moi contre les canons. Car vous favez combien
je vous en; ai fait de plaintes , combien il ra’cn a
coûté de gemiffemens & de larmes. Je ne pus alors
obtenir mon congé > parce que l’intérêt de l’églife R o maine
, qui fembloit menacer ruine, ne le permettoit
pas : maintenant que le calme eft revenu, & que vous
gouvernez en paix la barque de faint Pierre , ne refu-
fez pas, je vous prie , ce repos à ma vieilleffe. Je vous
déclare donc que pour la rémiffion de mes pechez, je
me démets du droit de l’épifcopat, & par cet anneau
j’y renonce fans efperance d’y jamais revenir. Je vous
rends auifi l’un & l’autre monaftere. Il rapporte enfuite
plufieurs exemples , pour montrer qu’il eft permis
de renoncer à l’épifcopat. Toutefois il n’obtint pas fous
ce pape le congé qu’il demandoit.
Il adreffa au même pape un autre écrit touchant le
célibat des prêtres , & il le commence ainfi : Dernièrement
dans une conférence que j’eus par vôtre ordre
avec quelques évêques, je voulus leur perfuader la ne-
ceifité de la continence pour les ecclefiaftiques : mais je
ne pus tirer d’eux fur ce point de promeffe pofitive. Premièrement
parce qu’ils defefperent de pouvoir atteindre
à la perfection de cette vertu : enfuite parce qu’ils
ne craignent pas d’être punis pour l’incontinence, par
le jugement d’un concile. L’égliie Romaine eft accoutumée
en nôtre temps à diifimuler ces fortes de pechez,
à caufe des reproches des feculiers. Cette conduite fe-
roit fupportable, fi c’étoit un mal caché:mais il eft tellement
public, que tout le peuple connoît les lieux de
An. 10 y j .
X X X V I I I .
P. D. écrit pour
le célibat des prêtres.
Opufc. X VII,