
An. 1095.
Iyo.epifi. iti.
Guibert. G e f i a
V . IX . e. 3.
X X X .
Primati e de
Lion confirmee.
Sup.liv. L X I I .W .
57«
Deer• Vrb.to,
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Marca de T rim,
n. S9‘ 6o»
C i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
nonobftantlesfollidtations de plufieurs perfonnes cotï-
fiderables, 8c les grands prefens que l’on offroit au
pape pour l’en détourner ; 8c quoique le concile fe
tînt dansleroïaume de Philippe: mais cette excommunication
ne fit aucun préjudice à l’autorité roïale. Car
nous ne voïons point que depuis il ait été moins obéi
que devant, ni que l’on ait penfé à mettre un autre
roi à fa place.
On régla dans ce même concile plufieurs affaires
particulières. Premièrement le pape Urbain confirma
la primatie de Lion , fuivant la bulle de Grégoire
V I I . donnée en faveur de l’archevêque Gebuin. Hugues
fon fucceffeur, plus autorifé par fa qualité de
lé g a t , fe plaignit que cette bulle n’étoit pas exécutée
, quoique l’affaire eût déjà été agitée en plufieurs
conciles provinciaux. Qn lut dans le concile de
Clermont les privilèges du faint fie g e , qui établif-
foient cette primatie. Comme Richer archevêque
de Sens refufpit de s’y fcûmettre , on lui accorda
plufieurs délais -, 8c enfin le fixiéme jour du concile
étant pafféj fans qu’il eût propofé fes défenfes , il
fut jugé de l’avis de tout le concile , que l’archevêque
de Sens devoit à celui de Lion foûmiifion
8c obeiffance comme à fon primat : fuivant l’autorité
des catalogues 8c les décrets du faint fiege. Par
ces catalogues on entendoit l’ancienne notice .des
provinces de Gaule, inferée dans la colle&ion d’ifi-
dore. . . . . . . . EifcfoîfS
Les fuffragans de la métropole de Sens, qui étoient
prefens déclarèrent qu’ils obéïroient au décret du
concile , qui prononça de même touchant l’églife
de Roüen. Pour celle de Tours il n’en étoit point
L i v r e S o i x a n t e - Q j j a t r i e ’m e . î?i j —
queftion, parce que l’archevêque Raoul s’étoit déjà An.
foûmis. Le huitième jour du concile l’archevêque
de Lion fe plaignit que l’archevêque de Sens n’avoir
point encore voulu reconnoître fa primatie , quoiqu’il
l’en eût fait fommer par fes dépu^z Aganon
évêque d’Aucun 8c Lambert d’Arras. C ’eft pourquoi
le pape, duoonfentement de tout le concile , interdit
à l’archevêque de Sens l ’ufage du Pallium 8c l’o-
béiffance de fes fuffragans, jufques à ce qu’il obéît lui-
même. il prononça de même contre l’archevêque de
Roüen qui étoit abfent, s’il ne fe ioûmettoit dans
trois mois. Quant à fes fuffragans qui étoient prefens
, Odon de Baïeux, Giilebert d’Eyreux 8c Ser-
lon de Sées, ils reçurent avec foûmiifion le jugement
du concile.
Le pape en fit donc expedier une bulle adreffée à
Hugues archevêque de Lion , où il lui confirme à
lui 8c à fesfucceffeurs la primatie fur quatre provinc
e s , fuivant le privilège donné à Guebuin par Grégoire
VIL Les quatre provinces font celles de Lion ,
de R o ü en , de Tours & de Sens ; 8c les contrevenans
font menacez d’excommunication. A ce jugement
aififterent douze archevêques ; c’eft-à-dire, tous ceux
qui étoient au concile , hors celui de Sens : quatre-
vingt évêques 8c plus de quatre-vingt-dix abbez. La
daté eft du premier de Décembre 1095. La refiftance
particulière de l’archevêque de Sens pouvoit être fondée
fur ce qu’il fe prétendoit lui-même primat , en
vertu du privilège accordé à Anfgife fon prédecef-
feur par le pape Jean V I I I . outre qu’il fe trouvoic
alors fous une autre domination que l’archevêque de
L io n , fournis à l’empire àcaufe du roïaume de B o u t-
G g g g i j