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s ~ cienne coutume, & par l’autorité des évêques préce-
W dens, dont aucun n’avoit ufé envers eux d’une telle
feverité. Altman répondit, que lui-même ne les in-
quieteroit pas , s’il n’étoit preffé par l’ordre du pape t
'mais qu’il craignoit de fe rendre coupable, en con-
fentant à ce defordre. Volant donc qu’il ne gagnoit
• rien , il congédia l’affemblée. Enfuite aïant pris con-
feil de perfonnes fages, & leur aïant recommandé le
fecret, il attendit le jour de faint Elticnnc patron de
fon églife , où plufieurs icigneurs le trouvèrent à
caufe de la fête. Alors il monta au jubé & publia hardiment
le décret du pape , en prefence du clergé &_ du
peuple : menaçant d’ufer d’autorité contre ceux qui,
n’ooéïroient pas. Aufli-tôt s’élevèrent de tous cotez
des cris furieux ; &c peut-être le prélat auroit-il été
mis en pièces fur le champ, il les feigneurs qui éroisnt
prefens n’euifent arrêté l’emportement de la multitude.
HHH Le pape aïant appris le peu de fuccês de fa lega-
Leures au pape i I .. i ' j * , ■■ ,
pour rAiiemagne. tion en Allemagne , écrivit a 1 archeveque de Maien-
i9- ce en ces termes : Nous croïons que vous vous louve-
nez combien vous nous avez aimé iîncerement avant
que nous fuffions chargez de cette adminiftration ; &
avec quelle confiance vous preniez nôtre confeil fur
vos affaires les plus fecrettes ; Nous avions encore plus
d’efperance en vôtre pieté , depuis qué vous avez vou-
sup.iiv. lx i: lu vous retirer à Clugni. Mais nous avons appris que
vous n’avez pas rempli nos efperances, & nous manquerions
à l’amitié , fi nous négligions de vous en
avertir. C ’eft pourquoi nous vous admoneftons de
venir, fi vous pouv ez, au concile que nous célébrerons,
Dieu aidant, la première femaine de carême, &
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d’y venir avec vos fuffragans, favoir Otton de Çonf- | | | I074>
tance, Garnier de Straibourg , Henri de Spire, Her-
man de Bamberg., Irnbric d’Aufbourg , Adalbert de
Virfbourg. Que fi vous ne pouvez venir , vous nous
envoierez des députez fuffifans. Au refte ne cedez ni
aux prières, ni à la faveur, pour ne pas vous informer
très-exactement de l’entrée des évêques dans l’épifco-
pat & dé leur conduite, & nous en inftruire par vos
députez. Et ne vous étonnez pas que nous en punif-
fions un plus grand nombre de vôtre province que des.
autres : elle eft plus grande , & il y a quelques évêques
dont la réputation n’eft pas loüabie.
Il écrivit plus fortement à Liemar archevêque de V-1*-
Brème. Il l’accufa d’ingratitude & d’avoir trompé la
confiance qu’il avoit- en lu i , comme devant être un
ferme dêfenfeur de l’églife Romaine. Au contraire ,
d i t - il , vous vous êtes oppofé à nos légats Albert de
Prenefte & Giraud d’Oftie , vous avez empêché que
l ’on ne tînt un concile ; & n’êtes point venu a. Rome
au jour où ils vous avoient cité , c’eil-à-dire à la faint
André. Nous vous ordonnons donc de venir aupro-
cliain concile, & cependant nous vous fufpend6ns de
toute fondtion épifcopale. Ces deux lettres font du
quatrième de Décembre 1074.
Le-pape écrivit du même ftile a. Otton évêque de
Confiance. Après avoir fa it , d it - il, un décret contre
la fimonie & contre l’incontinence des clercs, nous
l’avons envoie"a farchevêque de Maïence , qui a un
- ■ 1 r n* r grand nombre de luffragans rort td*ur perri ez ahcn p&.u o. ‘ vir*Hn'
qu’il le propofât pour être inviolablement obferve.
Par la même raifon de la grande étendue de vôtre
diocefe, nous vous avons adreffé ce décret par des let-
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