
A n,. 1070.
f . I 0 1 J .
ep'tjl. 8.
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Vit a. Lanfr. n.
il.
R o g e r . H o u é d .
P• 453*
T o . 9 . c o n c . p .
HQl.
15)8 H I S T O I R É E C C L E S I A S T I QJJ E7T
me confirma folemnellement les anciennes loix du
pais, telles quelles avoient été en ufage fous faine
Edouard fon prédeceifeur ; commençant par celles qui
regardoient l’ég life , & qui furent rédigées en latin
en vingt-deux articles. On en fit un abrégé en Ro-,
man ou François du temps. On y établit premièrement
la paix , c’eft-à-dire la fûreté pour 'quiconque
va aux églifes , puis la maniéré d e ie juftifier des crimes
non approuvez, & enfin la taxe du denier faint
Pierre. Aulfi le pape Alexandre ne manqua pas d’écrire
au roi Guillaume pour la continuation de cette
redevance , dont une partie étoit emploïée à l’entretien
d’une églife de Rome nommée l’école des Anglois.
Guillaume incontinent après fa conquête , envoïa
de riches prefens aux églifes de France , d’Aquitaine ,
de Bourgogne, d'Auvergne & d’autres païs. Sur tout
il envoïa au pape Alexandre quantité d’or & d’argënt
pour le denier faint Pierre , avec des ornemens très-
précieux ; & en reconnoiiTance de l’étendart qu’il avoit
reçu du pape, il lui envoïa celui du roi Heralde , où
étoit reprefenté un homme armé en broderie d’or. A
la priere du r o i , le pape Alexandre envoïa trois légats
en Angleterre , Ermenfroi évêque de. Sion , Jean <5c
Pierre prêtres de l’églife Romaine, qui le couronnèrent
de nouveau le jour de Pâques quatrième d’Avril
1070. pour confirmer fon autorité.
A l’oètave de Pâques, ces légats préfiderent à un
concile tenu à Vincheftre par ordre du roi & en fa
prefence, où Stigand archevêque de Cantorberi fut
dépofé pour trois raifons : la première , d’avoir gardé
l ’évêche de Vincheftre avec l’archevêché : la feçonde>
L i v r e s o î x a n t e -u n i e ’ m é . 1 99
¿ ’avoir ufurpé le fiege de Cantorberi du vivant de 1 archevêque
Robert,& s’être fervi de fon pallium : la troi-
. fiéme, d’avoir reçu le pallium de la part de l’antipape
Benoît, excommunié par l’églife Romaine, pour avoir
envahi le faint fiege par fimonie. Stigand étoit encore
chargé de parjures & d’homicides: On depofii auffi
quelques-uns de fes fuffragans comme indignes , pour
.leur vie criminelle & l’ignorance de leurs devoirs l’entre
autres Agelmar fon frere:évêque d’Eftangle , &
quelques abbez. Car le roi ôtoit autant, qu’il pouvoir
les grandes places aux Anglois qui lui étoient fufpeéts,
afin d’y mettre des Normands. C ’eft ainfi qu’en parlent
les hiftoriens Anglois : mais félon tés Normands,
il ne fit point dépofer de: prélats qui ne l ’euffent mérité.
; ■- •
En ce conncilc, comme les autres évêques trem-
bloient de peur de perdre leur dignité , faint Vulftan
évêque de Vorcheilre redemanda hardiment plufieurs
terres de fon églife, que l’archevêque Aldrede avoit
retenuës en fa puiffance, quand il fut transféré du fiege
de Vorcheftre à celui d’Y o r c , & qui après la mort
étoient tombées au pouvoir .du roi. Mais comme le
fiege d’Yorc étoit vacant, on remit la décifion de cette
affaire jufques à ce qu’il y dut un archevêque qui pût
défendre les droits de fon églife.: Depuis que Stigand
fut dépofé de l’archevêché de Cantorberi, le roi le tint
en prifon à Vincheftre le refte de fes jours. Il y vivoit
chetivement du peu qu’on lui donnait aux dépens du
toi ; &c comme fes amis l’exhortoienr à fie mieux traite
r , il juroit qu’il n’avoit pas un denier : mais après fia
mort on lui trouva de grands trefors enterrez-, dont il
■portoit la clef à fon cou.
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S u p . I . i x . n 4
17.
M e t lm e t b . P o u »
t i f . l i b . l . p . z o j .