
A n . io j e . nOUS n e Pouvions donner autre jugement, finon qu’il
demeurât félon fon choix excommunié avec eux.
Mais ce prince s’irritant contre la correébion n’a
point ceffé qu’il, n’ait obligé prefque tous les évêques
d Italie, & en Allemagne tous ceux qu’il a p û , a renoncer
à 1 obeiffance du faint fiege. Voïant donc fon
impiété montée au comble , nous l’avons excommunie
par jugement fynodal : pour avoir communiqué
avec des excommuniez, pour n’avoir pas voulu faire
penitcnce de fes crimes, 6c pour avoir déchiré l’églife
|>ar un fchifme. Le pape exhorte enfuite les Allemands
a demeurer fermes dans le bon parti. Dans une autre
iv.epijt.%. lettre dattee du troifiéme de Septembre 1076. il les ex-
ittan. (1 llorte a elire un autre roi, fi Henri ne fe convertit pas,
pourvu qu’ils le faifent de l’autorité du faint fiege, 6c
avec le confentement de l’imperatrice Agnès mere du
roi Henri.
vu*n.i}. Il y en eut en effet plufieurs qui abandonnèrent
le r o i , & plufieurs de ceux qu’il avoit fait foufcrire
a la condamnation du pape , envoïerent au pape des
députez pour lui demander penitence. Il les reçût à
bras ouverts, 6c leur cnvoïa des lettres de confola-
tion. Il y eut même des évêques qui vinrent à Rome
nuds pieds, & y attendirent patiemment jufques à ce
que le pape les reçût en grâce. Uton archevêque de
j.tmbert.p.i37. Treves étant revenu de Rome, ne vouloit communiquer
, ni avec Sigefroi archevêque de Maïence, ni
avec le nouvel archevêque de Cologne Hidulfe, ni
avec plufieurs autres qui étoient les plus aifidus auprès
du ro i, & dont il fuivoit les confeils. Uton s’en
eloignoit, parce que le pape les avoit excommuniez ;
6c difoit que toutefois il avoit obtenu du pape à
L i v r e s o i x a n t e -d e u x i e m e . 31 5
grande peine , de pouvoir parler au roi fe u l, fans IG>7(j
communiquer avec lui en aucune autre manière. A
fon exemple plufieurs autres fe retirèrent de la cour ,
fans avoir égard aux ordres reiterez du 1*01, qui les ra—
pelloit. Ceux du parti du roi irritez contre eux jufques t.|js.
à la fureur , n’épargnoient ni les injures, ni les menaces.
Ils foutenoient que la fentence du pape étoit înju-
fte & nulle > puifqu il les avoit condamnez , fans les
avoir citez canoniquement au concile , ni examinez,
ni convaincus : que l’archeveque de Treves 6c ceux de
fon parti avoient depuis long-temps confpire contre
l ’état, 6c n’emploïoient le prétexte de la religion 6c de
l ’autorité du pape, que pour ruiner celle du roi : Qu il
devoit fonger à maintenir fa dignité, 6c a tirer de
bonne heure contre fes ennemis l’epee , que fuivant
l ’Apôtre il avoit reçûë pour la punition des méchans.
I l n'étoit pas difficile d’exciter le r o i, qui n’étoit de
lui-même que trop violent : mari voïant que les fei-
gneurs l’abandonnoient peu a peu , fous pretexte de
religion, 6c que les menaces fans forces etoient inutiles,
il s’accommodoit au temps, 6c tachoit de ramener
les feigneurs par la douceur. Toutefois il ne pou voit
renoncer à la haine implacable quil avoit conçue contre
les Saxons, 6c cherchoit toujours à les réduire en
fervitude.
Il reftoit encore en Afrique des églifes fous la E^ ^ - ae.
domination des Mufulmans , comme on voit par
quelques lettres de Grégoire V I I. Dès la première
année de fon pontificat, il écrivit au clergé & au peuple
de Carthage , pour les reprendre de ce que quel- u b . i . e p . i t ,
ques-uns d’entre eux avoient accufé leur archevêque
Cyriaquc devant les Sarraims : enlorte q u il avoit ete
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